Un rendez-vous crucial en Floride assombri par les accusations russes

C’est le branle-bas de combat diplomatique. Volodymyr Zelensky doit rencontrer le président Donald Trump en Floride ce week-end, probablement dimanche, dans ce qui s’annonce comme une tentative décisive pour mettre fin au pire conflit qu’ait connu l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais l’ambiance n’est pas exactement à la fête, loin de là. Vendredi, la Russie a directement accusé le président ukrainien, ainsi que ses soutiens au sein de l’Union européenne, de chercher tout simplement à « torpiller » un plan négocié par les États-Unis pour stopper les combats. C’est une rhétorique habituelle, certes, mais le timing interpelle.
On parle ici d’une guerre qui a tué des dizaines de milliers de personnes depuis février 2022, une tragédie humaine immense. Donald Trump semble intensifier ses efforts pour y mettre un terme, mais la route est semée d’embûches. Selon les détails révélés par Zelensky cette semaine, il s’agirait d’un plan en 20 points. L’idée ? Geler la guerre sur la ligne de front actuelle. Mais ce n’est pas tout : cela ouvrirait la porte à un retrait des troupes ukrainiennes de l’est, où des zones tampons démilitarisées pourraient être créées. C’est un pari risqué.
Entre explosions à Kyiv et coups de fil diplomatiques

Pendant que les diplomates s’agitent, la réalité du terrain nous rattrape brutalement. Samedi, peu avant ces fameux pourparlers, des journalistes de l’AFP ont rapporté plusieurs explosions puissantes à Kyiv. Les autorités ont dû avertir d’une possible attaque de missiles. Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, n’y est pas allé par quatre chemins sur Telegram : « Explosions dans la capitale. Les forces de défense aérienne sont en action. Restez dans les abris ! ». L’armée de l’air ukrainienne a d’ailleurs annoncé une alerte aérienne à l’échelle nationale, précisant que des drones et des missiles se déplaçaient au-dessus de plusieurs régions, y compris Kyiv.
Et puis, il y a le style Trump. S’exprimant auprès du média Politico au sujet du plan de Zelensky, il a lâché cette phrase qui en dit long sur sa méthode : « Il n’a rien tant que je ne l’approuve pas », ajoutant un laconique « Alors on verra ce qu’il a ». C’est du Trump tout craché, n’est-ce pas ? De son côté, Zelensky ne reste pas les bras croisés. Il a indiqué avoir tenu des conversations téléphoniques vendredi avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le chancelier allemand Friedrich Merz et toute une série d’autres dirigeants européens. Un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné que les dirigeants avaient « réitéré leur engagement inébranlable pour une paix juste et durable » et insisté sur l’importance que les pourparlers continuent de progresser dans les jours à venir.
Les détails techniques et les points de friction : Donbas et Zaporijjia

Ce nouveau plan, formulé avec l’apport de l’Ukraine, représente peut-être la reconnaissance la plus explicite de Kyiv quant à d’éventuelles concessions territoriales. C’est un changement notable, surtout quand on le compare à une proposition initiale de 28 points présentée par Washington le mois dernier, qui, disons-le, collait un peu trop aux exigences fondamentales de la Russie. Une partie de ce nouveau plan inclut des accords bilatéraux séparés entre les États-Unis et l’Ukraine sur les garanties de sécurité, la reconstruction et l’économie. Zelensky a précisé que ces documents changeaient « au quotidien ». Il a déclaré à propos de la réunion de dimanche : « Nous discuterons de ces documents, des garanties de sécurité ».
Mais attaquons-nous aux sujets qui fâchent. Zelensky a ajouté : « En ce qui concerne les questions sensibles, nous discuterons du Donbas (la région orientale) et de la centrale nucléaire de Zaporijjia, et nous discuterons certainement d’autres questions ». Washington a poussé l’Ukraine à se retirer des 20 % de la région orientale de Donetsk qu’elle contrôle encore — c’est la principale demande territoriale de la Russie. Ils ont aussi proposé un contrôle conjoint américano-ukraino-russe de Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe, saisie par la Russie lors de l’invasion. Zelensky a été clair : il ne peut céder plus de terres que si le peuple ukrainien donne son accord par référendum, et il ne veut pas de participation russe dans la centrale nucléaire.
Conclusion : Le Kremlin voit rouge et pose ses conditions
La Russie, fidèle à elle-même, a signalé son opposition au plan avant même les pourparlers de Floride. Le Kremlin a indiqué vendredi que le conseiller en politique étrangère Yuri Ushakov avait eu des entretiens téléphoniques avec des responsables américains. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, a vivement critiqué la position de Zelensky à la télévision russe. Il a déclaré : « Notre capacité à faire l’effort final et à parvenir à un accord dépendra de notre propre travail et de la volonté politique de l’autre partie ». Il a pointé du doigt Kyiv et ses « sponsors », notamment au sein de l’Union européenne, les accusant d’avoir intensifié les efforts pour saboter l’accord.
Ryabkov affirme que la proposition élaborée avec l’apport de Zelensky « diffère radicalement » des points initialement tracés par les responsables américains et russes ce mois-ci. Il a même précisé que tout accord devait « rester dans les limites » fixées par Trump et le président russe Vladimir Poutine lorsqu’ils se sont rencontrés en Alaska en août (une référence surprenante, mais c’est ce qui est rapporté), sinon « aucun accord ne peut être atteint ». Zelensky, lui, a noté que les négociateurs ukrainiens n’étaient pas directement en contact avec Moscou, mais que les États-Unis agissaient comme intermédiaires. « Je pense que nous connaîtrons leur réponse officielle dans les prochains jours », a-t-il dit, avant de conclure avec un certain fatalisme : « La Russie cherche toujours des raisons de ne pas être d’accord ».
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