Et si le Big Bang n’était pas le vrai début de l’univers ?

Imaginez l’univers non pas comme une bombe qui explose, mais plutôt comme un ballon. Un ballon qui se dégonfle lentement, devenant tout petit, tout petit… puis qui, d’un coup, rebondit et se met à gonfler à nouveau, de plus en plus vite. C’est ça, l’idée de la ‘cosmologie du rebond’.

Dans cette théorie, le Big Bang ne serait pas le point de départ, mais simplement le moment du rebond, entre une ancienne phase où l’univers se contractait et la phase actuelle où il grandit. C’est un cycle, une sorte de respiration cosmique. Franchement, ça change tout.

Pour comprendre la suite, il faut parler d’un fantôme cosmique : la matière noire. Les scientifiques savent qu’elle existe parce qu’ils voient ses effets. C’est sa force de gravité qui empêche les étoiles de s’échapper des galaxies. Le truc, c’est qu’elle est totalement invisible. Elle n’émet ni n’absorbe aucune lumière.

Et ce n’est pas une petite partie de l’univers, attention. Les estimations sont dingues : environ 80% de toute la matière qui existe serait de la matière noire. On est donc entourés d’une substance mystérieuse dont on ignore absolument tout. Un vrai casse-tête.

Et si ces deux mystères n’en formaient qu’un seul ? C’est la nouvelle hypothèse. Les chercheurs suggèrent que la matière noire pourrait être composée de trous noirs primordiaux. Ce ne sont pas les gros trous noirs nés de l’effondrement d’étoiles que l’on connaît. Non, ceux-là seraient minuscules, pas plus gros qu’un astéroïde pour certains, et ils seraient nés bien avant les premières étoiles.

Quand ? Eh bien, juste au moment du fameux ‘rebond’ de l’univers, quand tout était incroyablement dense et chaud. Une idée qui semble tout droit sortie d’un film de science-fiction, mais qui est prise très au sérieux.

Une belle idée, c’est bien, mais est-ce que ça fonctionne en vrai ? Apparemment, oui. Les scientifiques ont fait les calculs et leur modèle d’univers qui rebondit correspond plutôt bien à ce qu’on observe aujourd’hui, comme la lumière fossile du Big Bang (le fameux fond diffus cosmologique).

Patrick Peter, un chercheur du CNRS qui n’a pas participé à l’étude, confirme que l’idée est plausible. Il explique que ces petits trous noirs seraient assez solides pour ne pas s’être évaporés depuis tout ce temps et pourraient donc ‘tout à fait résoudre le problème’ de la matière noire. C’est une piste solide.

Comment prouver une chose pareille ? On ne peut pas remonter le temps. Mais on peut peut-être ‘écouter’ le passé. La naissance de tous ces petits trous noirs aurait provoqué de gigantesques vagues dans le tissu de l’univers, des ondes gravitationnelles. Des sortes d’échos de cette époque chaotique.

Ces échos seraient trop faibles pour nos instruments actuels. Mais de futurs observatoires spatiaux, comme LISA ou le Télescope Einstein, pourraient être assez sensibles pour les capter. Si on les détecte, ce serait la preuve. Il faudra juste être patient, car ces projets ne verront pas le jour avant une bonne dizaine d’années.

Alors, le Big Bang n’est peut-être plus le grand commencement, mais juste un chapitre au milieu d’une histoire bien plus longue et étrange. Cette nouvelle théorie est fascinante car elle relie deux des plus grandes énigmes de la physique d’une manière très élégante. Rien n’est encore prouvé, bien sûr. C’est le début d’une nouvelle enquête. Mais cela nous rappelle une chose merveilleuse : la science est une aventure qui n’a pas de fin, et l’univers a encore tellement de secrets à nous révéler.

Selon la source : guardianmag.us