Trump coupe les ponts avec le Canada et menace d’une nouvelle guerre commerciale

Qu’est-ce qui a pu mettre le président américain dans une telle colère ? C’est une décision du gouvernement canadien d’instaurer une ‘taxe sur les services numériques’. Concrètement, le Canada veut prélever une taxe de 3 % sur les revenus des géants du web comme Facebook, Instagram ou X (l’ancien Twitter). Cette taxe s’appliquerait sur les revenus générés grâce aux utilisateurs canadiens. Et le point qui fâche le plus, c’est qu’elle est rétroactive, c’est-à-dire qu’elle s’appliquerait aussi sur les années passées, jusqu’en 2022. Pour les entreprises américaines, la facture pourrait s’élever à 2 milliards de dollars d’un coup.

La réponse de Donald Trump n’a pas tardé. Sur son réseau social, Truth Social, il a qualifié cette taxe d’‘attaque directe et flagrante contre notre pays’. Pour lui, même si la taxe est censée s’appliquer à toutes les entreprises, elle vise en réalité les géants de la technologie américaine. Il accuse le Canada de copier l’Union Européenne, qui a mis en place une taxe similaire. Sa décision est donc radicale : ‘Nous mettons fin par la présente à TOUTES les discussions commerciales avec le Canada, avec effet immédiat’, a-t-il écrit.

Et Trump ne s’est pas arrêté là. Il a menacé d’imposer de nouvelles taxes sur les produits canadiens dans un délai d’une semaine. Mais il a aussi utilisé un argument économique qui fait beaucoup sourciller les experts. Il a affirmé que ce serait le gouvernement canadien qui paierait ces taxes, et non les importateurs et les consommateurs américains. C’est une vision très personnelle de l’économie, car en général, ce sont bien les consommateurs qui voient les prix augmenter quand un produit importé est taxé.

Dans sa colère, Trump n’a pas seulement visé le Canada. Il en a profité pour s’en prendre aussi à l’Union Européenne. Il a déclaré que si l’Europe continuait avec sa propre taxe numérique, les choses ‘ne se passeraient pas bien pour elle’. Il a même traité les Européens de ‘gens méchants’ et répété son idée, souvent démentie, que l’UE a été créée pour ‘profiter des États-Unis’. Il a ajouté : ‘S’il y a quelqu’un qui doit affecter une entreprise américaine, je veux que ce soit nous’. Une façon de dire que seul le gouvernement américain a le droit de sanctionner ses propres entreprises.

Cette crise n’arrive pas de nulle part. La relation était déjà tendue à cause de taxes américaines sur l’acier, l’aluminium et les voitures du Canada. Et cette nouvelle dispute tombe au plus mal : les deux pays venaient juste de se donner jusqu’au 21 juillet pour trouver un nouvel accord commercial. Il faut savoir que le Canada est l’un des plus importants partenaires commerciaux des États-Unis. L’an dernier, les échanges de marchandises entre les deux pays ont représenté la somme colossale de 762 milliards de dollars. C’est donc une relation économique vitale qui est aujourd’hui en danger.

Un peu plus tard, depuis le Bureau Ovale, Trump a adouci un peu son discours en disant avoir ‘une excellente relation avec le peuple canadien‘, mais a répété que le gouvernement rendait les choses ‘très difficiles‘. Il a conclu par une phrase qui résume toute sa vision des choses : ‘Nous avons un tel pouvoir sur le Canada… Nous avons toutes les cartes’. C’est une partie de poker à haut risque qui s’engage entre les deux alliés historiques.

En quelques heures, la relation entre les États-Unis et le Canada est entrée dans une zone de fortes turbulences. La décision de Donald Trump de tout arrêter est un coup de poker qui pourrait avoir des conséquences économiques très lourdes des deux côtés de la frontière. Les entreprises sont inquiètes, les marchés sont fébriles, et les consommateurs pourraient bientôt voir les prix grimper. Personne ne sait comment cette crise va se terminer, mais une chose est sûre : le ton est brutalement monté entre les deux grands voisins d’Amérique du Nord.

Selon la source : apnews.com