Des scientifiques conçoivent un moteur de distorsion qui fonctionne (théoriquement) avec la vraie physique
Auteur: Mathieu Gagnon
Quand la fiction rejoint (presque) la réalité

C’est le genre de nouvelle qui vous fait reposer votre café et écarquiller les yeux, non ? Une étude récente vient de démontrer que les métriques de distorsion, ces calculs complexes censés nous permettre de voyager plus vite que la lumière, pourraient bien s’adapter à des vaisseaux ressemblant étrangement à ceux de Star Trek. Publié ce 18 décembre 2025 par Darren Orf, cet article nous plonge dans ce qui semblait être un rêve lointain.
Pour faire simple, le premier concept de moteur de distorsion, imaginé au début des années 90, nécessitant des quantités astronomiques d’énergie négative. C’était… disons, décourageant. Mais voilà que trois décennies plus tard, après avoir peaufiné les mathématiques, des scientifiques ont considérablement abaissé ce seuil critique. C’est assez fascinant de voir l’évolution de la pensée scientifique sur ce sujet.
La nouvelle étude montre que des géométries inspirées de Star Trek peuvent canaliser ces exigences énergétiques exotiques vers les extrémités de cylindres gaussiens – ou nacelles, pour les intimes. Cela prouve que les métriques de distorsion peuvent s’intégrer à des conceptions de vaisseaux spatiaux tangibles. Bon, ne nous emballons pas trop vite : ces conceptions nécessitent toujours de l’énergie négative, une matière exotique qui semble impossible selon la physique classique. Mais l’espoir fait vivre, non ?
De la chambre d’étudiant aux laboratoires de pointe

L’histoire derrière tout ça est presque aussi belle que la science elle-même. Imaginez la scène : nous sommes au début des années 90. Le physicien mexicain Miguel Alcubierre, qui vivait alors dans sa chambre d’étudiant à l’Université de Cardiff, au Pays de Galles, travaillait sur son doctorat en relativité numérique. Comme beaucoup d’entre nous, Alcubierre passait souvent ses vendredis soirs avec des amis à regarder Star Trek : The Next Generation. C’est là, devant sa télé, qu’il s’est demandé comment un tel moteur pourrait fonctionner exactement.
Finalement publié en 1994, le jeune physicien ne pouvait pas savoir que son court papier détaillant la réalité physique du moteur de distorsion inspirerait des décennies de recherche. C’est fou quand on y pense, une idée née devant une série télé qui change la physique théorique. Aujourd’hui, une nouvelle étude dirigée par Harold « Sonny » White – ancien scientifique de la NASA et chef du laboratoire expérimental Eagleworks au Centre spatial Johnson – présente le tout dernier chapitre basé sur les travaux originaux d’Alcubierre.
Au lieu de s’appuyer sur la métrique de bulle de distorsion sphérique d’Alcubierre, White et ses collègues de Casimir Space ont développé un nouveau type de topologie de distorsion. Leur objectif ? Limiter les contraintes physiques de cette technologie. Les résultats de cette étude, qui font grand bruit, ont été publiés dans la revue très sérieuse Classical and Quantum Gravity.
Les nacelles de l’Enterprise : plus qu’une simple esthétique

Harold White a expliqué à Popular Mechanics dans un e-mail que l’étude dérive une nouvelle classe de bulles de distorsion construites à partir de nacelles de distorsion discrètes, plutôt que l’anneau continu unique utilisé dans le modèle traditionnel d’Alcubierre. En gros, cela crée une architecture plus modulaire, plus proche d’un véritable moteur pour façonner l’espace-temps. Si vous êtes un fan sérieux de Star Trek, le terme « nacelles » vous est familier : ce sont ces longs moteurs cylindriques qui propulsent le vaisseau Enterprise.
Mais attention, ce n’est pas juste pour faire joli. Dans une interview avec The Debrief, White précise que ces nacelles (techniquement des cylindres gaussiens) sont bien plus qu’un hommage. Il a déclaré : « La ressemblance avec les nacelles jumelles de l’USS Enterprise n’est pas simplement esthétique, mais reflète une convergence potentielle entre les exigences physiques et la conception technique ».
C’est assez incroyable de se dire que les architectures de science-fiction pourraient donner des indices sur des voies pratiques pour de vraies configurations capables de distorsion. Cette nouvelle conception crée une géométrie qui déplace l’énergie vers les cylindres des nacelles, permettant au corps du vaisseau de rester stable lors d’un hypothétique voyage plus rapide que la lumière.
Le problème persistant de l’énergie négative

Bon, il faut quand même redescendre sur Terre un instant. Le modèle original d’Alcubierre avait quelques limites, mais la plus grosse, c’était cette histoire de matière exotique connue sous le nom d’« énergie négative ». Bien que des preuves de cette matière puissent être observées dans le monde quantique avec l’effet Casimir, la physique classique ne permet tout simplement pas son existence. Et le souci, c’est que la bulle de distorsion d’Alcubierre nécessitait des quantités universelles de ce truc.
Au cours des trois décennies qui ont suivi le papier d’Alcubierre, les scientifiques ont amélioré la conception, principalement en réduisant les quantités d’énergie négative requises. Ce faisant, ils ont fait passer l’idée du voyage par distorsion de l’impossible à l’improbable. C’est un progrès, je suppose ?
Cependant, la conception de White repose toujours sur une percée future qui pourrait, d’une manière ou d’une autre, créer et exploiter cette énergie négative. C’est un énorme « si ». Parce que l’énergie négative est une limitation si déconcertante dans la physique des moteurs de distorsion, certains physiciens ont plutôt concentré leur attention sur des moteurs de distorsion subluminiques (plus lents que la lumière) qui ne dépendent pas de matière exotique. Mais quelle que soit la philosophie de conception, le moteur de distorsion reste, pour l’instant du moins, un objet de fiction. On a le droit de rêver, non ?
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.