Trump réduit les tarifs douaniers suisses après des cadeaux luxueux : Rolex en or et lingots personnalisés
Auteur: Simon Kabbaj
Le président Donald Trump a conclu un nouvel accord commercial avec la Suisse, acceptant de réduire considérablement les taxes douanières américaines de 39 % à 15 %. Annoncé ce vendredi 14 novembre 2025 par le gouvernement suisse, ce ‘protocole d’accord non contraignant’ vise à apaiser des tensions économiques. Cependant, l’annonce a immédiatement déclenché une vague de critiques, accusant la Maison-Blanche de favoriser les intérêts des grandes entreprises au détriment des Américains qui luttent contre l’inflation.
Les détails de l'accord : moins de taxes contre des quotas
Selon le communiqué du gouvernement suisse, l’administration Trump a accepté de limiter les droits de douane américains sur la Suisse et le Liechtenstein à un maximum de 15 %. Cela aligne la Suisse sur le traitement réservé à l’Union européenne. En retour, la Suisse réduira ses propres taxes sur une gamme de produits américains, incluant tous les produits industriels, le poisson et les fruits de mer, ainsi que certains produits agricoles. De plus, la Suisse accordera des quotas d’exportation sans droits de douane pour des produits américains, notamment 500 tonnes de bœuf, 1 000 tonnes de viande de bison et 1 500 tonnes de volaille.
Une capitulation face aux milliardaires, selon les critiques
Les critiques n’ont pas tardé à se faire entendre. La sénatrice démocrate Elizabeth Warren a mené la charge : « Alors que les prix pour les familles américaines montent en flèche à cause des tarifs chaotiques de Trump, ce sont les milliardaires et les entreprises géantes qui se rapprochent de Trump qui obtiennent un soulagement », a-t-elle déclaré. Pour elle, cet accord est la preuve que la Maison-Blanche a fait passer les intérêts des entreprises avant ceux des citoyens. La Maison-Blanche, de son côté, a qualifié les critiques de Warren de ‘théories du complot stupides’.
L'ombre de Rolex : lobbying, match de tennis et horloge en or
Les accusations de favoritisme sont alimentées par le lobbying intense des entreprises suisses. Des dirigeants suisses de premier plan ont rencontré Trump à la Maison-Blanche au début du mois. Plus frappant encore, le géant de l’horlogerie de luxe, Rolex, a invité le président et plusieurs de ses responsables à la finale de l’US Open en septembre. Le PDG de Rolex, Jean-Frédéric Dufour, a même raconté que Trump avait demandé « en plaisantant s’il aurait été invité sans les tarifs », provoquant un « éclat de rire général ». M. Dufour a nié toute négociation, mais Rolex a offert à Trump une horloge de table en or, qui a ensuite été aperçue sur son bureau dans le Bureau Ovale. Une autre entreprise aurait fait don d’un lingot d’or gravé.
La justification américaine : des investissements et des emplois en retour
L’administration Trump défend l’accord comme une victoire pour l’économie américaine. Le représentant américain au commerce, Jamieson Greer, a confirmé sur CNBC qu’un accord avait été « essentiellement conclu« . Il a affirmé que la Suisse allait ‘envoyer beaucoup d’industries manufacturières ici aux États-Unis – produits pharmaceutiques, fonderie d’or, équipement ferroviaire’. De son côté, le gouvernement suisse a déclaré que les entreprises du pays prévoyaient de réaliser des ‘investissements directs’ aux États-Unis d’une valeur de 200 milliards de dollars d’ici la fin de 2028.
Conclusion : un accord 'cadre' qui soulève plus de questions qu'il n'en résout
Selon la source : theguardian.com