Pourquoi nos filles abandonnent-elles le vélo ? Ce que les parents doivent savoir.
Auteur: Adam David
On a une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous. La bonne, c’est que de plus en plus d’Américains, et surtout nos jeunes de 3 à 17 ans, se mettent au vélo. On voit plus de bicyclettes sur les routes et les chemins, et ça, c’est formidable pour la santé et pour l’ambiance dans nos villes et villages.
Mais voilà, il y a un hic. Quand on regarde les chiffres de plus près, on s’aperçoit que les filles sont à la traîne. Et le plus troublant, c’est qu’après leur neuvième anniversaire, c’est la dégringolade. Elles abandonnent le vélo en masse, alors que les garçons du même âge, eux, continuent de pédaler sans problème. Alors, que se passe-t-il ? C’est un vrai mystère qu’il faut essayer de comprendre pour ne pas laisser nos filles sur le bord de la route.
La douloureuse question de l'identité

Pour y voir plus clair, nous nous sommes tournés vers une experte, Molly Hurford. C’est une journaliste, coach de cyclisme et une passionnée de vélo elle-même. Elle a fait de ce sujet une véritable mission. En enquêtant, elle a mis le doigt sur quelque chose de fondamental : l’identité.
Les chiffres sont assez choquants. Une étude a révélé que dès l’âge de 14 ans, les filles abandonnent le sport deux fois plus que les garçons. La raison ? C’est à vous fendre le cœur. La plupart ont dit qu’elles avaient l’impression de ne pas « appartenir » au monde du sport. Molly a constaté la même chose pour le vélo : « Si les filles ne voyaient pas d’autres filles ou femmes faire du vélo, elles étaient tout simplement moins susceptibles de vouloir en faire », explique-t-elle. Elles pensent que ce n’est pas pour elles. C’est aussi simple et triste que ça.
L'incroyable pouvoir des amies et des modèles

Alors, quelle est la solution ? L’une des clés, c’est l’amitié. L’enquête de Molly est très claire là-dessus : si une fille a des amies qui font du vélo, elle continuera à en faire. Le vélo devient une activité sociale, un moyen de se retrouver et de partager des aventures. Le problème, bien sûr, c’est que tout le monde n’a pas la chance d’avoir un groupe de copines cyclistes dans son quartier.
C’est exactement pour ça que Molly a écrit une série de livres, « Shred Girls ». Son idée est géniale : en lisant les aventures de ces héroïnes à vélo, les jeunes lectrices peuvent s’imaginer à leur place. Elles se voient en train de pédaler, de s’amuser, et ça leur donne envie d’essayer. Et apparemment, ça marche ! Les parents lui disent que voir des modèles qui leur ressemblent change tout pour leurs filles.
La sécurité : le plus grand frein à leur liberté

Il y a un autre obstacle majeur, et il est de taille : la peur. Ce n’est pas que les filles n’ont pas envie de faire du vélo. Une étude très récente a montré que 92% des jeunes femmes sont intéressées par le vélo. Pourtant, elles sont quatre fois moins nombreuses à en faire que les hommes du même âge. La raison principale ? Les inquiétudes liées à la sécurité.
Une autre enquête confirme que 90% des femmes ont peur de circuler à vélo en ville. Et on peut les comprendre ! Entre la circulation, le manque de pistes cyclables protégées… ce n’est pas toujours rassurant. La bonne nouvelle, c’est qu’une étude menée à Toronto a prouvé que lorsque les femmes ont accès à des infrastructures plus sûres, elles font beaucoup plus de vélo. La solution est donc aussi entre les mains de nos municipalités.
Nos conseils pratiques pour nous, les adultes

Alors, concrètement, que peut-on faire, nous, parents et grands-parents ? Voici les recommandations de Molly Hurford. C’est du bon sens, mais ça fait du bien de se le rappeler.
- Rendre le vélo plus sûr : Si la route vous fait peur (à vous ou à elle), cherchez des alternatives. Les parcs, les voies vertes, les chemins de campagne… il y a plein d’options ! Le VTT peut aussi être une excellente idée, car les sentiers en forêt semblent souvent bien plus sécurisants que les rues.
- Laisser les filles rouler à leur manière : Surtout, n’imposez pas votre vision du cyclisme. Chaque fille est différente. L’une voudra utiliser son vélo pour aller voir ses copines, l’autre rêvera de faire des sauts dans un parc de BMX, et une troisième appréciera simplement de se balader tranquillement. L’important, c’est qu’elle y trouve SON plaisir.
L'équipement : un détail qui change tout

Enfin, ne sous-estimez jamais l’importance du matériel. Un mauvais équipement peut transformer une belle balade en véritable calvaire.
- Un vélo à la bonne taille : C’est la base. Beaucoup d’enfants roulent sur des vélos de seconde main ou hérités du grand frère, qui sont trop grands ou trop petits. Un vélo mal ajusté n’est pas amusant et peut même être dangereux. Un vélo inadapté est une cause fréquente d’abandon.
- Le confort avant tout : Un bon cuissard avec une peau de chamois adaptée peut faire toute la différence. Personne n’a envie de continuer une activité si elle est inconfortable ou douloureuse.
- La sécurité visible : Équipez son vélo de lumières et d’une sonnette. C’est simple, pas cher, et ça la rassure (et vous aussi !).
- Les livres comme inspiration : Pensez à la série « Shred Girls » si votre fille aime lire. C’est un excellent moyen de la motiver en douceur.
Au final, l’objectif n’est pas forcément d’en faire des championnes, mais simplement de leur offrir ce sentiment de liberté et de confiance en soi que procure le vélo. Une compétence et une joie qui, elles, dureront toute une vie.
Selon la source : peopleforbikes.org