Et si nos maisons pouvaient respirer ? une nouvelle matière vivante pour nettoyer notre air

Alors, quel est le secret de cette matière magique ? À l’intérieur d’un gel spécial, un peu comme une éponge remplie d’eau, les chercheurs ont placé des organismes microscopiques appelés cyanobactéries. Vous les connaissez peut-être sous le nom d’algues bleu-vert. Ces algues sont de véritables championnes de la nature.

Elles pratiquent ce qu’on appelle la photosynthèse. C’est exactement ce que font les plantes de votre jardin : avec un peu de lumière du soleil, de l’eau et du dioxyde de carbone (le fameux CO2) présent dans l’air, elles produisent de l’oxygène et des sucres pour grandir. En gros, cette matière respire le gaz polluant et rejette de l’oxygène, comme une petite forêt miniature.

Le plus incroyable, c’est que cette matière ne se contente pas de “respirer” le CO2. Elle le capture de deux manières différentes. D’abord, en grandissant, les algues stockent le carbone dans leur propre corps. On peut d’ailleurs voir la matière devenir de plus en plus verte, preuve que les algues se développent bien.

Mais il y a une deuxième action, encore plus intéressante. Si on donne à la matière certains nutriments (comme du calcium et du magnésium), les algues peuvent transformer le CO2 en de véritables minéraux solides, un peu comme de la pierre calcaire. C’est une façon beaucoup plus stable et durable de stocker le carbone. En plus, ce processus a un effet inattendu et très utile…

Au départ, cette matière vivante est assez molle, comme une gelée. Mais en transformant le CO2 en minéraux, elle se construit une sorte de squelette interne. Autrement dit, plus elle nettoie l’air, plus elle devient dure et solide ! C’est un peu comme si un mur devenait plus costaud avec le temps, tout seul.

Les chercheurs imaginent donc pouvoir l’utiliser un jour comme un revêtement sur les façades de nos immeubles. Un bâtiment pourrait ainsi non seulement être solide, mais aussi participer activement à la purification de l’air ambiant. Lors des tests, le matériau a fonctionné sans arrêt pendant 400 jours d’affilée, prouvant son incroyable efficacité.

Bien sûr, il reste encore du chemin à parcourir avant de voir nos villes recouvertes de ce matériau vert. Les scientifiques doivent encore trouver comment fournir facilement les nutriments nécessaires à la création des minéraux dans un environnement réel.

Mais les possibilités donnent le vertige. Pour montrer son potentiel, l’équipe a présenté son invention sous la forme de deux objets ressemblant à des troncs d’arbres. Ils ont calculé que chacun pourrait absorber autant de CO2 qu’un grand pin âgé de 20 ans. C’est tout simplement énorme ! Ils pensent même qu’il serait possible de modifier génétiquement les algues pour les rendre encore plus performantes.

Au fond, cette invention est bien plus qu’une simple curiosité de laboratoire. C’est une nouvelle façon de voir les choses. Plutôt que de simplement utiliser des matériaux inertes, pourquoi ne pas construire avec des matériaux vivants, qui travaillent en harmonie avec la nature ?

Cela représente une approche écologique et à faible consommation d’énergie pour aider à lutter contre le changement climatique, en s’attaquant au CO2 directement là où nous vivons. Ce n’est que le début, mais c’est une de ces nouvelles qui redonnent confiance en l’avenir et en l’ingéniosité humaine.

Selon la source : sciencedaily.com