Trump offre à Elon Musk un bouclier spatial à 175 milliards pour contrôler l’espace

Donald Trump et son secrétaire à la Défense Pete Hegseth ont présenté ce projet comme réalisable en trois ans, pour un coût de 175 milliards. Mais cette estimation entre en conflit avec celle du Bureau du budget du Congrès, qui parle de 20 ans de travaux et d’une facture dépassant 524 milliards de dollars. Une différence énorme qui laisse planer le doute sur la faisabilité réelle du programme.

SpaceX aurait soumis une proposition clé pour construire des parties essentielles du bouclier, en s’alliant avec deux firmes : Palantir (logiciels) et Anduril (drones militaires). Ensemble, ils projettent de lancer plus de 1 000 satellites de détection, et une flotte supplémentaire de 200 satellites offensifs équipés de missiles ou de lasers. Ce contrat pourrait générer des revenus massifs et faire grimper encore davantage la valeur de SpaceX.

Ce partenariat soulève de sérieuses préoccupations. Un groupe de 42 élus démocrates a envoyé une lettre au Pentagone pour dénoncer un possible conflit d’intérêts, et alerter sur le pouvoir disproportionné que Musk pourrait obtenir. L’un des points les plus controversés ? La proposition de SpaceX de gérer le bouclier via un service par abonnement, lui permettant de contrôler l’accès aux systèmes satellites.

Depuis qu’il a donné plus de 250 millions à la campagne de Trump, Elon Musk est devenu un acteur central de son administration. Il y occupe plusieurs rôles officiels, dont celui de conseiller spécial et de membre du Department of Government Efficiency (DOGE). Ses partenaires dans ce projet, Peter Thiel (Palantir) et Palmer Luckey (Anduril), sont aussi des alliés politiques proches de Trump.

Sur le plan technique, SpaceX dispose d’un avantage net. L’entreprise a déjà lancé des centaines de satellites espions et possède une expertise avérée grâce à Starlink (plus de 11 000 satellites actifs). Ses fusées réutilisables pourraient aussi aider à respecter les délais ambitieux fixés. Pourtant, aucun pays au monde n’a jamais construit un système spatial de défense d’une telle ampleur.

La Chine a réagi immédiatement au projet, appelant Washington à l’abandonner. Elle estime que le Golden Dome risque de militariser l’espace, de provoquer une course aux armements et de fragiliser l’équilibre mondial en matière de sécurité. L’avenir de ce projet pourrait donc devenir un nouveau foyer de tensions géopolitiques majeures.

Le “Golden Dome” pourrait devenir le plus grand projet de défense spatiale jamais envisagé. Mais à quel prix ? Entre enjeux militaires, intérêts privés, règlements contournés et risques géopolitiques, ce contrat laisse planer une question essentielle : ce bouclier est-il vraiment conçu pour protéger les citoyens… ou pour servir les ambitions de quelques hommes puissants ?

Source : abcnews