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Comment une bactérie tenace apprend à survivre dans nos poumons : une nouvelle étude lève le voile

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Comment une bactérie tenace apprend à survivre dans nos poumons : une nouvelle étude lève le voile
Crédit: freepik
Vous connaissez ces maladies qui s’accrochent, qui ne veulent pas partir ? Eh bien, certaines infections pulmonaires sont comme ça. Particulièrement tenaces. Des chercheurs de Dublin, au Trinity Translational Medicine Institute et à l’hôpital St James, viennent de faire une découverte assez fascinante sur l’une d’elles, causée par une bactérie au nom un peu barbare : Mycobacterium avium. Ils ont réussi à comprendre comment ce microbe change et s’adapte à l’intérieur même des poumons des patients, parfois pendant des années. Leurs travaux, publiés dans la revue Genome Medicine, pourraient bien changer la façon dont les médecins abordent ces infections qui n’en finissent pas.

  Le casse-tête des traitements qui échouent

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Crédit: freepik
Pourquoi s’intéresser à cette bactérie en particulier ? Parce qu’elle est une véritable plaie. Le traitement d’une infection à M. avium est un marathon. On parle souvent de 12 mois, voire plus, sous plusieurs antibiotiques. Et même avec tout ça, le traitement échoue dans près de la moitié des cas. C’est énorme. Beaucoup de patients, même après avoir suivi ce parcours du combattant, retombent malades. On comprend bien que les médecins et les chercheurs se grattent la tête. Ils voulaient savoir comment cette bactérie arrive à survivre à un tel arsenal chimique, pendant si longtemps, dans un environnement aussi hostile que nos poumons.

  Plongée dans l'ADN de l'ennemi

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Crédit: freepik
Pour percer ce mystère, l’équipe a utilisé une technique de pointe : le séquençage du génome entier. C’est un peu comme lire le mode d’emploi complet de la bactérie. Ils ont analysé près de 300 échantillons de bactéries prélevés sur des patients en Irlande, au Royaume-Uni et en Allemagne. En lisant l’ADN de ces microbes à différents moments, les scientifiques ont pu suivre, presque en direct, comment M. avium évolue, comment il change de souche et développe des résistances alors qu’il vit tranquillement dans les poumons d’une personne. C’est la toute première fois qu’une telle étude est menée sur cette bactérie, en la suivant chez des patients sur de longues périodes.

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Crédit: freepik
Et alors, qu’ont-ils trouvé ? Des choses assez surprenantes, en fait. D’abord, ils ont réalisé que l’infection chronique n’est pas toujours causée par une seule et même souche qui s’installe pour de bon. Non, souvent, le patient est réinfecté à plusieurs reprises par de nouvelles souches. Fait encore plus étonnant, certaines de ces souches étaient très proches de celles trouvées chez d’autres patients en Europe, ce qui laisse penser qu’il pourrait y avoir des sources communes dans l’environnement. On pourrait se dire que c’est une petite chose, mais ça change tout. La bactérie semble aussi évoluer à son rythme, acquérant environ un nouveau changement génétique par an.

  Les 13 'gènes de la survie' qui changent tout

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Crédit: freepik
La découverte la plus importante, c’est sans doute celle-ci : l’équipe a identifié 13 gènes spécifiques qui montrent des signes clairs d’adaptation. Qu’est-ce que ça veut dire ? En gros, ce sont les gènes que la bactérie modifie pour mieux résister aux antibiotiques, pour échapper à notre système immunitaire et même pour survivre dans des zones des poumons où il y a peu d’oxygène. C’est son kit de survie. Comme le souligne la Dr. Emma Roycroft, certains de ces gènes n’avaient jamais été associés à la survie de M. avium dans le corps humain. Par exemple, un gène qui l’aide à gérer le stress et un autre qui lui permet de former des « biofilms », une sorte de bouclier protecteur. C’est une piste en or pour de futurs traitements.

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Crédit: freepik
Alors, à quoi ça sert tout ça ? Eh bien, comme le dit le Dr. Aaron Walsh, l’auteur principal de l’étude, « Comprendre quels gènes l’aident à survivre pourrait nous orienter vers de nouvelles cibles de traitement ». C’est ça, la clé. En sachant exactement comment l’ennemi se défend, on peut espérer développer des armes plus intelligentes pour le combattre. Cette étude ne va pas changer les traitements du jour au lendemain, soyons clairs. Mais elle ouvre une porte incroyablement prometteuse. Pour la première fois, on a une feuille de route de l’évolution de cette bactérie tenace. Et c’est un premier pas immense vers, peut-être un jour, des traitements enfin efficaces pour tous les patients qui luttent contre cette infection.

Selon la source : medicalxpress.com

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