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Gain de glace en Antarctique ? Une bonne nouvelle qui cache une planète toujours plus chaude
Crédit: freepik

La glace en Antarctique, une bonne nouvelle qui cache la vérité ?

Alors comme ça, l’Antarctique a gagné de la glace ? Formidable, on peut enfin ranger le réchauffement climatique au placard, n’est-ce pas ? C’est du moins l’impression que donnent certains gros titres et publications qui circulent un peu partout. Mais qu’en est-il vraiment ? Est-ce que des décennies de science se sont trompées ?

Le problème, avec ces comparaisons rapides sur les réseaux sociaux et ces interprétations un peu hâtives, c’est qu’elles oublient l’essentiel : quelques changements à court terme ne peuvent pas effacer des décennies de tendances mondiales. C’est un peu comme annoncer le retour de l’hiver parce qu’il fait froid un jour de printemps, en oubliant la semaine de chaleur qu’on vient d’avoir et le soleil prévu pour le lendemain.

L’Antarctique, ce géant de glace si important

lanature.ca (image IA)

Pour bien comprendre, il faut se représenter l’Antarctique. C’est un continent absolument gigantesque, recouvert d’une calotte glaciaire impressionnante qui fait en moyenne 1,6 kilomètre d’épaisseur. Incroyable, non ? Cette immense masse de glace contient à elle seule environ 60 % de toute l’eau douce de la planète. Autant dire qu’elle joue un rôle essentiel dans le niveau de nos océans et dans le climat mondial.

Contrairement à la banquise, qui flotte sur l’océan, la glace de l’Antarctique repose sur la terre ferme. Quand elle fond ou se détache, l’eau s’écoule directement dans la mer et contribue à l’élévation du niveau global. C’est pour cette raison que les scientifiques la surveillent constamment, à l’aide de satellites sophistiqués comme GRACE de la NASA, afin de mieux comprendre ses variations et leurs conséquences.

Alors, le changement climatique en pause ? Pas si vite…

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Une étude récente a effectivement montré qu’entre 2021 et 2023, la calotte glaciaire a gagné en moyenne 108 gigatonnes de glace par an. La raison ? Des chutes de neige exceptionnellement abondantes dans l’est du continent. Cet événement a même brièvement ralenti la montée des eaux de 0,3 millimètre par an.

Mais attention. Les scientifiques à l’origine de l’étude, comme leurs confrères, sont très clairs : ce n’est pas un retournement de situation. C’est un événement météo anormal, une anomalie. Et le plus ironique, c’est que cette anomalie est probablement liée… au changement climatique lui-même. L’air plus chaud peut contenir plus d’humidité, ce qui peut provoquer plus de précipitations dans des régions froides comme l’Antarctique. En gros, le réchauffement peut, paradoxalement, faire neiger davantage à certains endroits.

Une bonne nouvelle ne suffit pas à effacer la tendance de fond

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Quand on prend un peu de recul, le tableau est bien moins rose. Les données sur le long terme sont sans appel. Entre 2002 et 2023, l’Antarctique a subi une perte nette d’environ 1,85 billion de tonnes de glace. Et le rythme de cette perte a presque doublé entre la première et la seconde décennie des années 2000.

La majorité de cette fonte provient de l’Antarctique de l’Ouest et de certaines parties de l’Est, où les eaux plus chaudes de l’océan grignotent les glaciers par en dessous. Contrairement aux gains temporaires dus à la neige, ces changements-là, eux, sont le signe d’une déstabilisation bien plus profonde et durable du continent.

Attention à la manipulation des images sur les réseaux sociaux

Vous avez peut-être vu passer ces images comparant la banquise un 24 décembre 1979 et un 24 décembre 2024, affirmant qu’elle a augmenté de 17 %. C’est ce qu’on appelle de la désinformation. C’est comme juger la saison entière d’une équipe de foot en se basant sur le score à la mi-temps de deux matchs joués à des décennies d’intervalle. Ça n’a aucun sens.

Les scientifiques le rappellent : la glace de mer est influencée par des tas de choses complexes. Les données complètes montrent qu’après une légère augmentation jusqu’en 2015, l’étendue de la glace de mer a ensuite chuté de façon spectaculaire, avec des records de fonte en 2023.

Conclusion : Ne nous laissons pas berner

Pour résumer, oui, l’Antarctique a connu un gain de glace temporaire entre 2021 et 2023. Mais c’était dû à des chutes de neige inhabituelles, elles-mêmes potentiellement une conséquence du climat qui se dérègle. Cette petite bonne nouvelle ne doit pas nous faire oublier la tendance de fond : une perte de glace qui s’accélère et qui aura des conséquences graves pour le niveau des mers.

Le changement climatique n’est pas une opinion, c’est un fait mesuré. Et ce ne sont pas quelques années de neige qui vont l’effacer. De la même manière qu’un jour de pluie ne met pas fin à une sécheresse, une saison enneigée en Antarctique ne signifie pas que la planète a arrêté de chauffer. Restons vigilants et bien informés.

Selon la source : theguardian.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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