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Une éruption volcanique secrète aurait-elle déclenché la Peste Noire ?
Crédit: lanature.ca (image IA)

Une réaction en chaîne inattendue

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C’est tout de même fascinant, quand on y réfléchit, de voir comment l’histoire tient parfois à un fil… ou plutôt, à un nuage de cendres. Une étude menée en 2022 avait déjà établi que la terrible Peste Noire, qui a ravagé l’Europe au milieu du XIVe siècle, provenait probablement de rongeurs sauvages dans ce qui est aujourd’hui le Kirghizistan. Mais voilà qu’une nouvelle recherche vient bousculer ce que nous pensions savoir, en ajoutant une pièce manquante au puzzle, une pièce explosive, si je puis dire.

Selon ces nouveaux travaux, une éruption volcanique jusqu’alors inconnue, située quelque part sous les tropiques, aurait joué un rôle de catalyseur. Comment ? Eh bien, en refroidissant le climat, ce qui a poussé les Européens, pressés par la faim, à intensifier leur commerce avec l’Asie centrale. C’est tragique, mais c’est précisément ce commerce accru qui a permis aux puces infectées par la bactérie Yersinia pestis de voyager jusqu’à nous. C’est un peu l’effet papillon, version géologique.

La main invisible des volcans sur l’histoire

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Ce n’est pas la première fois que les volcans s’invitent brutalement dans les affaires humaines, loin de là. On se souvient — enfin, les livres d’histoire se souviennent — de l’explosion sur l’île grecque de Santorin vers 1600 avant notre ère, qui a probablement anéanti la première civilisation avancée d’Europe, les Minoens. C’est une force de la nature qu’on a tendance à oublier dans notre confort moderne.

Prenez un exemple plus récent, en 1815. L’éruption du mont Tambora, sur l’île indonésienne de Sumbawa, a craché tellement de cendres et de dioxyde de soufre qu’elle a provoqué un refroidissement mondial. L’année suivante a même été surnommée la tristement célèbre « Année sans été », entraînant des récoltes catastrophiques à l’autre bout du monde. Ces géants de pierre ont une influence parfois subtile, presque invisible, qui peut mettre des siècles à être comprise par nos scientifiques.

Enquêter sur le passé : un travail de détective

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Pour en revenir à notre sujet, cette nouvelle théorie provient d’une étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment. Des chercheurs de l’Université de Cambridge et de l’Institut Leibniz pour l’histoire et la culture de l’Europe de l’Est (GWZO) à Leipzig ont dû croiser une multitude de sources. Ils ont fouillé dans les carottes de glace, étudié les cernes des arbres et épluché des récits historiques de première main.

L’objectif était de comprendre comment une éruption, probablement tropicale, a pu contribuer à la propagation de la Peste Noire. Ulf Büntgen, co-auteur de l’étude à Cambridge, pose d’ailleurs la question qui tue : « Pourquoi cela s’est-il produit à ce moment et à cet endroit précis de l’histoire européenne ? ». C’est une question complexe, du genre de celles auxquelles personne ne peut répondre seul, je suppose.

Le contexte tragique de la Peste Noire

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Il faut se rappeler l’ampleur du désastre pour bien comprendre les enjeux. Entre 1347 et 1353, la bactérie Yersinia pestis, transportée par des puces (elles-mêmes issues de rongeurs d’Asie centrale), a tué des millions de personnes. Dans certaines régions, c’est effrayant, les taux de mortalité ont atteint jusqu’à 60 % de la population. Imaginez un peu la panique à l’époque…

Une étude de Nature en 2022 avait confirmé que ce fléau venait probablement du Kirghizistan actuel et avait traversé la mer Noire pour entrer en Europe. Mais ce que l’on découvre aujourd’hui, c’est que tout cela a peut-être été précipité par un changement climatique soudain. Une éruption vers 1345 aurait refroidi les températures mondiales, créant une insécurité alimentaire majeure.

Les preuves climatiques : glace et cernes d’arbres

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Pour étayer cette hypothèse, Büntgen et son collègue Martin Bauch du GWZO ont dû s’appuyer sur des données concrètes. En analysant des carottes de glace du Groenland et de l’Antarctique, ils ont pu reconstituer le climat du milieu du XIVe siècle. Et qu’ont-ils trouvé ? Un pic de soufre notable en l’an 1345, signe indubitable d’une éruption volcanique majeure.

Ensuite, en regardant les données des cernes d’arbres provenant de huit endroits différents en Europe, l’équipe a vu quelque chose de très net : l’Europe a subi des étés inhabituellement froids entre 1345 et 1347. Cela correspond parfaitement aux rapports de l’époque qui parlaient de mauvaises récoltes et de ciels brumeux. Bien sûr, ces observations s’arrêtent un peu après 1347, probablement parce que les gens avaient d’autres soucis une fois la peste installée…

La levée de l’embargo : une décision fatale

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C’est ici que l’histoire devient vraiment cruelle. À l’époque, il y avait de fortes tensions entre les marchands italiens et les Mongols autour du port de Caffa, en Crimée. L’Europe était en quelque sorte protégée de la maladie grâce à un embargo commercial mis en place. Mais la famine, causée par ce fameux refroidissement volcanique, a changé la donne.

Dans un geste de désespoir pour éviter la famine, l’Italie a repris le commerce avec la Horde d’Or (le khanat le plus au nord-ouest). Ils voulaient juste manger, les pauvres. Malheureusement, en levant cet embargo pour survivre à la faim, ils ont ouvert la porte à un fléau qui allait tourmenter l’Europe pendant cinq siècles. C’est une ironie du sort assez terrible.

Conclusion : Une leçon pour notre avenir

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Il est facile de classer cette calamité au rayon des coïncidences malheureuses de l’histoire, mais ce serait une erreur. Comme le souligne l’étude, ces dynamiques entre le climat et les épidémies sont plus pertinentes que jamais alors que nous affrontons nous-mêmes le changement climatique. Ce n’est pas juste du passé, c’est un avertissement.

« Bien que la coïncidence des facteurs ayant contribué à la Peste Noire semble rare », explique Büntgen, « la probabilité que des maladies zoonotiques émergent sous l’effet du changement climatique et se transforment en pandémies va probablement augmenter dans un monde globalisé ». Avec nos expériences récentes liées au COVID-19, disons que ça donne matière à réflexion, n’est-ce pas ?

Selon la source : popularmechanics.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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