On parle beaucoup du changement climatique en termes de fonte des glaces ou de températures qui grimpent. C’est vrai. Mais on oublie souvent l’essentiel : c’est avant tout une crise de santé publique. Un nouveau rapport, très complet, vient de mettre des mots et des chiffres sur cette réalité brutale. L’inaction ne se compte plus seulement en dollars, mais en vies humaines. Des millions de vies, chaque année.
Entre la chaleur extrême, la fumée toxique des incendies et des maladies tropicales qui s’invitent chez nous, le bilan est lourd. Très lourd. Et tout ça, sans même parler de la pollution liée aux énergies fossiles qui continue de nous empoisonner à petit feu.
La chaleur et la fumée, des ennemis silencieux
Quand le thermomètre s’affole, ce n’est pas juste désagréable. C’est mortel. Rien que la chaleur extrême tue plus d’un demi-million de personnes par an en moyenne. Et le pire, c’est que ça s’accélère. Depuis les années 90, la mortalité liée à la chaleur a bondi de 23 %. Les plus vulnérables ? Nos tout-petits et nos aînés, bien sûr.
Puis il y a la fumée des méga-feux. En 2024, on estime qu’elle a causé 154 000 décès. Le coupable principal, c’est ce qu’on appelle les PM 2.5. Imaginez des particules si minuscules qu’elles s’infiltrent au plus profond de nos poumons. C’est un poison invisible qui aggrave l’asthme, provoque des crises cardiaques et diminue notre capacité à respirer. C’est simple, non ?
Ces maladies tropicales qui frappent à notre porte
Vous vous souvenez de la dengue ? Cette maladie qu’on associait aux voyages lointains ? Eh bien, elle se rapproche. Le réchauffement et l’humidité créent des conditions idéales pour le moustique qui la transmet. Depuis les années 1950, le potentiel de transmission a augmenté de près de 50 %. C’est énorme.
Ce que les scientifiques appellent le « potentiel de transmission », c’est simplement la capacité d’un virus à se propager grâce à un climat favorable. Plus il fait chaud et humide, plus le moustique Aedes est à la fête, et plus le risque pour nous est grand. Surtout dans les régions où le système de santé est déjà fragile. Franchement, qui aurait cru ça possible il y a 30 ans ?
Notre corps et notre esprit mis à rude épreuve
Le changement climatique ne dérègle pas que les écosystèmes, il dérègle aussi nos propres corps. L’exposition chronique à la chaleur, à l’air pollué, et même à l’anxiété liée aux catastrophes naturelles, ça nous stresse. Littéralement. Notre corps produit plus de cortisol, l’hormone du stress.
À la longue, ce déséquilibre hormonal nous abîme : maladies cardiovasculaires, système immunitaire affaibli, et même des difficultés de concentration. Des études montrent que cela peut aggraver des troubles comme la dépression ou le stress post-traumatique après une inondation ou un incendie. Et puis il y a cette nouvelle angoisse, l’éco-anxiété, qui touche surtout les jeunes. On peut les comprendre, non ? Voir son avenir devenir si incertain…
La pollution, l'argent et les choix politiques
Soyons clairs. La pollution de l’air extérieur due aux énergies fossiles a été liée à 2,52 millions de morts en 2022. Et si on ajoute les combustibles polluants utilisés à la maison, on rajoute 2,3 millions de décès. Des chiffres qui donnent le vertige.
Et pendant ce temps, que font les gouvernements ? En 2023, ils ont dépensé 956 milliards de dollars en subventions pour les énergies fossiles. Pour le dire simplement, c’est de l’argent public qui sert à rendre le pétrole, le gaz et le charbon artificiellement moins chers. On marche sur la tête. On subventionne ce qui nous tue.
Heureusement, des solutions existent et fonctionnent
Tout n’est pas noir, heureusement. La transition vers une énergie plus propre porte déjà ses fruits. Le simple fait de s’éloigner un peu du charbon a permis d’éviter environ 160 000 morts prématurées chaque année entre 2010 et 2022. Les énergies renouvelables, comme le solaire ou l’éolien, ont fourni 12 % de l’électricité mondiale en 2022, un record.
Cette transition n’est pas seulement bonne pour nos poumons, elle est aussi bonne pour l’emploi. En 2023, 16 millions de personnes travaillaient dans ce secteur. On voit bien que changer de modèle, c’est possible et c’est bénéfique pour tout le monde. Les villes commencent à évaluer les risques, les hôpitaux se préparent. Il y a un mouvement en marche.
Conclusion : Agir maintenant, pour notre santé à tous
Ce rapport est un électrochoc. Il nous rappelle que la meilleure façon de protéger nos vies est d’arrêter de brûler des énergies fossiles. Le Dr Romanello, qui a dirigé l’étude, le dit sans détour : c’est le levier le plus puissant que nous ayons.
Bien sûr, les chiffres sont des estimations, des modélisations. Il y a une part d’incertitude. Mais cette incertitude ne doit pas être une excuse pour ne rien faire, car il est tout à fait possible que la réalité soit encore pire. Les solutions concrètes sont sur la table : des plans d’action contre la chaleur, une meilleure ventilation de nos bâtiments, des combustibles de cuisson propres pour les pays pauvres, et même des changements dans notre alimentation.
La route est encore longue, surtout quand on voit que les financements des banques continuent d’aller aux mauvais projets. Mais chaque initiative locale, chaque changement de politique, chaque geste compte. C’est notre santé, et celle de nos enfants, qui est en jeu. Il est plus que temps d’en prendre conscience.
Selon la source : earth.com