On parle beaucoup de la pollution plastique dans nos océans, mais on oublie souvent qu’elle s’invite aussi dans nos terres, dans nos jardins. C’est un peu inquiétant, non ? De minuscules morceaux de plastique, les microplastiques, s’infiltrent dans le sol et peuvent nuire à la croissance de nos plantes. Mais une étude récente nous apporte une lueur d’espoir, et elle vient d’un habitant très discret de nos jardins : le ver de terre. Figurez-vous que ces petites bêtes pourraient bien être la clé pour aider les plantes à survivre, et même à prospérer, dans un sol pollué.
Des chercheurs ont découvert que grâce à eux, une plante pouvait pousser jusqu’à 50 % plus haut, même entourée de plastique. C’est assez incroyable quand on y pense.
Une expérience menée en serre qui change la donne
Pour en avoir le cœur net, des scientifiques de l’université de Kunming, en Chine, ont mené une expérience très concrète. Ils ont pris une plante appelée la vesce de Chine, souvent utilisée en Asie pour enrichir la terre. Ils l’ont fait pousser dans des pots où ils avaient mélangé de la terre avec différentes quantités de microplastiques, ces fameux bouts de plastique de moins de 5 millimètres.
Le problème avec ces particules, c’est qu’elles s’accrochent aux racines, perturbent l’absorption de l’eau et des nutriments… bref, elles stressent la plante en silence. Hailong Wang, qui a dirigé l’étude, explique que les vers de terre ne se contentent pas de travailler la terre, ils agissent jusqu’au niveau des gènes de la plante pour l’aider à surmonter ce stress. C’est fascinant.
Des résultats qui parlent d'eux-mêmes
Les chiffres sont assez éloquents. Dans les pots contenant 1% de microplastiques mais sans vers de terre, la hauteur des plantes était réduite de 28 % et leur poids sec avait chuté de 20 %. C’est énorme. On voit bien que le plastique leur fait du mal.
Mais alors… quand les vers de terre entraient en scène, tout changeait. Dans les mêmes conditions, la hauteur des plantes a bondi de près de 50 % et leur poids a augmenté de 32 %. C’est la preuve que la présence des vers a complètement inversé la tendance. Ils ne se sont pas contentés de limiter les dégâts, ils ont carrément aidé la plante à mieux se développer.
Le secret des vers : de véritables ingénieurs du sol
Alors, comment font-ils ? Les vers de terre sont ce qu’on appelle des « ingénieurs de l’écosystème ». Un bien grand mot pour dire qu’ils transforment leur environnement. Leurs tunnels aèrent la terre et aident l’eau à circuler. Leurs déjections, le fameux lombricompost, sont un concentré de nutriments. C’est un peu comme s’ils labouraient et fertilisaient en même temps.
L’étude a montré qu’ils augmentaient la quantité de carbone, d’azote et de phosphore disponibles pour la plante, pile là où elle en a besoin, autour des racines. Ils ont aussi stimulé l’activité de certaines enzymes, des sortes de petites clés qui libèrent les nutriments pour que la plante puisse les absorber plus facilement. En gros, ils créent un environnement beaucoup plus sain et nourrissant.
Il faut rester prudent, ce n'est pas une solution miracle
Bien sûr, il ne faut pas s’emballer trop vite. Cette expérience a été réalisée en pot, ce qui est bien différent de la réalité d’un champ ou d’un jardin. La concentration de plastique utilisée était aussi très élevée, bien plus que ce qu’on trouve dans la plupart des sols agricoles. C’était pour tester une situation extrême.
Et puis, les vers de terre ne sont pas invincibles. Certains types de plastiques ou des concentrations trop fortes peuvent aussi leur faire du mal. Donc, on ne peut pas simplement se dire qu’il suffit de mettre des vers partout et que le problème du plastique sera réglé. C’est une aide précieuse, mais pas une baguette magique.
Un bel espoir qui vient de la terre
Ce que cette étude nous montre, c’est que la nature a des ressources incroyables. Les vers de terre, en améliorant la santé du sol, offrent une solution biologique pour contrer un problème créé par l’homme. C’est une piste très encourageante pour les agriculteurs et tous les amoureux du jardinage. Cela pourrait permettre de maintenir la fertilité des terres sans avoir recours à encore plus de produits chimiques.
Évidemment, la meilleure solution reste de réduire drastiquement notre production et notre consommation de plastique. Mais en attendant que les choses bougent à grande échelle, savoir que nous avons des alliés aussi efficaces qui travaillent sous nos pieds, c’est une nouvelle qui fait du bien. Un rappel que prendre soin de la vie du sol, c’est prendre soin de nos plantes et, au final, de nous-mêmes.
Selon la source : earth.com