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Les épaulards de la côte ouest sont séparés en deux clans distincts et ne se mélangent jamais
Crédit: lanature.ca (image IA)

Le grand secret des épaulards de la côte ouest

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Ah, les épaulards… ces majestueuses créatures qu’on appelle aussi orques. À première vue, ils se ressemblent tous, avec ce noir et blanc si caractéristique, non? On pourrait croire qu’ils forment une seule grande famille voyageuse le long de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Quelle erreur! Une toute nouvelle étude, qui a demandé 16 ans d’observation et plus de 2 200 rencontres, vient de nous révéler un secret fascinant.

Il semblerait que les épaulards transients – ceux qui mangent des mammifères marins, par opposition à ceux qui se nourrissent de poissons – soient en fait divisés en deux groupes distincts : ceux de la côte intérieure et ceux de la côte extérieure. Et le plus fou dans cette histoire, c’est qu’ils ne font que très peu de cas les uns des autres. Ils mènent carrément des vies différentes, des menus au voisinage.

Différents quartiers, vies différentes pour les orques

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Imaginez deux quartiers très différents dans la même ville. C’est un peu ça, leur histoire. Les épaulards de la côte intérieure, par exemple, sont des adeptes du bord de mer. Ils préfèrent rester près du rivage, naviguant dans des baies et des bras de mer qui ressemblent à de vrais labyrinthes, pleins d’îles et de bateaux. On les trouve souvent dans des endroits comme la Mer des Salish, là où l’eau est plus peu profonde et les canaux étroits définissent leur terrain de chasse. C’est quand même étonnant qu’ils acceptent tout ce trafic maritime!

Ces « locaux » chassent en petites équipes, souvent autour de cinq individus. Leurs proies sont plus modestes : des phoques communs, des marsouins, et d’autres petits mammifères marins qui vivent dans le coin. Ils vivent à environ quatre milles du rivage, il me semble, ils sont vraiment des côtiers.

Les ‘citadins’ et les chasseurs du large

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Et puis, nous avons les autres, les épaulards de la côte extérieure. Ceux-là sont de vrais voyageurs, des âmes libres du grand large. Ils vivent beaucoup plus loin des terres, souvent près des canyons sous-marins profonds, à la limite du plateau continental. C’est un terrain de jeu bien plus intimidant, avouons-le. Ils sont plus costauds, ou du moins plus nombreux quand ils chassent, formant des groupes d’environ neuf animaux.

Leur garde-manger est, disons, plus substantiel. Ils s’attaquent aux phoques éléphants du Nord, aux otaries de Californie, aux dauphins à flancs blancs du Pacifique, et même aux baleineaux gris. Ces géants ont été repérés jusqu’à 75 miles (environ 120 km) des côtes! Le co-auteur de l’étude, le Dr Andrew Trites, les compare bien : les épaulards de l’intérieur sont comme des citadins experts en navigation, tandis que ceux de l’extérieur sont des habitants de l’arrière-pays, vivant dans des terrains sous-marins accidentés. Une image qui parle beaucoup, n’est-ce pas?

L’analyse du réseau social : la preuve de la ségrégation

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Ce qui rend cette découverte si solide, c’est la façon dont les chercheurs l’ont prouvée. Ils ont utilisé ce qu’on appelle l’analyse de réseau social. Ça ressemble beaucoup à ce qu’on fait nous-mêmes sur Internet, mais appliqué aux épaulards. Ils ont dressé des « cartes d’amitié » pour savoir exactement quels individus passaient du temps ensemble et où ils étaient vus. C’est une méthode très astucieuse pour comprendre les liens invisibles.

Le résultat est clair : les épaulards ne se mélangent pas au hasard. Ils restent entre eux, fidèles à leur communauté et à leur territoire. Pourtant, leurs zones de chasse se chevauchent, de l’Alaska jusqu’à la Californie du Sud! Mais, tenez-vous bien : ils n’ont été observés ensemble que dans moins de 1% des rencontres. C’est presque comme s’ils s’ignoraient royalement.

Josh McInnes, le premier auteur, a dit qu’il pensait à cette possibilité depuis 15 ans. Ce n’est pas rien. Maintenant, les faits sont là : ces deux groupes, séparés est-ouest, mangent différemment, chassent différemment, et s’évitent. Deux populations bien distinctes.

Pourquoi cette étrange division et les comportements bizarres

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Alors, qu’est-ce qui explique cette scission? On se le demande bien. Ça pourrait être une question d’habitat, tout simplement. Ils se sont adaptés à leur environnement respectif et maintenant, ils ne savent plus vivre autrement. Mais peut-être que l’être humain a mis son grain de sel, sans le vouloir, bien sûr. Pensez à la surpêche il y a des décennies, ou même à l’abattage de phoques et d’otaries qui a pu modifier l’équilibre des proies. C’est une hypothèse, n’est-ce pas?

Ce qui est troublant, ce sont les rares interactions qui ont lieu. Monsieur McInnes, co-fondateur de l’Oceanic Research Alliance, raconte avoir vu des épaulards de la côte extérieure agir bizarrement avec ceux de l’intérieur. Il y a eu un rapport d’observation où des mâles célibataires de l’extérieur claquaient leurs nageoires dorsales et chargeaient les femelles de l’intérieur. Drôle d’accueil, vous ne trouvez pas?

Quoi qu’il en soit, ces chercheurs sont formels : ce n’est pas une seule grande famille heureuse d’épaulards. Il pourrait même y avoir d’autres sous-populations encore plus au large, hors de notre vue. L’océan est si vaste, il y a probablement encore beaucoup de choses qu’on ignore!

Un enjeu crucial pour leur survie

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Cette étude, publiée dans la revue PLOS One, n’est pas juste une anecdote pour les passionnés d’animaux. Elle a des implications très sérieuses pour la conservation. Comme l’a souligné le Dr Trites, ces deux communautés vivent dans des mondes différents et ont des vies clairement distinctes. On ne peut pas appliquer une approche de conservation ‘taille unique’ à tout le monde.

Pour les 350 animaux de la côte intérieure, comme pour les 210 de la côte extérieure, il faudra des plans sur mesure. Des plans qui tiennent compte de leurs besoins spécifiques et des menaces uniques qu’ils subissent dans leur environnement respectif. Ce travail nous rappelle, humblement, à quel point il nous reste à apprendre sur la faune qui nous entoure. Mieux comprendre les détails de la vie de ces épaulards, c’est mettre toutes les chances de notre côté pour assurer leur sécurité et celle de l’écosystème marin pour les générations futures.

Selon la source : earth.com

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