Des images inédites révèlent le massacre des fonds marins causé par le chalutage
Auteur: Simon Kabbaj
Jusqu’à présent, ce que nous percevions de la pêche industrielle se limitait à des bateaux filant à la surface. Mais sous l’eau, un tout autre spectacle se joue. Le nouveau documentaire OCEAN, présenté par Sir David Attenborough, propose une perspective inédite : celle des animaux marins piégés dans le chemin des chaluts. Pour la première fois, des caméras montrent en temps réel l’impact brutal du chalutage sur les écosystèmes marins. Des raies, des céphalopodes, et d’autres créatures fuient désespérément les filets traînés par des murs de métal et de corde, détruisant tout sur leur passage. Ces scènes déchirantes donnent toute leur force aux mots d’Attenborough : « Si nous sauvons la mer, nous sauvons la planète. »
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Un désastre visible depuis l’espace

Ce qui rend ce film encore plus alarmant, c’est qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé. À chaque passage d’un chalut, des panaches de sédiments sont soulevés depuis le fond marin, formant des traînées qui peuvent être observées depuis l’espace. Ces traînées, longues parfois de plusieurs dizaines de kilomètres, marquent la destruction de zones entières d’écosystèmes sous-marins. Des images satellites ont capturé ces sillons, témoignant de l’ampleur invisible de cette méthode de pêche.
Des fonds marins arrachés à la vie

Une étude publiée en 2017 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences confirme ces dégâts. Les chercheurs ont découvert que le chalutage peut éliminer jusqu’à 41 % du fond marin vivant, avec une reconstruction qui peut prendre plus de six ans. Chaque année, environ un quart du poisson sauvage pêché dans le monde l’est au moyen de chalutiers. Ce chiffre donne la mesure du désastre écologique, mais ce qui glace le sang dans OCEAN, ce sont les dernières secondes des animaux filmées avant qu’ils ne soient aspirés par les filets.
Ce que l’on ne voyait pas jusqu’à aujourd’hui

Pour David Attenborough, le constat est simple : « Depuis la surface, vous n’auriez aucune idée de ce qui se passe. Cela a toujours été caché – jusqu’à maintenant. » Grâce aux caméras, ce qui se produisait discrètement sous les vagues devient visible à tous. On y découvre une technique industrielle où des chaînes ou des poutres métalliques raclent violemment le sol, forçant tous les animaux sur leur passage à entrer dans le filet. Et le plus choquant, c’est que plus de 75 % de la capture est rejetée, car seule une espèce ciblée est souvent conservée. Une méthode considérée comme l’une des plus gaspilleuses au monde.
Un océan qui peut encore guérir

Mais le film ne se contente pas de montrer l’horreur. Il rappelle aussi le potentiel incroyable de régénération des océans. Lors de la Journée mondiale des océans, Attenborough a déclaré : « Le pouvoir de régénération de l’océan est remarquable – si seulement on lui en laisse la possibilité. » Une affirmation que la science vient appuyer.
Lyme Bay : un exemple de renaissance

Une étude publiée dans le ICES Journal of Marine Science présente un cas frappant : la réserve marine protégée de Lyme Bay, au Royaume-Uni. Pendant 15 ans, les chercheurs y ont observé une augmentation de 95 % des espèces de récif et une hausse spectaculaire de la population de poissons : +400 % en nombre et en diversité. Ils ont aussi constaté que le fond marin devenait plus résilient face aux tempêtes, renforçant ainsi la récupération de cette zone.
L’effet « spillover » : quand la vie se propage au-delà des frontières

La bonne nouvelle, c’est que les bienfaits d’une zone protégée ne restent pas enfermés dans ses limites. Grâce à un phénomène appelé « spillover », les poissons et la biodiversité se déplacent naturellement vers les zones voisines non protégées. Cela signifie que même les pêcheurs qui travaillent juste à côté des zones préservées peuvent en profiter : ils attrapent plus de poissons, plus facilement, car la mer est en meilleure santé. C’est donc une preuve que protéger l’océan profite à la fois à la nature et aux gens qui en vivent.
Concilier protection et pêche durable

Un message important du film est qu’il ne s’agit pas d’être contre la pêche. Des millions de personnes vivent de cette activité, et beaucoup sont prêtes à adopter des pratiques plus durables. La véritable question posée est la suivante : comment gérer de manière responsable cette ressource essentielle qu’est l’océan ? Pour Attenborough, « après presque 100 ans passés sur cette planète, je comprends que l’endroit le plus important sur Terre n’est pas sur terre, mais en mer. »
Conclusion – Un rendez-vous crucial avec l’avenir

La sortie de OCEAN survient à un moment décisif. En 2025, la Conférence des Nations unies sur l’océan pourrait redéfinir l’avenir des mers du globe. L’objectif est ambitieux : protéger 30 % des océans d’ici 2030, contre seulement 8 % aujourd’hui. Ce film, projeté mondialement depuis le 8 mai, est une alerte vitale pour tous ceux qui souhaitent participer à cette bataille pour la biodiversité et le climat. Car désormais, les preuves sont visibles. Et le temps presse.
Source : NationalGeographicUK
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA