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Quand les routes maritimes changent, les nuages aussi : une découverte surprenante
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une histoire de pirates et de nuages

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Qui aurait pu imaginer qu’une série d’attaques de milices en mer Rouge forcerait les scientifiques du climat à revoir leurs copies ? C’est pourtant une histoire vraie. Quand les grands navires de marchandises ont dû abandonner le canal de Suez pour contourner l’Afrique, ils ont offert, sans le savoir, une occasion en or à des chercheurs comme Michael Diamond, de l’Université d’État de Floride.

Pour lui, ce changement de cap inattendu était une aubaine. Un vrai laboratoire à ciel ouvert. L’occasion rêvée de répondre à une question qui nous taraude tous : à quel point est-ce que des carburants plus propres changent vraiment la formation de nos nuages ?

Du carburant plus propre, mais moins de nuages ?

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Revenons un peu en arrière. En janvier 2020, une nouvelle règle mondiale a obligé les bateaux à utiliser un carburant beaucoup moins soufré. Une excellente nouvelle pour nos poumons, car ces particules de soufre sont de sacrés polluants. Mais voilà, ces mêmes particules, qu’on appelle aérosols, jouent un rôle un peu paradoxal dans l’atmosphère.

Elles aident les gouttelettes d’eau à se former dans les nuages. Plus il y a de particules, plus les gouttelettes sont petites et nombreuses. Résultat ? Les nuages deviennent plus blancs, plus brillants, et ils renvoient davantage la lumière du soleil dans l’espace. C’est un peu comme un parasol naturel. On estime que cet effet a masqué environ un tiers du réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre. Pas rien, quand même.

Un véritable casse-tête pour les scientifiques

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Le problème, c’est que mesurer cet effet avec précision est un vrai défi. Contrairement au CO2 qui reste des siècles dans l’air, ces aérosols disparaissent en quelques jours ou semaines. C’est très variable, et ça rend les calculs incroyablement complexes. C’est d’ailleurs la plus grande source d’incertitude dans les modèles climatiques actuels.

D’ailleurs, les scientifiques ne sont même pas tous d’accord sur l’ampleur du changement depuis 2020. Certains parlent d’une petite baisse de la nébulosité de 10 %, tandis que d’autres avancent un chiffre énorme de 80 %. On se demande même si cette réduction de l’effet ‘parasol’ n’a pas joué un rôle dans les vagues de chaleur marine qu’on a vues en 2023 et 2024. Le débat fait rage.

Un ‘laboratoire’ à ciel ouvert, merci le hasard

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Et c’est là que notre histoire de navires détournés devient passionnante. À partir de novembre 2023, le trafic maritime a explosé autour du Cap de Bonne-Espérance. Soudainement, une zone de l’Atlantique Sud, connue pour ses nuages bas et sa sensibilité à la pollution, a vu passer un nombre ahurissant de bateaux.

Comme ce détour n’était pas lié à la météo mais à un conflit, les chercheurs ont pu observer directement l’impact des émissions des navires, et uniquement de cela. Les données satellite ont d’ailleurs montré une nette augmentation du dioxyde d’azote (NO2), un gaz émis par les moteurs qui n’a pas été affecté par la règle de 2020. C’était la preuve irréfutable : le trafic avait bien augmenté, créant des conditions parfaites pour une comparaison avant/après.

Les résultats sont tombés : le verdict est clair

Alors, qu’ont-ils découvert ? Eh bien, même avec deux fois plus de navires dans la zone en 2024, l’effet global sur la formation des nuages était à peine moins fort qu’avant 2020. Ça paraît bizarre, non ?

Mais en comparant le NO2 (le marqueur du nombre de bateaux) avec le nombre de gouttelettes dans les nuages (sensibles au soufre), l’équipe a pu calculer le fin mot de l’histoire. Verdict : la capacité des navires à modifier les nuages a chuté de 67 % depuis l’entrée en vigueur des nouvelles normes. C’est une preuve solide que les carburants plus propres ont bien réduit l’influence du transport maritime sur la formation des nuages. C’est une donnée cruciale pour affiner nos simulations du climat.

Alors, on fait quoi maintenant ?

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Au final, pourquoi est-ce si important ? Parce que quantifier la réaction des nuages à la pollution est l’un des plus grands défis de la science climatique. Cette étude aide à réduire les marges d’erreur et donne aux décideurs politiques des informations plus fiables.

Elle met surtout en lumière un dilemme complexe. D’un côté, on protège la santé humaine. Cette régulation sur le soufre a probablement déjà évité des dizaines de milliers de décès prématurés liés à des maladies respiratoires ou cardiovasculaires. De l’autre, en nettoyant l’air, on enlève ce ‘parasol’ qui nous protégeait, même un peu, du réchauffement. C’est la preuve que chaque action a des conséquences, parfois inattendues, sur notre planète si complexe.

Selon la source : phys.org

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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