Un événement rare : ce trou noir d’une taille exceptionnelle dévore les étoiles d’une galaxie lointaine
Auteur: Simon Kabbaj
À 600 millions d’années-lumière de la Terre, des astronomes ont observé un spectacle terrifiant : un trou noir d’une taille exceptionnelle est en train de dévorer une étoile, loin du centre de sa galaxie. Cet événement rare, baptisé AT2024tvd, a permis de repérer un prédateur cosmique vagabond, défiant les lois habituelles de l’astronomie. Grâce à cette découverte, les scientifiques ouvrent une nouvelle fenêtre sur ces géants invisibles qui errent dans l’univers.
Un trou noir affamé, loin de son territoire

Habituellement, les trous noirs supermassifs se trouvent au centre des galaxies. Mais celui-ci, situé à 2 600 années-lumière du noyau galactique, s’est distingué par sa position insolite. Ce déplacement inattendu intrigue les chercheurs, car il montre que des trous noirs errants peuvent chasser des étoiles bien loin de leur zone habituelle d’influence.
Une étoile victime de la spaghettification

L’événement observé est ce qu’on appelle un tidal disruption event (TDE) : l’étoile a été étirée, déchirée et enroulée autour du trou noir sous l’effet d’une gravité extrême, un phénomène surnommé spaghettification. Ce processus libère une énorme quantité d’énergie, rendant l’événement aussi lumineux qu’une supernova. C’est cette lueur intense qui a trahi la présence du trou noir vagabond.
La traque des prédateurs invisibles

Ce qui rend AT2024tvd unique, c’est qu’il s’agit du premier TDE décentré détecté par des observations optiques. Grâce à des télescopes puissants comme Hubble et Chandra, les astronomes ont pu localiser avec précision le lieu du « crime cosmique ». Cette méthode ouvre la voie à la découverte de trous noirs cachés, souvent silencieux et indétectables sans un tel festin stellaire.
D’où vient ce trou noir vagabond ?

Les chercheurs se posent une grande question : comment un trou noir aussi massif a-t-il pu se retrouver si loin du centre de sa galaxie ? Deux explications sont possibles. Premièrement, il pourrait venir d’une petite galaxie qui a été engloutie par une plus grande. Le trou noir aurait alors été entraîné dans cette nouvelle galaxie, mais sans rejoindre son centre. Deuxièmement, il aurait pu faire partie d’un groupe de trois trous noirs. Dans ce cas, les deux plus gros trous noirs auraient éjecté le plus petit au loin, un peu comme dans un jeu de billard cosmique. Quoi qu’il en soit, ce trou noir reste prisonnier de la galaxie, mais il tourne désormais en orbite loin de son cœur.
Les outils du futur pour traquer les trous noirs cachés

Bientôt, de nouveaux télescopes très puissants, comme le Vera Rubin Observatory et le Roman Space Telescope, vont commencer à observer le ciel. Grâce à eux, les astronomes espèrent trouver d’autres trous noirs errants, similaires à celui qu’ils viennent de découvrir. Ces géants invisibles, qui se déplacent loin des centres galactiques, pourraient être beaucoup plus nombreux qu’on ne le pense. Mais pour qu’on puisse les voir, il faut qu’ils se fassent remarquer en avalant une étoile, comme dans le cas d’AT2024tvd.
Conclusion : une nouvelle ère d’exploration cosmique

Cette découverte marque un tournant dans l’étude des trous noirs. Loin d’être confinés aux centres galactiques, ces prédateurs colossaux errent discrètement dans l’espace, menaçant les étoiles qu’ils croisent. Grâce aux TDEs, ces monstres de l’ombre deviennent enfin visibles, révélant un univers bien plus sauvage et imprévisible qu’on ne l’imaginait.
Source : nasa