Notre planète a 4,5 milliards d’années et a connu de nombreuses transformations. Mais que nous réserve l’avenir ? Selon une nouvelle étude le futur lointain de la Terre s’annonce pour le moins… infernal. Des scientifiques ont utilisé des supercalculateurs pour modéliser le climat de notre planète dans 250 millions d’années. Le résultat est sans appel : la Terre sera dominée par un nouveau supercontinent et sera devenue quasiment inhabitable pour les mammifères, y compris nous. « Les perspectives pour l’avenir lointain semblent très sombres« , a confirmé Alexander Farnsworth, l’auteur principal de l’étude.
Pangea Ultima : le prochain supercontinent
Dans environ 250 millions d’années, les mouvements tectoniques auront rassemblé presque toutes les terres émergées pour former un nouveau supercontinent, que les scientifiques ont baptisé Pangea Ultima, en référence à l’ancienne Pangée. Ce supercontinent sera principalement situé dans les tropiques, chauds et humides. Et c’est là que les problèmes commenceront. Cette configuration géographique, combinée à d’autres facteurs, créera un environnement extrême, bien loin de la Terre que nous connaissons.
Le "triple coup dur" qui rendra la vie impossible
Selon Alexander Farnsworth, nous ferons face à un « triple coup dur ». Premièrement, les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère pourraient être le double des niveaux actuels. Deuxièmement, le Soleil, qui vieillit, sera plus chaud et émettra environ 2,5% de radiations en plus. Et troisièmement, l’immense taille du supercontinent elle-même créera un « effet de continentalité » extrême : l’intérieur des terres, à des milliers de kilomètres de l’océan, sera un désert aride et surchauffé, sans l’effet modérateur et humide des mers. Ce cocktail sera mortel pour la plupart des formes de vie.
Des températures infernales : de 40 à 70 degrés Celsius
Le résultat de ce « triple coup dur » ? ‘Une grande partie de la planète pourrait être confrontée à des températures comprises entre 40 et 70 °C‘, explique Farnsworth. Un environnement hostile, sans nourriture ni eau. Pour les mammifères, la fin serait inévitable. ‘Les humains – ainsi que de nombreuses autres espèces – disparaîtraient en raison de leur incapacité à évacuer cette chaleur par la transpiration pour refroidir leur corps’, ajoute-t-il. Nous mourrions littéralement de chaud, incapables de nous réguler.
Le "meilleur" des scénarios ? La douche froide des scientifiques
Et voici le point le plus effrayant : ce scénario apocalyptique est en quelque sorte le ‘meilleur’ des cas. ‘Nous pensons que le CO2 pourrait passer d’environ 400 parties par million (ppm) aujourd’hui à plus de 600 ppm dans plusieurs millions d’années’, explique Benjamin Mills, un professeur qui a participé à l’étude. ‘Bien sûr, cela suppose que les humains cesseront de brûler des combustibles fossiles, sinon nous verrons ces chiffres bien, bien plus tôt’. La prédiction de la nature nous donne 250 millions d’années ; notre propre activité pourrait accélérer le processus de manière dramatique.
Conclusion : un avertissement pour aujourd'hui, pas pour dans 250 millions d'années
Au final, cette étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, est moins une prédiction sur un futur lointain qu’un avertissement pour notre présent. ‘Il est d’une importance vitale de ne pas perdre de vue notre crise climatique actuelle, qui résulte des émissions de gaz à effet de serre par l’homme’, prévient Eunice Lo, co-auteure du rapport. ‘Nous subissons déjà une chaleur extrême qui est préjudiciable à la santé humaine. C’est pourquoi il est crucial d’atteindre la neutralité carbone le plus tôt possible’. Avant de s’inquiéter de la Pangea Ultima, nous ferions bien de nous occuper de la planète que nous sommes en train de surchauffer nous-mêmes.
Selon la source : nature.com