Découverte incroyable : trois planètes de la taille de la Terre trouvées dans un système à deux soleils
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez un peu. Lever les yeux et voir non pas un, mais deux soleils dans le ciel. C’est la réalité pour trois planètes récemment découvertes, qui ont en plus la particularité d’être de la même taille que notre bonne vieille Terre. Cette trouvaille, dans un système baptisé TOI-2267, situé à environ 73 années-lumière de chez nous, vient bousculer pas mal d’idées reçues sur la façon dont les planètes se forment et survivent dans des environnements qu’on pensait… disons, un peu chaotiques.
Une équipe de chercheurs, en combinant les données d’un satellite et de télescopes terrestres, a mis au jour cette configuration rarissime. On parle même de la possibilité qu’une des planètes tourne autour d’une étoile, et les deux autres autour de sa voisine. C’est assez fou, non ?
Le système TOI-2267, un duo stellaire surprenant
Alors, c’est quoi exactement, ce fameux TOI-2267 ? C’est ce qu’on appelle un système binaire compact. En clair, deux étoiles qui tournent l’une autour de l’autre de très, très près. Cette proximité crée une sacrée attraction entre elles, ce qui, en théorie, rend la vie dure pour des planètes qui voudraient se former ou rester tranquillement sur leur orbite.
Ces deux étoiles sont des « naines M », des petites étoiles rouges, pas très massives et qui brillent assez faiblement. C’est d’ailleurs un avantage pour les astronomes. Comme elles sont peu lumineuses, quand une planète passe devant, elle bloque une plus grande partie de la lumière, et hop, c’est bien plus facile à repérer !
Parmi les trois mondes découverts, deux sont confirmés et font à peu près la taille de la Terre. L’un fait le tour de son étoile en 2,28 jours et l’autre en 3,49 jours. Une troisième planète est encore candidate, avec une orbite de 2,03 jours, en attendant une dernière observation pour être sûre.
Comment les scientifiques ont-ils déniché ces mondes ?
Cette découverte, c’est un vrai travail d’équipe. D’abord, le satellite TESS de la NASA a surveillé l’étoile et a repéré des baisses de luminosité régulières. C’est le signe qu’il se passe quelque chose. Ensuite, des télescopes au sol ont pris le relais pour observer ces passages, qu’on appelle des « transits », afin de confirmer que ce n’était pas une fausse alerte.
Un détail important : les chercheurs ont dû corriger leurs calculs pour tenir compte de la lumière de la deuxième étoile. Sans ça, ils auraient sous-estimé la taille des planètes. Un vrai casse-tête, je suppose. Les deux étoiles ne sont séparées que par environ 8 unités astronomiques, ce qui est très peu à l’échelle du cosmos. À une telle distance, les forces en jeu peuvent littéralement voler la matière nécessaire à la construction des jeunes planètes.
Un arrangement planétaire qui défie les pronostics
Là où ça devient vraiment fascinant, c’est quand on regarde comment tout ce petit monde s’organise. D’après les calculs des scientifiques, les trois planètes ne peuvent pas tourner de manière stable autour de la même étoile. Ce serait le bazar assuré.
Le scénario le plus probable, et le plus excitant, est que deux planètes tournent autour d’une des étoiles, et la troisième orbite autour de l’autre. Si cela se confirme, TOI-2267 deviendrait un cas d’école rarissime, un véritable laboratoire pour tester nos théories sur la naissance des planètes dans des systèmes à deux soleils. On pensait que c’était presque impossible, et la nature nous montre encore une fois qu’elle a plus d’un tour dans son sac.
La danse rythmée des planètes en orbite
Les deux planètes confirmées sont dans ce qu’on appelle une « résonance de mouvement moyen ». C’est un mot un peu compliqué pour dire que leurs périodes d’orbite forment un rapport simple, ici proche de 3 pour 2. C’est un peu comme si elles dansaient sur un rythme bien précis. Ce genre de configuration, on l’a déjà vu ailleurs.
Le problème, c’est la troisième planète, la candidate. Son orbite est bien trop proche de la première planète confirmée pour qu’elles puissent cohabiter sagement autour du même soleil. Ça ne tiendrait pas. Par contre, les simulations montrent que si on l’associe à l’autre étoile, tout redevient stable. L’histoire se tient : les deux premières planètes partagent un soleil, et la troisième appartient à l’étoile compagne.
Ce que cela nous apprend sur la naissance des planètes
Concrètement, qu’est-ce que ça change pour nous ? Eh bien, cette découverte conforte une idée : même dans des environnements hostiles, des planètes rocheuses peuvent se former. On sait que les systèmes binaires peuvent perturber les disques de poussière où naissent les planètes, voire leur arracher de la matière.
Mais il semblerait que ces conditions favorisent justement la création de petites planètes rocheuses sur des orbites courtes. Et c’est exactement ce qu’on observe avec TOI-2267. C’est la preuve par l’exemple, et c’est précieux pour les scientifiques qui essaient de comprendre les milliers de façons dont les mondes peuvent voir le jour.
Et maintenant, que nous réserve l'avenir ?
Bon, il ne faut pas s’emballer trop vite. Ces planètes sont probablement trop chaudes pour abriter de l’eau liquide à leur surface. Mais leur petite taille et leur proximité en font des cibles parfaites pour le télescope spatial James Webb. Avec lui, on pourrait mesurer leur masse et, avec un peu de chance, détecter si elles ont une atmosphère.
La prochaine étape cruciale sera de déterminer avec certitude quelle planète tourne autour de quelle étoile. Ce ne sera pas simple. Il faudra aussi valider la troisième planète candidate. Si tout se confirme, ce système deviendra une référence, un modèle pour comprendre comment les planètes se débrouillent dans les voisinages stellaires les plus compliqués.
Conclusion : La nature trouve toujours son chemin
Au final, que retenir de cette histoire ? Que l’univers est plein de surprises. Le nombre de planètes découvertes dans des systèmes à plusieurs étoiles ne cesse d’augmenter, là où les anciens modèles prédisaient surtout du chaos. TOI-2267 est un exemple magnifique qui nous rappelle une idée simple : même dans des conditions qui nous semblent extrêmes, la nature trouve souvent un moyen de créer des mondes.
Ce système n’est pas juste une curiosité de plus dans le catalogue des astronomes. C’est un véritable laboratoire naturel qui va permettre de tester et d’affiner nos connaissances sur la formation des planètes. Une preuve de plus que la quête de nouveaux mondes est loin, très loin d’être terminée.
Selon la source : earth.com