Quand la sécheresse pousse la faune sauvage aux portes de nos maisons : un effet inattendu du changement climatique
Auteur: Mathieu Gagnon
La faune sauvage s’invite dans nos cours

Ça paraît logique, n’est-ce pas? Si les ressources naturelles se raréfient, si l’eau manque cruellement dans la nature, où vont-ils se diriger pour survivre? Vers les zones humaines, là où l’eau coule encore, même si c’est pour arroser une pelouse. L’étude, publiée dans Science Advances, montre clairement un lien direct entre la baisse des précipitations et l’augmentation des signalements de conflits avec les animaux.
Les chiffres qui ne mentent pas sur la sécheresse

Et ce qu’ils ont découvert est étonnamment précis : pour chaque pouce de pluie annuelle en moins — un petit déficit de précipitations — ils ont noté une augmentation de 2 à 3% des signalements de conflits impliquant diverses espèces de carnivores. Cette corrélation persiste lors des années de grande sécheresse. Cela signifie que même de légères variations climatiques peuvent avoir de grandes répercussions dans notre quotidien, bien plus que nous ne l’imaginons au premier abord.
Les visiteurs fréquents : qui se rapproche de nos jardins?

- Les pumas (ou lions des montagnes)
- Les coyotes
- Les ours noirs
- Les bobcats (petits lynx)
Quand leur habitat naturel se dessèche et que les proies habituelles disparaissent, on dirait qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’explorer nos quartiers. Kendall Calhoun insiste : « Les animaux qui s’approchent des zones humaines sont généralement considérés comme des voleurs, mais c’est souvent parce que nous avons pris les ressources des zones sauvages, ou qu’elles ont été détruites. »
Qu’est-ce qu’un ‘conflit’ exactement?

Ce que les chercheurs ont analysé, ce sont les rapports de **dommages matériels ou de « nuisances »** sérieuses. Calhoun le dit clairement : une personne pourrait trouver qu’un coyote qui mange des insectes dans son champ fournit un service, tandis qu’une autre verrait le même animal comme une menace pour son jardin de tomates, et donc un « dommage à la propriété ». C’est subjectif, je suppose. L’étude se concentre donc sur les incidents qui nécessitent l’intervention ou le signalement formel aux autorités.
La résilience climatique comme solution

La solution passe par la création de **paysages résilients au climat** pour la faune. L’idée est simple : si les animaux ont suffisamment de ressources (eau, nourriture, abri) dans des refuges sécurisés, ils seront moins tentés de s’aventurer dans nos zones habitées. C’est une piste de travail très positive : si nous savons comment la sécheresse aggrave les interactions, nous devrions être capables de les améliorer, non?
Investir dans notre environnement local est crucial

En fin de compte, l’écologiste nous lance un appel à l’action. Il est temps de planifier comment nous allons coexister avec la faune. Il ne s’agit pas de les chasser, mais de mieux gérer ce que nous avons : « Si nous pouvons aggraver le conflit en puisant trop d’eau des paysages naturels, alors nous pouvons certainement l’améliorer en atténuant notre impact. » L’investissement de chacun dans son environnement local est la clé pour que la conservation fonctionne. C’est peut-être la seule façon d’éviter que nos voisins poilus ne frappent trop souvent à la porte.