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Le ministère de RFK Jr. retire des millions de dollars à l’Académie américaine de pédiatrie : une vengeance politique ?
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Une riposte qui frappe au portefeuille

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On dirait bien que Robert F. Kennedy Jr., l’actuel chef du département américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), est en train de régler ses comptes. Et la cible n’est autre que l’Académie américaine de pédiatrie (AAP), coupable, semble-t-il, de lui avoir tenu tête. C’est le Washington Post qui a levé le lièvre ce mercredi, dans un rapport révélant que le HHS a brutalement révoqué des millions de dollars de financements fédéraux destinés à cette organisation à but non lucratif.

Selon les documents que le Post a pu consulter, le couperet est tombé sur pas moins de sept subventions accordées à l’AAP. Et ce ne sont pas des sujets anecdotiques : ces fonds servaient notamment à la recherche sur l’autisme et, plus inquiétant encore, sur le syndrome de la mort subite du nourrisson. L’AAP n’a pas ménagé ses critiques envers RFK Jr. cette année, dénonçant ses changements dans les politiques vaccinales du pays, des changements qu’ils jugent sans fondement scientifique. Pas plus tard que cette semaine, le HHS a officiellement soutenu la fin d’une recommandation vieille de plusieurs décennies : la vaccination universelle des enfants contre l’hépatite B dès la naissance.

Justifications idéologiques et inquiétudes des médecins

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La réaction des pédiatres ne s’est pas fait attendre. Mark Del Monte, le PDG et vice-président exécutif de l’AAP, a tiré la sonnette d’alarme dans une déclaration au Washington Post. Il prévient que « le retrait soudain de ces fonds aura un impact direct et nuira potentiellement aux nourrissons, aux enfants, aux jeunes et à leurs familles dans les communautés à travers les États-Unis ». C’est un cri du cœur, mais sera-t-il entendu ?

De son côté, le ministère a fourni des justifications assez… particulières pour expliquer ces coupes, toujours selon les documents vus par le Post. L’agence a par exemple tiqué sur le fait que certains projets de recherche utilisaient un « langage basé sur l’identité ». Un autre reproche ? Les recherches financées ne se concentraient apparemment pas assez sur la nutrition et la prévention des maladies chroniques. C’est le nouveau dada de Kennedy : il affirme que son ministère met l’accent sur ces domaines plus que jamais auparavant. Un porte-parole du HHS a d’ailleurs confirmé que ces subventions, ainsi que d’autres, ont été révoquées parce qu’elles ne s’alignaient plus « avec la mission ou les priorités du Département ».

Bien sûr, il faut être aveugle pour ne pas voir que le courant ne passe plus du tout entre l’AAP et RFK Jr. Mercredi, par exemple, l’organisation se trouvait carrément devant un tribunal fédéral dans le cadre d’un procès contre Kennedy. L’AAP conteste la décision unilatérale de RFK de retirer le vaccin contre le covid-19 des calendriers de vaccination recommandés par le CDC pour les enfants et les femmes enceintes, arguant que cela viole la loi fédérale.

La purge continue : un système de santé sous tension

Gage Skidmore from Surprise, AZ, United States of America, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons

Si geler les fonds de l’AAP semble être l’acte le plus flagrant de Kennedy à ce jour, ce n’est malheureusement pas un cas isolé cette année. On assiste à une véritable fuite des cerveaux. L’AAP et de nombreux autres experts ont vivement critiqué RFK Jr. pour avoir, disons-le franchement, détourné le Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) du CDC.

Souvenez-vous, plus tôt en juin, Kennedy a tout simplement viré l’intégralité des 17 membres de l’ancien ACIP. À la place ? Il a installé ses propres alliés. Et le problème, c’est que beaucoup d’entre eux — tout comme Kennedy lui-même — ont un passif assez lourd en matière de fausse représentation des risques liés à la vaccination. L’hémorragie ne s’arrête pas là. Susan Monarez, l’ancienne directrice du CDC, affirme avoir été licenciée en août de cette année. Sa faute ? Avoir refusé d’accepter sans examen les recommandations de ce nouvel ACIP. Résultat : plusieurs hauts responsables du CDC ont démissionné en signe de protestation après son renvoi.

Conclusion : En roue libre et sans garde-fous

Maintenant qu’il n’y a plus vraiment d’adultes dans la pièce pour le contredire, Kennedy semble piétiner allègrement le système de santé publique du pays. Ces dernières semaines, c’est presque la roue libre. Il a poussé le CDC à remettre en avant le lien — pourtant largement démystifié — entre les vaccins et l’autisme. Il a aussi soutenu des théories du complot sur la maladie de Lyme.

Et comme si ça ne suffisait pas, il a essayé de blâmer les antidépresseurs pour les fusillades de masse, malgré, disons-le, une absence quasi totale de preuves pour étayer un tel lien. L’Académie américaine de pédiatrie est peut-être la dernière organisation en date à subir les foudres de RFK Jr., mais soyons réalistes : ce ne sera probablement pas la dernière.

Selon la source : washingtonpost.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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