Greta Thunberg expulsée d’Israël après une mission humanitaire vers Gaza : tensions et accusations
Auteur: Simon Kabbaj
La militante écologiste suédoise Greta Thunberg, âgée de 22 ans, a été expulsée d’Israël après avoir tenté de rejoindre la bande de Gaza par bateau pour y apporter de l’aide humanitaire. Cette tentative, organisée par un groupe international de militants, a été stoppée par l’armée israélienne en mer. L’événement a suscité de vives réactions et soulève des questions sur le droit international et la liberté d’action humanitaire.
Une traversée interrompue en pleine mer

Greta Thunberg se trouvait à bord du Madleen, un bateau transportant de l’aide destinée aux habitants de Gaza. Elle était accompagnée de 11 autres militants. Le navire a été intercepté à environ 200 kilomètres des côtes de Gaza, dans ce que les organisateurs qualifient de “eaux internationales”. L’opération a été menée par la marine israélienne, selon la Freedom Flotilla Coalition (FFC), l’organisation à l’origine de cette mission.
Des accusations de "kidnapping" et une réponse israélienne ferme

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Greta Thunberg a affirmé que le groupe avait été “kidnappé en eaux internationales”. De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté cette accusation, qualifiant l’opération de “provocation médiatique” visant uniquement à attirer l’attention. Le bateau a été escorté jusqu’au port israélien d’Ashdod, où les passagers ont été débarqués.
Expulsion vers la Suède via la France

Après la saisie du navire, Greta Thunberg a accepté de quitter Israël. Une photo publiée sur le compte Twitter du ministère israélien des Affaires étrangères la montre dans un avion, en route vers la France, avant de continuer vers la Suède. Elle n’est pas seule : deux autres militants et un journaliste ont également accepté l’expulsion, selon Adalah, un groupe de défense des droits juridiques basé en Israël.
Des militants toujours détenus en Israël

Cependant, tous les militants n’ont pas accepté leur expulsion. Plusieurs refusent de partir et sont détenus dans l’attente de comparution devant un juge. Selon le Washington Post, ils pourraient être retenus jusqu’à 96 heures. Sabine Haddad, porte-parole du ministère israélien de l’Intérieur, a confirmé que ceux qui ont accepté de quitter Israël ont renoncé à leur droit de comparution devant un juge. En revanche, les autres seront transférés dans un centre de détention à Ramleh si leur départ n’est pas immédiat, précise la FFC.
Le cas particulier de Rima Hassan et les tensions diplomatiques

Rima Hassan, députée française au Parlement européen et d’origine palestinienne, se trouvait aussi à bord du navire. Elle avait déjà été interdite d’entrée en Israël pour ses positions critiques envers la politique israélienne. Pour l’instant, on ignore si elle sera expulsée ou détenue. Du côté français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a confirmé qu’un des militants français a signé un ordre d’expulsion, mais sans préciser son identité. Il a aussi assuré que tous les militants français ont reçu la visite de leurs représentants consulaires.
Conclusion : Une affaire aux répercussions internationales

Cet incident remet en lumière les tensions internationales autour du conflit israélo-palestinien. Tandis que les organisateurs du voyage dénoncent une détention illégale et une violation du droit international, Israël défend son droit de souveraineté et sa sécurité. L’affaire soulève aussi des questions juridiques complexes, notamment sur le statut des eaux internationales et le droit à l’aide humanitaire. En toile de fond, la figure de Greta Thunberg continue de polariser l’opinion publique, entre admiration et controverse.
Source : news.sky