Une tradition qui surprend chaque année

Chaque année, début décembre, des images un peu folles font le tour d’internet. On y voit des gens défiler dans les rues d’une ville alpine, déguisés en créatures monstrueuses avec des masques effrayants, des torches enflammées et des tambours. Alors non, rassurez-vous, les Européens ne se sont pas mis à vénérer le diable. Il s’agit en fait d’une tradition très ancienne, ancrée dans le folklore local.
Cette fête, c’est la Krampusnacht, ou la « Nuit de Krampus ». Elle est surtout célébrée dans les régions alpines d’Europe centrale. On pense notamment au sud de l’Allemagne, à l’Autriche, au Liechtenstein, à la République tchèque et même au nord de l’Italie. C’est toute une histoire, vous allez voir.
Mais qui est ce fameux Krampus ?

Le personnage central, c’est donc Krampus. Imaginez une créature mi-chèvre, mi-homme, avec des cornes de diable. On le décrit souvent comme le jumeau maléfique de Saint-Nicolas, le patron des enfants sages. Il est là pour s’occuper des autres, ceux qui n’ont pas été très sages.
Deborah Hyde, une anthropologue culturelle spécialiste du folklore, en parlait très bien. « C’est une créature poilue avec des cornes de chèvre, des sabots fendus et une longue langue pendante. Il est chargé de chaînes rouillées et de cloches », expliquait-elle. « Il porte un bâton de bouleau pour frapper les enfants désobéissants et un sac pour emporter les pires d’entre eux. » Apparemment, si vous lui laissez un verre de Schnaps, il pourrait être un peu plus sympa avec vous. Une petite attention qui peut tout changer, qui sait ?
Le rendez-vous est fixé : le 5 décembre

La Krampusnacht a lieu tous les ans dans la nuit du 5 décembre. C’est la veille de la Saint-Nicolas, le jour où le saint récompense traditionnellement les enfants sages avec des cadeaux. C’est logique, finalement.
Ceux qui n’ont pas été si sages, eh bien… ils peuvent s’attendre à une visite de Krampus. Il débarque la nuit d’avant pour distribuer des punitions, souvent avec des branches de bouleau ou d’autres réprimandes qui font un peu froid dans le dos. Une sorte d’avertissement avant la distribution des cadeaux. On ne rigole pas avec la discipline.
Des courses-poursuites aux défilés d’aujourd’hui

Autrefois, la nuit était marquée par le Krampuslauf, la « course de Krampus ». Des gens déguisés en cette créature cornue poursuivaient les enfants en criant dans les rues, feignant de les punir. J’imagine que ça devait être assez terrifiant pour les petits !
De nos jours, les choses sont un peu plus… calmes. Enfin, si on veut. Les événements modernes ressemblent plus à des défilés de rue bruyants. On y voit des masques en bois sculptés de manière incroyable, des costumes en fourrure hirsute, beaucoup de flammes et le son des cloches de vache. C’est très théâtral, plein de grognements pour faire semblant. C’est devenu un spectacle plus qu’une véritable menace.
Des origines bien plus anciennes que Noël

Les racines de cette tradition plongent loin dans le passé, bien avant le christianisme en Europe. Elles s’inspirent du paganisme et même de la mythologie nordique. Quand le christianisme est devenu dominant, l’image de Krampus a forcément été mal vue. Pour beaucoup à l’époque, son apparence diabolique incarnait les pratiques « sauvages » et « non civilisées » de la culture païenne. Tout le contraire des traditions bien propres de l’Église.
Pourtant, Krampus était si profondément ancré dans la culture populaire qu’il n’a jamais vraiment disparu. Deborah Hyde explique : « Avec l’arrivée du christianisme, Saint-Nicolas est devenu le centre des festivités d’hiver. Krampus a été absorbé avec succès comme son homologue moins sympathique. » Même si les archives écrites ne remontent qu’à quelques centaines d’années, beaucoup de spécialistes pensent que Krampus est bien plus ancien.
Un lien surprenant avec le Père Noël

Cette idée de Krampusnacht peut sembler étrange, surtout pour ceux qui ne sont pas familiers avec ces vieux folklores européens. Mais c’est peut-être plus proche de nous qu’on ne le pense. Il faut se rappeler que certains aspects de Krampus sont entremêlés dans notre conception moderne de Saint-Nicolas, notre Père Noël.
Par exemple, Krampus a peut-être absorbé des éléments du dieu Odin, qui était associé à la fête païenne germanique de Yule. Odin menait la « Chasse Sauvage », une procession de fantômes dans le ciel. Ça ne vous rappelle rien ? « Il est bon de se souvenir que notre Père Noël se déplace sur un traîneau dans les airs », conclut Deborah Hyde. Comme quoi, même dans nos traditions les plus douces, il reste une part de ce passé sauvage et fascinant.
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