Les poissons peuvent-ils vraiment se noyer ? la réponse est plus inquiétante qu’on ne le pense
Auteur: Adam David
Un paradoxe mortel sous la surface

Respirer sous l’eau, un exploit de tous les instants

Certaines espèces, comme les requins, doivent nager en permanence pour que ce flux d’eau ne s’interrompe jamais. Piégé dans un filet, un requin ne peut plus forcer l’eau à travers ses branchies et meurt asphyxié. D’autres, comme le combattant du Siam, ont développé un organe annexe pour happer l’air en surface. Mais si on les empêche d’y accéder, ils se noient, tout simplement.
L’eutrophisation, quand les nutriments deviennent poison

S’ensuit une prolifération explosive. Ces marées vertes, en surface, ne sont que la partie visible du désastre. En mourant et en se décomposant, ces algues sont dévorées par des bactéries qui, elles, consomment tout l’oxygène disponible. L’eau devient littéralement irrespirable. Pour les poissons, c’est un piège qui se referme, les condamnant à suffoquer dans leur propre milieu.
Un cocktail de menaces modernes

Parfois, le lien est plus indirect. En Afrique, les déjections des hippopotames de la rivière Mara peuvent localement priver l’eau de son oxygène. Le problème n’est pas l’animal, mais la destruction de son habitat qui le force à se concentrer en trop grand nombre dans des zones restreintes. Une fois de plus, l’activité humaine est en filigrane.
Le réchauffement climatique, accélérateur de l’asphyxie

Dans ces déserts d’oxygène, la vie marine s’éteint ou fuit. Les poissons migrent vers les pôles à la recherche d’eaux plus fraîches et respirables, les coraux blanchissent et les grands prédateurs peinent à trouver l’énergie nécessaire pour chasser. C’est un écosystème entier qui est en train de perdre son souffle.
Conclusion : redonner un souffle à l’océan

Restaurer les zones humides, comme les marais ou les mangroves, est tout aussi crucial. Ces milieux agissent comme des poumons aquatiques, filtrant naturellement les polluants et protégeant les écosystèmes. Quelques initiatives locales montrent déjà que l’on peut inverser la tendance. Mais le temps presse. La respiration de millions de créatures sous-marines dépend de notre capacité à réparer ce que nous avons cassé.