
Un jour, la vie sur Terre disparaîtra. C’est une idée inconfortable, mais inévitable. Comme les mammouths ou les tigres de Tasmanie, l’humanité elle-même finira par s’éteindre. Et au-delà des humains, c’est l’ensemble de la vie sur Terre qui est condamné à disparaître. Mais quand exactement cela arrivera-t-il ? Étonnamment, les chercheurs ont des réponses très précises à cette question.
La planète devient hostile sous nos yeux

Les changements climatiques d’origine humaine transforment notre planète. Les espèces animales et végétales disparaissent à une vitesse alarmante, les écosystèmes s’effondrent, et même les humains souffrent déjà des vagues de chaleur et de la raréfaction des ressources. François Keck, chercheur spécialiste de la biodiversité, explique : « Ce n’est pas seulement le nombre d’espèces qui diminue, c’est la composition même des communautés qui change. » Même si des actions urgentes étaient prises, la Terre se dirigerait toujours vers un avenir brûlant, simplement moins rapidement.
Dans 250 millions d’années : une terre invivable pour les mammifères

Alexander Farnsworth, climatologue, a modélisé l’évolution du climat sur les 250 prochains millions d’années. Son verdict est sans appel : la Terre deviendra un enfer tropical, avec des températures oscillant entre 40 et 70 °C (104 à 158 °F). En cause : une combinaison d’un supercontinent étouffant, d’un soleil plus chaud de 2,5 % et d’un doublement du CO2 atmosphérique. Ce monde ne sera plus habitable pour aucun mammifère, y compris l’homme.
L’oxygène : un compte à rebours irréversible

La vie sur Terre dépend de l’oxygène produit par les plantes. Mais avec le temps, ce précieux gaz va disparaître. Kazumi Ozaki, professeur à l’université de Toho, explique que dans environ 1 milliard d’années, la Terre aura perdu la quasi-totalité de son oxygène à cause de l’intensification du rayonnement solaire. Sans photosynthèse, les plantes mourront, et l’atmosphère deviendra irrespirable. La baisse sera brutale : l’oxygène chutera d’un facteur d’un million en seulement 10 000 ans.
Un retour à la terre primitive

Cette transformation renverra la planète à son état d’il y a 2,5 milliards d’années, avant la grande oxygénation. L’atmosphère sera alors composée de méthane élevé, de peu de CO2, et sans couche d’ozone protectrice. Ozaki résume : « La biosphère ne pourra pas s’adapter à un tel bouleversement ». C’est un processus inévitable, dicté par l’évolution naturelle du Soleil et les cycles géologiques.
Une échéance peut-être plus proche que prévu

Certains modèles suggèrent que les plantes actuelles (C3) cesseront d’exister dans 500 millions d’années. Si cela se confirme, la production d’oxygène chutera bien plus tôt, accélérant la disparition de la vie complexe. Ce phénomène illustre le fragile équilibre entre l’évolution des étoiles, les cycles géologiques et la survie de la biosphère.
La vie microscopique : les derniers survivants

Malgré ces perspectives sombres, la vie ne disparaîtra pas totalement tout de suite. Des micro-organismes anaérobies, insensibles à l’oxygène, survivront en exploitant d’autres sources d’énergie. Ces bactéries primitives avaient déjà survécu avant l’apparition de l’oxygène, et elles referont surface. Elles ne bâtiront pas de civilisations, mais elles continueront d’exister discrètement, à l’ombre d’un monde désertique.
Le véritable point final : la mort du Soleil

La fin définitive de la vie sur Terre viendra avec l’explosion du Soleil. Dans 5 à 7 milliards d’années, notre étoile deviendra une géante rouge, engloutissant Mercure, Vénus… et probablement la Terre. Ce sera le coup de grâce. Jusque-là, la vie trouvera toujours des moyens de subsister, aussi simples soient-ils. Comme le disait le mathématicien Ian Malcolm dans Jurassic Park : « La vie trouve toujours un chemin. »
Source : newscientist