Elon Musk ne serait pas content : le soleil détruit les satellites Starlink de SpaceX
Auteur: Simon Kabbaj
Le ciel n’est pas toujours un allié pour SpaceX. Si Elon Musk a révolutionné l’accès à Internet avec sa constellation Starlink, un acteur inattendu vient perturber ses plans : le soleil lui-même. En pleine phase de maximum solaire, notre étoile multiplie les éruptions. Résultat : des dizaines de satellites Starlink sont mis en péril, certains déjà désintégrés, d’autres en voie de l’être. Comment cela est-il possible ? Et surtout, quelles sont les conséquences pour l’avenir de l’Internet satellitaire ?
Le soleil entre en éruption : un cycle redoutable

Le soleil traverse des cycles d’activité de 11 ans, alternant périodes calmes et pics d’intensité appelés maximums solaires. Le dernier a débuté fin 2024. Lors de ces pics, le soleil projette des éruptions solaires massives et des éjections de masse coronale. Ces événements génèrent des tempêtes géomagnétiques lorsqu’ils atteignent la Terre, provoquant une dilatation de la haute atmosphère. En gonflant, celle-ci exerce une traînée accrue sur les satellites en orbite basse, les ralentissant et parfois les faisant chuter prématurément.
Février 2022 : 40 satellites Starlink détruits

Le 3 février 2022, SpaceX lançait 49 satellites Starlink depuis Cap Canaveral. Ils étaient placés en orbite très basse, à environ 210 km d’altitude, pour des tests initiaux. Mais le lendemain, une tempête solaire soudaine a frappé la Terre. La magnétosphère terrestre a été perturbée, provoquant un gonflement de l’atmosphère. Résultat : 40 satellites ont subi un freinage brutal, ont perdu de la vitesse et ont été détruits dans l’atmosphère. Un événement spectaculaire, qui souligne la fragilité des engins spatiaux face à l’espace.
Des pertes financières considérables pour SpaceX

Un satellite Starlink coûte entre 250 000 et 500 000 dollars à fabriquer. Perdre 40 appareils en une seule tempête représente plus de 10 millions de dollars partis en fumée. Et ce n’est pas tout : entre 210 et 220 satellites Starlink auraient déjà été perdus depuis le début du programme, pour cause de panne ou désintégration. Le taux d’échec dépasse désormais les 10 %, un chiffre préoccupant pour une constellation censée garantir la fiabilité mondiale d’Internet.
Le phénomène du "Terminator" en cause ?

En plus des tempêtes solaires classiques, certains scientifiques évoquent un phénomène mystérieux : le “Terminator”. Ce changement brusque marque la transition entre deux cycles solaires. Selon un rapport, il pourrait expliquer une variation soudaine de l’atmosphère terrestre ayant accéléré la chute des satellites. Ce phénomène reste encore peu compris, mais pourrait jouer un rôle important dans les futures stratégies de lancement des satellites.
Des solutions pour un avenir plus sûr ?

Face à ces menaces, SpaceX et les autres acteurs spatiaux doivent renforcer la surveillance solaire, adapter la hauteur des orbites lors des phases actives du cycle solaire, et prévoir des manœuvres de correction plus rapides. L’utilisation de modèles atmosphériques avancés et la collaboration internationale sont essentielles pour éviter de transformer l’espace en cimetière orbital. La question n’est pas seulement technique, elle est aussi écologique et économique : chaque satellite perdu augmente les débris spatiaux et représente un coût non négligeable.
Conclusion : le ciel n’est pas sans danger

Starlink a changé le monde. Mais le soleil, lui, ne changera pas. Les récentes pertes illustrent à quel point les ambitions technologiques doivent composer avec les forces naturelles. L’espace est un terrain complexe, où chaque erreur ou phénomène imprévu peut coûter des millions. Si Elon Musk veut connecter la planète entière, il devra désormais compter avec l’imprévisible colère du soleil.
Source : newscientist