Un champignon qui sent les fleurs : la nouvelle arme surprenante contre les moustiques
Auteur: Mathieu Gagnon
Chaque année, c’est la même histoire, et elle est tragique. Des centaines de milliers de personnes nous quittent à cause de maladies transmises par les moustiques. On a longtemps cru que les pesticides chimiques étaient la solution miracle, mais voilà, ces petites bêtes sont plus malignes qu’on ne le pense et deviennent résistantes.
Alors, que faire ? Des chercheurs ont eu une idée pour le moins… inattendue. Et si la solution venait d’un champignon ? Pas n’importe lequel, attention. Un champignon qui sent les fleurs.
Le piège olfactif : comment ça marche au juste ?
Imaginez un peu. Une équipe de scientifiques a modifié un champignon, appelé Metarhizium, pour qu’il dégage un parfum floral. Ce n’est pas pour nous faire plaisir, bien sûr. Ce parfum attire les moustiques comme un aimant.
En fait, le champignon libère une substance au nom un peu barbare, le longifolène, mais qui sent très bon. Les moustiques, eux, ont besoin du nectar des fleurs pour se nourrir. Ils sentent cette bonne odeur et pensent trouver un festin. Raymond St. Leger, un professeur qui a travaillé sur le projet, explique : « Ils sont attirés par l’odeur des fleurs, c’est vital pour eux. » Une fois qu’ils s’approchent, le piège se referme : ils sont infectés par le champignon et meurent en quelques jours. C’est la nature qui nous a soufflé l’idée, finalement.
Une méthode simple et sans danger pour nous
Ce qui est formidable avec cette découverte, c’est sa simplicité. Pas besoin d’être un expert pour l’utiliser. Il suffit de placer les spores du champignon dans un récipient. Le parfum se diffuse tout seul et reste efficace pendant des mois. C’est tout.
Et pour notre santé ? Absolument aucun risque. « Le champignon est totalement inoffensif pour l’homme », rassure le professeur St. Leger. D’ailleurs, le longifolène est déjà utilisé dans beaucoup de nos parfums. C’est bien plus sûr que tous ces produits chimiques qu’on pulvérise partout. En plus, le système a été pensé pour ne viser que les moustiques, pas les abeilles ou les papillons. Et même lors des tests, au milieu d’autres odeurs humaines ou florales, il a éliminé entre 90 et 100 % des moustiques. Impressionnant, non ?
Les moustiques pris à leur propre jeu
Le vrai talon d’Achille des pesticides, c’est que les moustiques finissent toujours par s’adapter. Mais avec ce champignon, c’est une autre paire de manches.
Pensez-y une seconde. Si un moustique apprend à se méfier de cette odeur de fleur, il devra aussi se méfier… de toutes les vraies fleurs. Or, sans fleurs, pas de nectar. Et sans nectar, pas de survie. C’est un dilemme impossible pour lui. « Ce serait très intéressant de voir comment ils pourraient éviter le champignon tout en continuant à trouver les fleurs dont ils ont besoin », s’amuse le chercheur. C’est presque un piège parfait. Et au cas où, les scientifiques peuvent toujours modifier le champignon pour qu’il produise d’autres parfums. Ils ont toujours un coup d’avance.
Une solution abordable pour ceux qui en ont le plus besoin
Souvent, les grandes innovations coûtent cher. Mais pas celle-ci. Ce champignon est très facile et peu coûteux à produire. Il pousse sur des choses qu’on jette d’habitude, comme des cosses de riz ou des restes de blé. C’est une vraie lueur d’espoir pour les régions les plus pauvres du monde, là où le paludisme ou la dengue font des ravages.
On peut imaginer que bientôt, dans les villages reculés comme dans les grandes villes, chacun pourra installer ces petits pièges sans aide extérieure. C’est une façon de redonner le pouvoir aux communautés locales pour se protéger elles-mêmes, sur le long terme.
Conclusion : Un avenir plus serein grâce à la nature
Avec le changement climatique, les moustiques gagnent du terrain, et le risque de maladies augmente un peu partout. On a donc besoin de plusieurs cordes à notre arc. Cette solution n’est peut-être pas la réponse unique et définitive, mais c’est un outil de plus, et un outil formidable.
L’équipe de chercheurs espère maintenant obtenir les autorisations pour utiliser cette méthode à grande échelle. Comme le dit si bien le professeur St. Leger, « notre but est de donner aux gens le plus d’options possible pour sauver des vies ». Au fond, cette histoire nous rappelle une chose simple : parfois, c’est en observant la nature avec un peu d’ingéniosité qu’on trouve les meilleures solutions.
Selon la source : earth.com