Une capsule temporelle au fond de l’eau

Le bois, normalement, ça ne dure pas. On le sait bien, il pourrit, il se décompose avec le temps. Et pourtant, parfois, la nature nous réserve des surprises incroyables. Quand il est privé d’oxygène, par exemple au fond d’un lac ou dans une tourbière, le bois peut traverser les siècles comme par magie. C’est un peu comme une bouteille à la mer, mais pour les archéologues.
Et récemment, c’est une trouvaille de ce genre qui a fait grand bruit : des chercheurs de l’Université Nicolas Copernic (NCU) ont mis la main sur un visage en bois, sculpté il y a plus de 1 000 ans. Une découverte pour le moins troublante.
La découverte dans le lac Lednica
C’est en 2024 que tout s’est passé. Des scientifiques du Centre d’archéologie subaquatique de la NCU, en collaboration avec le Musée des Premiers Piasts de Lednica, exploraient les profondeurs du lac Lednica, en Pologne. Et là, surprise. Ils ont trouvé ce fameux visage, immergé depuis des siècles. L’équipe a d’ailleurs partagé ses trouvailles lors d’une conférence de presse il y a peu.
Imaginez un peu l’émotion de tomber sur un regard qui vous fixe depuis le Moyen Âge…
Les détails fascinants de l’artefact
Alors, à quoi ressemble-t-il ? Le visage est sculpté sur une poutre structurelle en bois, qu’on appelle un « crochet ». Il n’est pas très grand, environ 12 centimètres de haut sur 9 de large. Mais les détails sont saisissants : des yeux, un nez, une bouche, une tête ovale… tout y est, sculpté avec un réalisme étonnant. Et puis, il y a ce chiffre gravé sur le bois : 353. Un mystère de plus.
Les experts ont daté l’arbre utilisé pour cette sculpture. Il aurait été abattu vers 967. Ça veut dire que ce visage a plus d’un millénaire ! C’est à peu près l’époque où Mieszko Ier, le fondateur de l’État polonais, a été baptisé, marquant le début de la christianisation du pays.
Un précieux témoin de la culture slave
Ce n’est pas le premier visage de ce type qu’on retrouve. D’autres représentations similaires ont été découvertes dans d’autres cités slaves, comme Wolin ou Novgorod la Grande. Ce qui est intéressant, c’est que les ressemblances entre ces découvertes suggèrent qu’il s’agit bien d’une tradition artistique et spirituelle locale. Rien à voir avec une influence scandinave ou russe, comme on aurait pu le penser. En fait, cette pièce est un élément de plus dans le grand puzzle de la vie des Slaves au Moyen Âge.
Comme l’a dit Andrzej Pydyn, le directeur du Centre d’archéologie subaquatique, cette trouvaille est bien plus qu’une simple belle pièce artisanale. Elle nous pousse à nous interroger sur la vie spirituelle des premiers Slaves. C’est assez fascinant.
Bien plus qu’une simple poutre ?
On pense que la poutre sur laquelle le visage a été gravé faisait partie du rempart défensif de la colonie. Mais sa fonction n’était probablement pas que structurelle. Le style de la sculpture suggère une signification mystique. Peut-être représentait-elle une divinité, un esprit protecteur ou un héros qui veillait sur les habitants.
D’autres indices vont dans ce sens. Les chercheurs ont aussi trouvé des mâchoires et des os de chevaux près des remparts. Selon Mateusz Popek de la NCU, il pourrait s’agir d’offrandes rituelles ou de sacrifices de protection. Ils ont même découvert des os similaires sous les maisons. Tout cela dessine un tableau de pratiques spirituelles bien ancrées.
Un monument qui nous interroge

Au final, ce visage en bois est ce que le Musée des Premiers Piasts de Lednica appelle un « monument d’une valeur inestimable ». C’est un exemple rare d’un objet qui combine à la fois l’utile et le symbolique. Ce n’est pas juste un bout de bois bien sculpté. C’est une porte ouverte sur la culture, la vie et la spiritualité des gens qui vivaient ici il y a plus de mille ans.
Cette découverte, loin de clore le chapitre, ouvre plein de nouvelles questions. Et c’est peut-être ça, le plus passionnant dans l’archéologie : chaque réponse amène une nouvelle énigme.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.