Un unique emprunt digital découvert par des chercheurs pourrait éclaircir une énigme vieille de 2 000 ans
Auteur: Mathieu Gagnon
Un indice minuscule pour une grande énigme

C’est tout de même incroyable, vous ne trouvez pas ? Parfois, il suffit d’un détail absolument minuscule pour bouleverser tout ce que l’on pensait savoir sur l’histoire. Récemment, des chercheurs sont tombés sur quelque chose d’assez fascinant : une empreinte digitale. Oui, une simple trace de doigt, laissée là, presque par inadvertance, sur le plus vieux bateau à planches de Scandinavie.
Ce n’est pas juste une vieille barque, attention. Ce navire a été utilisé par des pillards venus de la mer il y a plus de 2 000 ans. L’empreinte, elle, est restée figée dans le goudron de calfatage, probablement laissée par l’un des artisans qui a construit l’embarcation. C’est émouvant, je trouve, cette connexion directe avec un humain du passé. Bien que ce soit, il faut l’avouer, un indice physiquement petit, les experts, eux, espèrent qu’il pourra nous dire enfin qui étaient ces mystérieux attaquants et, surtout, pourquoi ils s’en sont pris à l’île d’Als.
L’attaque de l’île d’Als et le bateau de Hjortspring

Pour bien comprendre l’importance de cette découverte, il faut remonter un peu le temps. Imaginez la scène : nous sommes au quatrième siècle avant notre ère (avant J.-C., si vous préférez). Une véritable armada descend sur la petite île danoise d’Als. On ne parle pas d’une petite escarmouche, il y avait jusqu’à quatre bateaux impliqués dans l’assaut.
Mais voilà, les habitants de l’île ne se sont pas laissé faire. Ils ont réussi à défendre leur maison avec une ferveur impressionnante, allant même jusqu’à couler l’un des bateaux ennemis dans une tourbière. C’était probablement une sorte d’offrande pour remercier les dieux de leur victoire, enfin, c’est ce qu’on suppose souvent dans ce genre de contexte. Ce bateau, parlons-en. Il a été découvert pour la première fois dans les années 1880, mais il a fallu attendre les années 1920 pour qu’il soit correctement excavé. Aujourd’hui, on l’appelle le bateau de Hjortspring, et c’est un trésor inestimable : c’est le seul exemple de bateau à planches préhistorique jamais trouvé dans toute la Scandinavie.
C’est ce fameux mystère qui plane depuis toujours : « D’où pouvaient bien venir ces pillards des mers, et pourquoi ont-ils attaqué l’île d’Als ? » Comme l’a souligné Mikael Fauvelle, un archéologue de l’Université de Lund, cette question a longtemps hanté les historiens.
La science moderne au secours de l’histoire

Alors que le bateau de Hjortspring est tranquillement exposé au Musée national du Danemark, l’équipe de recherche universitaire a fait quelque chose d’inattendu. Ils ont déniché des parties du bateau qui n’avaient pas été préservées chimiquement. C’est là que la technologie moderne entre en jeu, et c’est assez bluffant. Mikael Fauvelle a expliqué que le bateau avait été imperméabilisé avec de la poix de pin. « C’était surprenant », a-t-il dit, car cela suggère que le bateau a été construit dans un endroit regorgeant de forêts de pins.
Pourquoi est-ce important ? Eh bien, figurez-vous que jusqu’à présent, les érudits pensaient que les pillards venaient de la région de l’actuelle Hambourg, en Allemagne. Mais les chercheurs, qui ont publié leurs trouvailles dans la revue PLOS One, affirment maintenant que les indices pointent vers la région de la mer Baltique. L’utilisation de cette poix de pin indique une origine à l’est de Rügen et de la Scanie, là où ces arbres abondent. Fauvelle précise : « Si le bateau venait des régions côtières riches en forêts de pins de la mer Baltique, cela signifie que les guerriers… ont choisi de lancer un raid maritime sur des centaines de kilomètres de haute mer ».
Pour en arriver là, ils n’ont pas lésiné sur les moyens. Ils ont utilisé tout l’arsenal scientifique à leur disposition :
- La datation au carbone des cordages en tilleul (confirmant l’âge du fer pré-romain).
- La tomographie par rayons X pour des scans haute résolution.
- La création d’un modèle 3D de l’empreinte digitale.
- La chromatographie et la spectrométrie de masse pour analyser la fabrication du goudron.
En analysant les fragments de cordage intacts et leurs empreintes sur le calfatage, ils ont même pu deviner les techniques de couture et de fabrication de cordes d’origine. C’est fou la quantité d’informations qu’on peut tirer de si peu de matière !
Conclusion : Une fenêtre ouverte sur le passé

Au final, ces résultats jettent une lumière nouvelle sur la façon dont les premiers bateaux à planches de Scandinavie étaient construits. Les auteurs de l’étude notent d’ailleurs que cela soulève de nouvelles questions sur notre compréhension des premières sociétés maritimes en Europe du Nord. Ce n’est pas rien.
Et ce n’est pas fini ! L’espoir est loin d’être éteint. Mikael Fauvelle et son équipe espèrent maintenant pouvoir extraire de l’ADN ancien directement du goudron de calfatage. Imaginez un peu… cela pourrait nous donner des informations détaillées sur les personnes mêmes qui utilisaient ce bateau. Cette empreinte digitale partielle et ces fragments de goudron sont, au fond, un lien direct, presque intime, avec ces anciens marins disparus depuis des millénaires.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.