Une géologue a découvert l’eau la plus ancienne de la Terre au Canada, puis elle l’a goûtée
Auteur: Simon Kabbaj
Une équipe de géologues explorant une mine canadienne a fait une découverte stupéfiante : de l’eau vieille de plus de deux milliards d’années. Isolée du monde extérieur à plus de trois kilomètres sous la surface, cette eau est la plus ancienne jamais retrouvée sur Terre. Et ce n’est pas tout : elle contenait des traces de vie microscopique et, contre toute attente, une géologue a osé y goûter.
Une source antique dans les profondeurs du Canada

C’est dans une mine de Kidd Creek, située près de Timmins, dans le nord de l’Ontario, au Canada, à environ 3 kilomètres de profondeur, que des géologues ont repéré une eau en mouvement. Après analyse, ils ont établi que cette eau remonte à 1,5 à 2,64 milliards d’années, ce qui en fait la plus ancienne eau découverte à ce jour. Le débit n’était pas minime : plusieurs litres par minute s’écoulaient, à la surprise générale.
L’eau cachait des traces de vie ancienne

Au-delà de son âge, cette eau recelait un autre secret fascinant : des traces de vie microbienne. En analysant les sulfates présents, les scientifiques ont détecté une signature chimique typique d’une activité biologique. Ces traces prouvent que des micro-organismes ont vécu dans cette eau sur des échelles de temps géologiques, et non sur quelques jours ou années.
Une survie sans lumière, grâce à la roche

Privés de lumière, les micro-organismes retrouvés dans cette eau antique n’ont pas eu recours à la photosynthèse pour survivre. Ils ont utilisé des substrats produits par la radiation naturelle issue des roches environnantes. Des réactions chimiques entre les minéraux et l’eau ont généré de l’hydrogène et du sulfate, servant de source d’énergie durable à ces formes de vie extrêmes. Ce type de survie suggère que la vie peut exister sans soleil, tant que l’eau et la roche restent en contact sur de très longues périodes.
Une lueur d’espoir pour la vie ailleurs

Cette découverte ne se limite pas à la Terre : elle relance l’espoir de découvrir de la vie ailleurs dans le Système solaire. Si la vie peut subsister dans de telles conditions, sans lumière et avec une énergie provenant de la roche, elle pourrait exister sous la surface de Mars ou d’Europe, l’un des satellites glacés de Jupiter.
Et le goût de cette eau ?

La question que tout le monde se pose : à quoi ressemble le goût d’une eau de 2 milliards d’années ? La géologue Barbara Sherwood Lollar n’a pas résisté à la tentation. Elle a goûté une goutte de cette eau ancienne sur son doigt. Résultat ? Une eau très salée, très amère, bien plus salée que l’eau de mer, ce qui est logique vu son âge avancé et l’accumulation de minéraux au fil du temps.
Conclusion – Un voyage dans le passé de notre planète

Cette découverte étonnante ne raconte pas seulement l’histoire d’une eau vieille de milliards d’années. Elle ouvre une fenêtre unique sur la vie ancienne et les conditions extrêmes dans lesquelles elle peut subsister. Et au-delà de la science, elle rappelle que notre planète recèle encore bien des mystères, parfois enfouis sous des kilomètres de roche… et qu’il suffit d’un doigt curieux pour les révéler.
Source : nature.com