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Les premiers artistes du monde ? C’étaient nos cousins, les Néandertaliens !
Crédit: freepik

Oubliez l’image du ‘sauvage des cavernes’

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On a tous en tête cette image un peu simpliste de l’homme de Néandertal, une sorte de brute épaisse qui passait son temps à chasser dans des paysages glacés. Eh bien, il est temps de mettre cette vieille idée au placard. Figurez-vous que nos lointains cousins n’étaient pas seulement des survivants hors pair, ils s’aventuraient aussi au plus profond des grottes pour y laisser… de l’art. Oui, vous avez bien lu.

Ce n’est pas le genre de peintures que l’on connaît, avec des troupeaux de bisons ou des scènes de chasse. Non, c’est quelque chose de différent, de plus intime peut-être. Et surtout, c’est bien plus ancien que tout ce qu’on avait pu imaginer.

Un art bien différent du nôtre

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Alors, à quoi ressemblait cet art néandertalien ? Il faut oublier les animaux magnifiquement dessinés. Leur univers artistique était fait d’autres choses. Ils posaient leur main sur la paroi et soufflaient de la couleur dessus, laissant une empreinte en négatif, comme un pochoir. C’est un geste si simple, si humain. C’était leur façon de dire : ‘J’étais là’.

Ils traçaient aussi des lignes avec leurs doigts dans l’argile molle des murs, ce que les experts appellent des ‘cannelures digitales’. Un peu comme quand un enfant dessine sur une vitre embuée. On a aussi retrouvé des signes géométriques, des points, des traits… des symboles dont le sens nous échappe complètement aujourd’hui, mais qui devaient vouloir dire quelque chose pour eux. C’est fascinant, non ?

Le secret pour remonter le temps

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Mais comment peut-on être sûr que ces peintures sont si vieilles ? C’est là que la science devient passionnante. Les chercheurs, notamment ceux de l’Université de Bordeaux, ont utilisé une méthode très astucieuse. Imaginez que sur une de ces peintures, le temps a déposé une fine couche de calcaire, un peu comme du tartre. Grâce à une technique appelée datation par l’uranium-thorium, les scientifiques peuvent calculer l’âge de cette couche de calcaire.

Et les résultats sont sans appel. Dans trois grottes en Espagne – La Pasiega, Maltravieso et Ardales – le calcaire recouvrant les peintures a au moins 64 000 ans. C’est énorme ! Cela signifie que les œuvres d’art qui se trouvent en dessous sont encore plus anciennes. Et à cette époque, il n’y avait que les Néandertaliens en Europe. L’Homme moderne, notre ancêtre direct, n’est arrivé que 20 000 ans plus tard. La preuve est donc là.

Une ‘installation’ artistique vieille de 176 000 ans ?

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La découverte la plus dingue, c’est peut-être celle de la grotte de Bruniquel, dans le sud-ouest de la France. Au fond de la grotte, à plus de 300 mètres de l’entrée, des Néandertaliens ont cassé des centaines de stalagmites pour les arranger en deux grands cercles. Et ils ont fait du feu dessus. Ce n’était clairement pas un abri. Alors quoi ?

Certains parlent d’une ‘installation artistique’. C’est un terme moderne, bien sûr, mais ça donne une idée. Cela montre une intention, un projet collectif, une pensée symbolique ou peut-être rituelle. Il a fallu s’organiser, travailler en équipe, dans le noir complet… C’est une preuve incroyable de leur complexité.

L’art néandertalien est enfin reconnu

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Pendant longtemps, de nombreux chercheurs refusaient de croire que les Néandertaliens pouvaient être des artistes. Ils leur prêtaient des bijoux, l’utilisation de couleurs, mais explorer des grottes profondes pour y créer des images durables ? Ça semblait impossible. Les nouvelles datations en Espagne et en France, ainsi que la structure de Bruniquel, ont tout changé.

Même les plus sceptiques doivent maintenant l’admettre : les Néandertaliens ont laissé des marques intentionnelles dans des grottes, et ces marques sont de l’art. Ce n’est pas le même art que celui de nos ancêtres directs, c’est vrai. Mais ‘non-figuratif’ ne veut pas dire ‘sans signification’. Une main sur un mur, un signe tracé, c’est une pensée qui a traversé les millénaires pour nous parvenir.

Conclusion : Et si l’art était plus ancien que l’Homme moderne ?

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Finalement, qu’est-ce que tout cela change ? Beaucoup de choses. Cela nous oblige à voir nos lointains cousins d’un autre œil. Ils n’étaient pas juste des êtres de passage. Ils exploraient le monde souterrain, ils choisissaient des matériaux, ils laissaient une trace de leur esprit. Ils avaient une conscience d’eux-mêmes et du monde qui les entourait.

Ces découvertes nous rappellent que la créativité, le besoin de laisser une marque, de communiquer quelque chose qui nous dépasse, n’est peut-être pas l’apanage de l’Homme moderne. L’humanité, dans toute sa complexité, est bien plus ancienne et diverse qu’on ne le pensait. Et en regardant ces simples lignes rouges sur la paroi d’une grotte, c’est un peu comme si nous pouvions presque sentir la présence de celui ou celle qui les a tracées, il y a si longtemps.

Selon la source : earth.com

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