À 45 ans, elle apprend qu’elle a Alzheimer et alerte sur les signes que tout le monde ignore
Auteur: Simon Kabbaj
Quand on pense à la maladie d’Alzheimer, on imagine souvent une personne âgée. Pourtant, cette maladie qui vole les souvenirs peut frapper bien plus tôt. C’est l’histoire bouleversante de Samantha Walker, une maman californienne qui a reçu ce terrible diagnostic à seulement 45 ans. Son témoignage est un avertissement précieux sur les symptômes inhabituels qui l’ont alertée, et un appel à ne pas ignorer les signaux que notre corps nous envoie.
Des oublis qui n'avaient rien de normal

Pour Samantha, tout a commencé par des problèmes de mémoire de travail. Mais on ne parle pas de simples oublis. Elle en venait à oublier des conversations entières qui avaient eu lieu la veille. ‘Mon colocataire m’a demandé si j’avais fait une tâche qu’il m’avait demandée, et je n’avais aucune idée de quoi il parlait’, raconte-t-elle. Elle pouvait regarder un film un jour, et le revoir le lendemain en étant toujours surprise par l’intrigue. Le plus angoissant, c’est qu’elle perdait ses mots à une vitesse alarmante. ‘Mon cerveau était comme une ardoise magique que quelqu’un venait de secouer’, explique-t-elle avec une image très forte.
L'intuition qu'il se passait quelque chose de grave

Ces symptômes étaient d’autant plus inquiétants que Samantha a des antécédents familiaux d’Alzheimer. Elle a bien essayé de se rassurer, de se dire que c’était peut-être la ménopause, quelque chose de ‘normal’. Mais au fond d’elle, elle savait. ‘Mes symptômes étaient plus graves que ça, et mon intuition me disait que quelque chose n’allait pas’. Elle a donc pris rendez-vous chez son médecin, qui l’a envoyée chez un neurologue. Après une série d’examens et de scanners, le diagnostic est tombé.
Le choc du verdict et le sentiment d'abandon

Apprendre la nouvelle a été un choc terrible. Mais le pire, c’est le sentiment d’avoir été laissée seule face à la maladie. ‘Ma seule ressource pour comprendre mon diagnostic était Google’, déplore-t-elle. Aucune information, aucun soutien de la part de son médecin. C’est en faisant ses propres recherches qu’elle a compris que la maladie était déjà là, bien présente. ‘Une fois que j’ai compris que cela se produisait *maintenant*, j’ai été dévastée’.
De la pensée du pire à la quête de la joie

Face à cette ‘malédiction familiale’, Samantha a sombré. Elle a pensé à son fils de 17 ans qui allait la perdre, à son compagnon qui allait devenir son aide-soignant. Elle a même avoué avoir envisagé le suicide assisté pour ‘épargner cette douleur à sa famille’. Heureusement, elle a trouvé la force de changer de perspective. ‘J’ai réalisé le pouvoir de la joie, de la communauté et de la famille’, dit-elle. Plutôt que de pleurer sa mort future, elle a décidé de se concentrer sur les moments de bonheur : jouer avec son chien, regarder son fils grandir, prendre un café avec une vieille amie.
Le regard des autres, un combat de plus

Même si elle se bat, Samantha doit faire face à un autre problème : la façon dont les gens la voient maintenant. ‘J’ai remarqué que beaucoup de gens m’ont déjà rayée de leur vie. Ils ont disparu ou ont commencé à me traiter comme une enfant’. C’est une double peine qu’elle refuse d’accepter. Elle lance un appel : ‘S’il vous plaît, ne faites pas ça. Nous sommes toujours des adultes et nous méritons d’être traités comme tels. Ma maladie n’en est qu’à ses débuts, et je veux participer activement à ma vie tant que je le peux encore’.
Conclusion : son combat pour plus de soutien et de reconnaissance

Aujourd’hui, Samantha se bat sur tous les fronts. Elle a lancé une cagnotte en ligne pour l’aider à financer ses soins, mais son combat va bien au-delà. Elle veut sensibiliser au manque de soutien social et émotionnel pour les malades eux-mêmes, et pas seulement pour leurs aidants. Son histoire est une leçon de courage et un rappel essentiel : une personne atteinte d’Alzheimer précoce reste une personne à part entière, avec des désirs, des émotions et le droit de vivre pleinement chaque jour qui lui est donné.
Selon la source : unilad.com