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Quand la sécheresse pousse la faune sauvage aux portes de nos maisons : un effet inattendu du changement climatique
Crédit: lanature.ca (image IA)

La faune sauvage s’invite dans nos cours

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On parle toujours du changement climatique comme d’un phénomène lointain, qui affecte les pôles ou les îles lointaines. Mais qu’est-ce que ça change chez nous, dans notre cour arrière, à côté de notre potager? Eh bien, des chercheurs de l’UCLA et de l’UC Davis ont mis le doigt sur un effet secondaire assez inattendu, et peut-être un peu effrayant : la sécheresse pousse la faune sauvage juste devant notre palier.

Ça paraît logique, n’est-ce pas? Si les ressources naturelles se raréfient, si l’eau manque cruellement dans la nature, où vont-ils se diriger pour survivre? Vers les zones humaines, là où l’eau coule encore, même si c’est pour arroser une pelouse. L’étude, publiée dans Science Advances, montre clairement un lien direct entre la baisse des précipitations et l’augmentation des signalements de conflits avec les animaux.

Les chiffres qui ne mentent pas sur la sécheresse

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Les scientifiques, menés par l’écologiste Kendall Calhoun, ont épluché des montagnes de données : sept années complètes du « Wildlife Incident Reporting database », géré par le Département californien de la pêche et de la faune (CDFW). C’est une ressource rare et extrêmement précieuse, car elle repose sur les rapports de la communauté.

Et ce qu’ils ont découvert est étonnamment précis : pour chaque pouce de pluie annuelle en moins — un petit déficit de précipitations — ils ont noté une augmentation de 2 à 3% des signalements de conflits impliquant diverses espèces de carnivores. Cette corrélation persiste lors des années de grande sécheresse. Cela signifie que même de légères variations climatiques peuvent avoir de grandes répercussions dans notre quotidien, bien plus que nous ne l’imaginons au premier abord.

Les visiteurs fréquents : qui se rapproche de nos jardins?

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Ce n’est pas toute la faune qui change de comportement de manière significative, mais quatre carnivores en particulier se sont démarqués dans les données. Ce sont les animaux qui cherchent de la nourriture ou de l’eau en milieu humain avec une fréquence accrue. Je parle des grands classiques, ceux que l’on voit parfois dans les actualités locales :

  • Les pumas (ou lions des montagnes)
  • Les coyotes
  • Les ours noirs
  • Les bobcats (petits lynx)

Quand leur habitat naturel se dessèche et que les proies habituelles disparaissent, on dirait qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’explorer nos quartiers. Kendall Calhoun insiste : « Les animaux qui s’approchent des zones humaines sont généralement considérés comme des voleurs, mais c’est souvent parce que nous avons pris les ressources des zones sauvages, ou qu’elles ont été détruites. »

Qu’est-ce qu’un ‘conflit’ exactement?

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Mais attendez une minute, qu’est-ce qui compte vraiment comme un « conflit » pour ces chercheurs? C’est la grande question, car cela dépend souvent de l’œil qui regarde. Si vous voyez un renard dans le parc, est-ce un conflit? Non. Les attaques réelles sur les personnes sont d’ailleurs heureusement très rares et ne figurent pas dans cette base de données spécifique.

Ce que les chercheurs ont analysé, ce sont les rapports de **dommages matériels ou de « nuisances »** sérieuses. Calhoun le dit clairement : une personne pourrait trouver qu’un coyote qui mange des insectes dans son champ fournit un service, tandis qu’une autre verrait le même animal comme une menace pour son jardin de tomates, et donc un « dommage à la propriété ». C’est subjectif, je suppose. L’étude se concentre donc sur les incidents qui nécessitent l’intervention ou le signalement formel aux autorités.

La résilience climatique comme solution

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Alors, y a-t-il vraiment plus d’animaux en ville, ou est-ce juste que nous les percevons plus négativement lorsque nos propres ressources sont limitées? On ne sait pas exactement, avoue Calhoun. Mais peu importe la raison exacte de l’augmentation des rapports, le constat est sans appel : le changement climatique signifie plus de frictions entre humains et animaux si nous n’agissons pas. Et il y a une façon de faire les choses différemment.

La solution passe par la création de **paysages résilients au climat** pour la faune. L’idée est simple : si les animaux ont suffisamment de ressources (eau, nourriture, abri) dans des refuges sécurisés, ils seront moins tentés de s’aventurer dans nos zones habitées. C’est une piste de travail très positive : si nous savons comment la sécheresse aggrave les interactions, nous devrions être capables de les améliorer, non?

Investir dans notre environnement local est crucial

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Cette étude, rendue possible grâce à la participation citoyenne via la base de données CDFW, est un exemple important de **science communautaire**. Elle met en lumière une réalité difficile, exacerbée par d’autres phénomènes comme les mégafeux — Calhoun est d’ailleurs expert dans ce domaine. Il rappelle que lorsque les flammes ravagent tout, les animaux n’ont d’autre choix que de chercher refuge, souvent près de nous.

En fin de compte, l’écologiste nous lance un appel à l’action. Il est temps de planifier comment nous allons coexister avec la faune. Il ne s’agit pas de les chasser, mais de mieux gérer ce que nous avons : « Si nous pouvons aggraver le conflit en puisant trop d’eau des paysages naturels, alors nous pouvons certainement l’améliorer en atténuant notre impact. » L’investissement de chacun dans son environnement local est la clé pour que la conservation fonctionne. C’est peut-être la seule façon d’éviter que nos voisins poilus ne frappent trop souvent à la porte.

Selon la source : phys.org

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