Un mystère cosmique : Pourquoi les étoiles peinent-elles à naître au cœur de notre Galaxie ?
Auteur: Mathieu Gagnon
Un ralentissement inattendu au centre galactique

De nouvelles observations fascinantes, rendues possibles principalement grâce à l’observatoire aéroporté SOFIA de la NASA (aujourd’hui à la retraite, quel dommage !), viennent de révéler un ralentissement inexplicable dans la formation des étoiles massives près de ce centre galactique. Le taux actuel semble bien inférieur à ce qu’il est dans le reste de la Voie Lactée. C’est un vrai casse-tête pour les scientifiques.
Les régions sous la loupe : Sgr B1, Sgr B2, et Sgr C
Leur objectif était simple : comprendre la vitesse à laquelle les étoiles dites « massives » – celles qui pèsent plus de huit fois la masse de notre Soleil – se forment dans cet environnement extrême. La conclusion ? Même si la matière première est là, en surabondance, ces zones peinent visiblement à concrétiser la naissance de ces géants cosmiques. Le taux est tout simplement significativement plus bas que la moyenne galactique.
Un mystère de formation malgré la densité

Le Dr De Buizer explique que même si des études récentes suggéraient un arrêt total de la formation stellaire au centre galactique, leurs observations prouvent le contraire : des étoiles massives sont actuellement en train de se former, mais à une vitesse… disons, paresseuse. Les images infrarouges de très haute résolution ont permis d’identifier ces bébés étoiles, pourtant si bien cachées derrière le voile de poussière.
Les conditions extrêmes qui empêchent la naissance

Ces conditions extrêmes – la vitesse orbitale, l’interaction constante avec des étoiles plus anciennes, et peut-être même le matériel qui tombe vers le trou noir – pourraient empêcher les nuages de gaz de rester suffisamment stables pour se condenser et former des étoiles. Pire encore, l’étude suggère que Sgr B1 et Sgr C pourraient ne plus avoir assez de matériel pour continuer. Elles pourraient n’avoir créé qu’une seule génération d’étoiles, au lieu des cycles multiples que nous voyons dans les zones plus calmes de la Voie Lactée.
Sgr B2, l’exception qui confirme la règle

Pourquoi cette différence ? Les chercheurs pensent que cette réserve de matière pourrait permettre à Sgr B2 de donner naissance à un futur amas stellaire important. C’est la petite lueur d’espoir au milieu de ce mystère. On pourrait dire que Sgr B2 est la couveuse qui tient bon, même si elle prend son temps pour chauffer.
Repenser les pouponnières stellaires

Le Dr Lim résume bien la situation : « Ces régions sont similaires aux régions de formation massive dans les ‘eaux calmes’ de notre galaxie, mais les étoiles les plus massives que nous trouvons ici sont moins nombreuses et moins lourdes que celles trouvées ailleurs. »
En définitive, Sgr B1 et Sgr C pourraient ne pas correspondre à la définition classique, représentant peut-être une nouvelle catégorie de pouponnière stellaire, une catégorie qui lutte contre les forces gravitationnelles extrêmes de son propre centre galactique. Il faudra bien plus d’études pour percer totalement ce secret cosmique.