Les microplastiques présents dans les aliments ultra-transformés nuisent-ils à notre santé mentale ?
Auteur: Simon Kabbaj
Et si les plats ultra-transformés, si pratiques au quotidien, cachaient une menace invisible pour votre santé mentale ? Des chercheurs alertent sur un lien possible entre ces aliments et des troubles comme la dépression ou l’anxiété. Le coupable potentiel ? Les microplastiques, ces minuscules particules issues des emballages et procédés industriels, qui s’infiltrent dans notre organisme. Un sujet inquiétant, mais encore mal compris.
Des aliments pratiques… mais risqués pour l’esprit

Les aliments ultra-transformés – comme les soupes instantanées, les sodas ou les plats surgelés – sont omniprésents dans nos cuisines. Ils représentent plus de la moitié des apports caloriques dans certains pays riches. Leur succès repose sur leur prix, leur accessibilité et leur marketing. Pourtant, des études indiquent une hausse des troubles mentaux chez les grands consommateurs, notamment une augmentation de 22 % du risque de dépression, de 48 % du risque d’anxiété et de 41 % de troubles du sommeil.
Une piste inquiétante des microplastiques

Ce lien pourrait s’expliquer par la présence de microplastiques dans ces aliments. En effet, les procédés de fabrication et les emballages plastiques peuvent libérer des particules invisibles à l’œil nu. Par exemple, des nuggets contiennent jusqu’à 30 fois plus de microplastiques que du poulet frais. Chauffer des plats dans des contenants en plastique au micro-ondes peut libérer des millions de particules en quelques minutes.
C'est quoi l'impact : Que font les microplastiques dans notre cerveau ?

Des recherches récentes ont découvert la présence de microplastiques dans le cerveau humain, en particulier dans le cerveau de personnes âgées atteintes de démence. Ces particules peuvent induire un stress oxydatif, altérer les fonctions immunitaires, et interférer avec les neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de l’humeur, comme le glutamate ou l’acétylcholine. Même si la preuve formelle chez l’humain manque encore, les résultats d’expériences animales sont préoccupants.
Bisphénol A : un autre intrus toxique dans l’assiette

En plus des microplastiques, les aliments ultra-transformés contiennent souvent du bisphénol A (BPA), un produit chimique utilisé dans les plastiques. Lorsqu’il se dégrade, il migre dans les aliments. Le BPA est associé à un risque accru d’autisme, de dépression et d’anxiété. Ces contaminations s’additionnent et posent un réel problème de santé publique, notamment pour les personnes vulnérables.
Changer d’alimentation peut améliorer la santé mentale

Des études ont montré que remplacer les aliments ultra-transformés par des aliments frais et riches en nutriments améliore l’humeur. Dans l’étude SMILES, près d’un tiers des participants souffrant de dépression ont vu leurs symptômes s’atténuer après 12 semaines de régime méditerranéen. Même si les chercheurs n’ont pas mesuré les microplastiques, ils estiment qu’une telle alimentation réduit naturellement l’exposition à ces particules toxiques.
Faut-il créer un indice pour mesurer les microplastiques dans nos aliments ?

Pour mieux comprendre l’impact des microplastiques sur notre santé, des chercheurs proposent la création d’un nouvel outil : un Indice Microplastique Alimentaire. Cet indice permettrait d’évaluer les risques liés aux aliments consommés, comme le fait déjà l’Indice Inflammatoire Alimentaire. À ce jour, aucun organisme ne suit la quantité de microplastiques ingérés via l’alimentation, ce qui rend les analyses à long terme difficiles.
Conclusion – Une menace invisible encore ignorée

L’augmentation mondiale de la consommation d’aliments ultra-transformés, combinée à la présence croissante de microplastiques dans nos organes, inquiète les experts. Même si le lien entre microplastiques et troubles mentaux reste à confirmer chez l’humain, l’accumulation de preuves appelle à la prudence. En attendant plus de données, revenir à une alimentation simple et naturelle pourrait être l’un des meilleurs gestes pour protéger son esprit… et son corps.
Source : genomicpress