2 femmes diagnostiquées d’un cancer du côlon à 30 ans partagent les symptômes qui ont été ignorés
Auteur: Simon Kabbaj
« Vous êtes jeune. Vous êtes en bonne santé. On ne s’inquiète pas pour un cancer. » Ces quelques mots, deux jeunes femmes les ont entendus chez leur médecin, à des milliers de kilomètres l’une de l’autre. Sarah et Brooks se sentaient soulagées, elles faisaient confiance à la science. Elles avaient tort. En quelques mois, elles ont toutes les deux appris qu’elles avaient un cancer du côlon de stade 3. Leur histoire, c’est celle de beaucoup de jeunes qui se font dire que ‘ce n’est rien’, alors que leur vie est en jeu.
Les premiers signes de Sarah : une fatigue mise sur le compte du stress

Sarah menait la vie classique d’une maman qui travaille : deux jeunes enfants, une entreprise à gérer, et toujours les besoins des autres avant les siens. Elle était constamment épuisée. Quand elle a commencé à voir du sang dans ses selles, elle a pensé, comme tout le monde, à des hémorroïdes. Après tout, elle venait d’avoir des enfants. Puis les allers-retours aux toilettes sont devenus plus fréquents, son estomac la faisait souffrir. Le stress, sûrement. Pendant un an, ses symptômes ressemblaient à s’y méprendre à un syndrome du côlon irritable. Les médecins lui ont même dit qu’elle avait peut-être attrapé un parasite. Le test de dépistage à domicile est revenu normal. Elle apprendra plus tard que ces tests ratent environ 20% des cancers. Ce n’est que lorsque les saignements ont empiré qu’elle a insisté pour une coloscopie. Le résultat a été un choc : une tumeur et plus de 100 polypes. Le cancer avait grandi en silence pendant que tout le monde regardait ailleurs.
Le combat de Brooks

Brooks, elle, est une cheffe d’entreprise. Elle a l’habitude de prendre les choses en main. Alors, à 38 ans, quand elle voit du sang dans ses selles, elle appelle son médecin. Le diagnostic tombe par téléphone : hémorroïdes, rien d’inquiétant. Mais les semaines passent et les saignements continuent. Elle prend un rendez-vous en personne. Le médecin ne trouve pas d’hémorroïdes, mais reste persuadé qu’elles sont cachées plus haut. Brooks sentait que quelque chose clochait. Elle a fait quelque chose de rare : elle a appelé directement un spécialiste, sans passer par son médecin traitant. Son assurance ne voulait pas payer, mais elle a suivi son instinct. Et elle a bien fait. La coloscopie a révélé un cancer du côlon de stade 3. Elle a dû se battre à chaque étape pour être entendue.
Pourquoi ce cancer touche-t-il de plus en plus de jeunes ?

L’histoire de Sarah et Brooks n’est malheureusement pas un cas isolé. Selon les experts, le nombre de personnes de moins de 54 ans atteintes d’un cancer du côlon a doublé depuis 1995. Avant, cela concernait une personne sur dix. Aujourd’hui, c’est une sur cinq. Le problème, c’est que les symptômes (maux de ventre, ballonnements, fatigue) ressemblent à beaucoup d’autres choses moins graves. Quand on est jeune, on pense au stress, à son alimentation… et les médecins aussi. Personne ne sait exactement pourquoi les cas augmentent, mais une chose est sûre : quand il est détecté tôt, le taux de survie à cinq ans est de 91%.
Les 4 signaux d'alarme qu'elles veulent que vous connaissiez

Après leur traitement, Sarah et Brooks ont identifié les signes qui doivent absolument alerter. Les voici :
1. Du sang dans les selles : Ne le prenez pas à la légère, même si vous pensez que ce sont des hémorroïdes. Le saignement d’un cancer a tendance à continuer et à être plus foncé.
2. Des changements persistants dans vos habitudes aux toilettes : Si vous devez y aller plus souvent ou que vos selles sont différentes pendant plusieurs semaines, ce n’est pas normal.
3. Une fatigue qui n’est pas ‘normale’ : La fatigue due au cancer est écrasante, même quand on a bien dormi. Si vous vous sentez vidé sans raison, consultez.
4. Des douleurs au ventre ou une perte de poids inexpliquées : Faites confiance à votre instinct. Si quelque chose vous semble anormal, ce n’est probablement pas dans votre tête.
De patientes ignorées à militantes engagées

Leurs expériences similaires les ont rapprochées. Ensemble, elles ont lancé ‘Worldclass’, une marque de vêtements pour rendre les coloscopies moins effrayantes et même… un peu ‘cool’. Le but est de changer la mentalité des gens, surtout des plus jeunes, face à la prévention. Comme le dit Brooks, une coloscopie, c’est ‘plutôt comme un jeûne, un nettoyage, puis une sieste’. Aujourd’hui, elles ont toutes les deux passé le cap des cinq ans sans cancer, et elles veulent que leur histoire serve de leçon.
Conclusion : votre meilleur allié, c'est vous-même

Le message de Sarah et de Brooks est d’une clarté absolue : vous devez être votre propre avocat. Ne laissez jamais votre âge être une excuse pour qu’un médecin ignore vos inquiétudes. Si vous sentez que quelque chose ne va pas, insistez. Demandez un deuxième avis. Un cancer du côlon détecté tôt est hautement traitable. Sarah et Brooks en sont la preuve vivante. Leur persévérance leur a sauvé la vie.
Selon la source : businessinsider.com