Mordu à la tête par un lion il y a 6 000 ans, cet homme a survécu contre toute attente

C’est une de ces histoires qui nous rappelle à quel point la vie de nos ancêtres était rude, mais aussi à quel point ils étaient résistants. Imaginez un jeune homme, il y a 6 000 ans, en Bulgarie, se faisant attaquer par un lion. Mordu à la tête, aux bras, aux jambes… On pourrait croire la fin inévitable. Et pourtant, il a survécu. Son histoire, découverte grâce à son squelette, nous en dit long sur le courage, mais aussi sur l’incroyable solidarité qui existait déjà à l’Âge du Cuivre.

Tout a commencé sur un site archéologique près de Kozareva Mogila, dans l’est de la Bulgarie. Les chercheurs ont mis au jour le squelette d’un jeune homme, qui devait avoir entre 18 et 25 ans au moment de sa mort. Ce qui a tout de suite sauté aux yeux, ce sont les blessures… d’une violence rare. Des lésions horribles sur son crâne, mais aussi sur ses bras et ses jambes. Clairement, il avait subi une attaque terrible.

Les experts ont tout de suite pensé à un grand animal. Mais lequel ? Le mystère restait entier.

Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont comparé les marques sur les os avec les dents de plusieurs grands carnivores de l’époque. Et là, surprise ! Les traces correspondaient parfaitement aux dents d’un lion, plus précisément ses carnassières supérieures. Pas de doute possible. Les auteurs de l’étude l’expliquent : « L’analyse des lésions suggère que l’individu a été attaqué par un lion, jeté au sol, et mordu à plusieurs reprises. » Un scénario digne d’un cauchemar.

Alors là, je vous vois venir. Des lions en Bulgarie ? Ça semble un peu fou, non ? Et bien, pas à l’époque. Il s’avère qu’entre le Néolithique et l’Âge du Fer, le climat était bien plus favorable. Ces grands félins, qu’on associe aujourd’hui à l’Afrique, avaient pu étendre leur territoire jusque dans les Balkans il y a environ 8 000 ans. On en apprend tous les jours !

Par contre, impossible de savoir comment ce pauvre jeune homme s’est retrouvé dans la gueule du lion. Une mauvaise rencontre au détour d’un chemin ? Une partie de chasse qui a mal tourné ? On ne peut que spéculer.

Ce qui est certain, c’est que le survivant était terriblement amoché. Il avait un trou béant dans le crâne, ce qui a probablement causé de graves troubles neurologiques. L’intégrité de son cerveau était, disons, « discutable », selon les chercheurs. Ses bras et ses jambes étaient si abîmés qu’il devait avoir d’énormes difficultés à marcher ou à faire le moindre effort physique.

Et pourtant, le plus incroyable, c’est que ses os montrent des signes de guérison. Il n’est pas mort sur le coup. Cela signifie que sa communauté a pris soin de lui. D’ailleurs, d’autres squelettes du même site montrent des signes de chirurgie crânienne, ce qui prouve que ces gens avaient de solides connaissances médicales pour l’époque. Même si notre homme n’a pas été opéré, on peut imaginer qu’il a reçu des soins pour calmer la douleur et éviter les infections. Il a été soigné et protégé par les siens, malgré son handicap.

Au final, cette découverte va bien au-delà de la simple attaque d’un animal. C’est un témoignage poignant sur la vie il y a 6 000 ans. Oui, la vie était dangereuse, brutale. Mais au cœur de cette dureté, il y avait de l’humanité. Le fait que cette communauté ait pris soin d’un de ses membres, lourdement handicapé, est une magnifique leçon. Cela montre qu’ils ne laissaient personne derrière.

Cet homme a peut-être eu une vie courte et difficile après son accident, mais il n’a pas été abandonné. Et ça, c’est peut-être la plus belle partie de l’histoire.