Bonne nouvelle : des scientifiques signalent une surprenante croissance de la glace en Antarctique après des années de fonte
Auteur: Simon Kabbaj
Après des décennies de fonte continue, une hausse inattendue de la glace en Antarctique surprend les scientifiques. Entre 2021 et 2023, le continent blanc a regagné en moyenne 108 gigatonnes de glace par an. Un changement de cap qui oblige les chercheurs à revoir leurs certitudes sur le climat polaire. Mais d’où vient cette soudaine accumulation de glace ? Et faut-il y voir une vraie bonne nouvelle pour la planète ? Éléments de réponse.
1. Un renversement spectaculaire observé depuis l’espace

Grâce aux satellites GRACE de la NASA, capables de mesurer de minuscules variations de gravité terrestre, les scientifiques ont constaté cette inversion étonnante. Alors que l’Antarctique perdait environ 142 gigatonnes de glace par an entre 2011 et 2020, il en a subitement regagné 108 gigatonnes par an de 2021 à 2023. Un bouleversement si important qu’il intrigue la communauté scientifique.
2. L’impact mesuré sur le niveau des mers

Cette reprise de la glace a eu un effet direct, bien que modeste, sur la montée des eaux. Entre 2021 et 2023, l’excédent de glace a permis de ralentir la hausse du niveau des océans de 0,3 millimètre par an. À l’échelle mondiale, c’est peu, mais pour les zones côtières menacées, chaque fraction de millimètre compte.
3. Un coup de pouce venu des précipitations exceptionnelles

La principale cause de ce regain est une hausse anormale des chutes de neige en Antarctique de l’Est. Durant cette période, cette région a reçu beaucoup plus d’humidité, favorisant l’accumulation de nouvelles couches de glace. Ce phénomène météorologique, bien que bénéfique à court terme, pourrait ne pas durer.
4. L’Antarctique n’est pas tout à fait le même partout

On pourrait croire que toute la glace de l’Antarctique fond ou grossit de la même façon, mais ce n’est pas le cas. Le continent est divisé en plusieurs régions qui réagissent différemment au climat.
-
L’Antarctique de l’Ouest et la péninsule Antarctique (la partie qui pointe vers l’Amérique du Sud) perdent beaucoup de glace. Cela vient du fait que des eaux chaudes des océans glissent sous la glace et la font fondre par en-dessous.
-
L’Antarctique de l’Est, lui, se comporte autrement. Cette région est beaucoup plus froide et plus haute en altitude, ce qui la protège en partie de la chaleur. Entre 2021 et 2023, elle a reçu des chutes de neige exceptionnelles, qui ont permis à certains grands glaciers (comme Totten et Denman) de regagner de la glace.
En résumé : la glace continue de fondre à l’Ouest, mais l’Est a momentanément regagné du volume grâce à une neige plus abondante que d’habitude.
5. Un petit répit, mais la fonte continue sur le long terme

Même si la glace de l’Antarctique a augmenté ces dernières années, les scientifiques ne crient pas victoire. Pour eux, il s’agit simplement d’une pause temporaire.
Depuis plus de 20 ans, les mesures montrent que la quantité de glace diminue chaque année. Cette petite reprise entre 2021 et 2023 n’efface pas la tendance globale. Elle ressemble plutôt à une courte accalmie dans une situation qui reste inquiétante, car le réchauffement de la planète continue d’aggraver la fonte des glaces sur le long terme.
6. Pourquoi cette découverte est cruciale pour l’avenir

Même si ce n’est pas une solution au dérèglement climatique, cet événement apporte des données précieuses aux scientifiques. Mieux comprendre les réactions de l’Antarctique face aux variations climatiques permettra d’affiner les prévisions sur la montée des eaux et de mieux protéger les populations côtières. La nature nous rappelle qu’elle peut encore nous surprendre.
Conclusion : entre espoir et vigilance

Cette croissance inattendue de la glace en Antarctique est une bouffée d’air frais dans un contexte de réchauffement généralisé. Mais il s’agit d’un phénomène local et temporaire, lié à des conditions météorologiques exceptionnelles. Les défis climatiques restent entiers, mais cet événement souligne l’importance de surveiller en permanence les pôles pour anticiper les changements à venir.
Source : nypost