
Avec l’âge, le risque de développer une démence augmente, bouleversant la mémoire, les gestes simples et l’autonomie. Pourtant, une découverte récente redonne de l’espoir : notre sommeil jouerait un rôle clé dans cette bataille invisible. Les chercheurs alertent sur une dégradation lente mais évitable, dont les signes commencent parfois bien avant le diagnostic.
Un petit changement qui augmente beaucoup le risque

Une étude menée sur des personnes de plus de 60 ans a révélé un lien troublant : une baisse annuelle de seulement 1 % dans une certaine phase du sommeil augmenterait le risque de démence de 27 %. Cette corrélation devient encore plus alarmante quand on parle d’Alzheimer, où le risque grimpe à 32 %. Mais de quelle phase de sommeil parle-t-on exactement ?
Un sommeil en plusieurs étapes

Notre sommeil suit un cycle de 90 minutes, découpé en différentes phases : léger, profond et paradoxal (REM). Chacune a sa fonction, mais l’une d’elles semble être la plus précieuse pour protéger notre cerveau. Elle est courte – environ 20 à 40 minutes – mais elle pourrait bien être la clé pour prévenir la dégénérescence cérébrale.
Ce que révèle la mémoire pendant la nuit

Selon les chercheurs, les personnes âgées qui présentent déjà des signes précoces de la maladie d’Alzheimer réussissent mieux les tests de mémoire lorsqu’elles passent plus de temps dans cette phase de sommeil. Elle permettrait au cerveau de mieux se reposer, de trier l’information et même de faire le ménage dans les déchets métaboliques nocifs.
Un nettoyage interne vital

Durant cette phase, la fréquence cardiaque chute, la tension baisse, et les ondes cérébrales ralentissent. C’est justement ce calme profond qui permettrait au cerveau de se débarrasser de certaines protéines liées à Alzheimer, comme la bêta-amyloïde. Les scientifiques estiment aujourd’hui que ce nettoyage nocturne pourrait ralentir le vieillissement cognitif.
Ce que disent les données sur 17 ans

Pour mieux comprendre ce lien, les chercheurs ont étudié les données de 346 volontaires, tous âgés de plus de 60 ans. Ils ont comparé leurs cycles de sommeil à deux moments espacés de cinq ans, puis ont suivi leur état de santé pendant 17 ans. Résultat : ceux qui perdaient plus de cette fameuse phase de sommeil voyaient leur risque de démence grimper nettement.
Le sommeil profond : un bouclier naturel contre la démence

Les chercheurs ont découvert que le sommeil profond, aussi appelé “sommeil à ondes lentes”, est la partie la plus importante du sommeil pour notre cerveau. C’est pendant cette phase que le corps se repose vraiment et que le cerveau se nettoie des déchets qui peuvent nuire à la mémoire avec l’âge. Même si les scientifiques ne comprennent pas encore tout, ils sont d’accord sur un point : garder un bon sommeil profond pourrait aider à éviter ou retarder la démence. C’est donc une phase précieuse qu’il faut protéger.
Conclusion : Un trésor de la nuit à préserver

Nous ne pouvons pas encore dire avec certitude si la perte du sommeil profond cause la démence, ou si c’est l’inverse. Mais cette étude montre clairement un lien, et c’est une occasion à saisir. En améliorant notre hygiène de sommeil et en protégeant cette phase précieuse, nous pourrions réduire nos risques de perte cognitive à long terme. Pourquoi attendre que les dégâts soient faits pour agir ?
Source étude : jamanetwork