Une alternative aux opioïdes ? Le corps humain cache un antidouleur naturel et non addictif
Auteur: Mathieu Gagnon
Le corps peut-il s’auto-médicamenter contre la douleur ?

Cette découverte, bâtie sur des travaux précédents, pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont nous traitons la douleur à long terme, révélant que nos propres nerfs peuvent contenir la clé du soulagement.
Le dilemme persistant : Pourquoi les opioïdes sont-ils toujours la référence ?

« Rien de substantiellement meilleur que les opioïdes n’a été produit », déplore-t-il. Cette situation crée un vide immense, où les patients se retrouvent piégés entre une douleur intolérable et le risque d’une dépendance dévastatrice. Trouver une nouvelle voie est plus qu’une nécessité, c’est une urgence éthique.
La découverte : Nos propres « benzos » internes

Ces substances naturelles interviennent dans des structures nerveuses spécifiques, appelées les ganglions spinaux. Le mécanisme est simple dans son concept : elles réduisent les signaux qui partent de ces nerfs vers le cerveau, diminuant ainsi l’intensité de la douleur ressentie.
L’avantage crucial : Bloquer la douleur localement

L’espoir clinique face à l’énorme problème de la douleur chronique
« En cliniques, nous essayons de gérer la douleur avec de l’‘auto-gestion’ — apprendre à vivre avec la douleur » raconte-t-il. Mais pour ceux qui nécessitent des médicaments, l’usage prolongé d’analgésiques nerveux et d’opioïdes peut entraîner des effets secondaires significatifs, comme l’impression de « se sentir comme un zombie » ou des troubles de la mémoire. Quand on entend qu’on pourrait « éteindre » le signal de douleur simplement à sa source, sans ces effets, ça donne un espoir immense aux millions de personnes qui souffrent au quotidien. Le Docteur Baranidharan insiste : nous avons besoin de plus d’options pour traiter la douleur chronique.
La motivation humaine derrière la science

L’histoire de la collaboration est tout aussi inspirante. Les équipes n’avaient pas de contacts préalables, mais en se rencontrant lors d’une conférence en 2018, ils ont partagé leurs données. Ils ont rapidement réalisé qu’ils avaient obtenu les mêmes résultats, validant mutuellement leurs travaux. Comme l’a souligné le Dr. Berta, cela « incarne l’esprit collaboratif de la recherche académique ».
Un financement de taille pour les cinq prochaines années

Ce nouveau projet, qui a démarré en janvier 2025 et doit durer cinq ans, va permettre de décortiquer plus finement ces mécanismes, de chercher des marqueurs potentiels de la douleur neuropathique et, surtout, de concevoir des médicaments ciblés qui exploiteraient ces peptides naturels.
L’objectif ultime est clair : offrir un avenir où la douleur chronique ne signifiera plus dépendance, somnolence ou risque, mais simplement un soulagement efficace et sûr. Pour les millions de personnes qui souffrent, c’est une véritable lueur d’espoir.