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Le Kilimandjaro perd ses plantes : la vraie raison va vous surprendre
Crédit: freepik

Une icône en danger silencieux

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On pense tous connaître le Kilimandjaro. Sa cime enneigée, une véritable carte postale de l’Afrique. Mais à ses pieds, une tragédie bien plus discrète se joue depuis un siècle. La plupart de ses plantes uniques, celles qui ne poussent nulle part ailleurs, ont tout simplement disparu. Et la raison, eh bien, elle n’est pas forcément celle que l’on croit.

Une nouvelle étude vient de tout remettre en question. Elle pointe un coupable que l’on avait peut-être un peu trop vite oublié : nous.

Une enquête qui remonte le temps

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Pour comprendre ce qui se passait vraiment, des chercheurs allemands, menés par Andreas Hemp de l’Université de Bayreuth, ont fait un travail de détective. Un truc de fou, vraiment. Ils ont compilé plus de cent ans de données. Imaginez un peu : des vieilles cartes de l’époque coloniale, des images satellites toutes récentes, des recensements de population… et surtout, un travail de fourmi sur le terrain pour répertorier près de 3 000 espèces de plantes.

Ce puzzle géant leur a permis de démêler ce qui relevait du changement climatique de ce qui était directement causé par l’activité humaine. Et le verdict est tombé, net et précis.

La pression humaine, un poids de plus en plus lourd

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Le Kilimandjaro, ce n’est pas juste une montagne pour les touristes. C’est un garde-manger, un château d’eau, un gagne-pain pour des millions de Tanzaniens. Cette dépendance a un prix. Au fil des décennies, les villages se sont étendus, les champs pour les cultures commerciales ont grignoté la savane et les forêts des pentes inférieures.

Les chiffres donnent le vertige. En 1913, il y avait environ 30 habitants au kilomètre carré. Aujourd’hui ? On est passé à près de 430. Une véritable explosion démographique. À ce rythme, même les petits défrichages finissent par transformer complètement le paysage, laissant très peu de place à la nature originelle.

Et le changement climatique dans tout ça ?

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Bien sûr, on pense tout de suite au réchauffement. C’est le grand sujet du moment, et à juste titre. Le réchauffement est bien réel sur le Kilimandjaro, surtout en altitude, et il affecte les glaciers et le régime des pluies. Personne ne le conteste.

Pourtant, cette étude est formelle : à l’échelle d’un siècle et pour ce qui est de la perte directe des espèces végétales sur les basses pentes, le climat n’a pas été le facteur déterminant. Ce qui a vraiment compté, c’est ce que les gens ont fait sur le terrain : ce qu’ils ont rasé, planté, construit. Les chercheurs l’écrivent noir sur blanc : jusqu’à 75 % des espèces naturelles par kilomètre carré ont été perdues à cause de l’utilisation des terres.

Des lueurs d’espoir au milieu du béton

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Mais attendez, tout n’est pas complètement sombre. L’étude a aussi trouvé des petites poches de résistance, des endroits où la nature s’accroche et survit. Où ça ? Dans les parcelles gérées en agroforesterie traditionnelle. Ce sont ces systèmes où les habitants cultivent leur café ou leurs bananes à l’ombre de grands arbres, en mélangeant les cultures.

Cette façon de faire, plus douce, moins agressive, a permis de conserver une diversité de plantes étonnamment élevée. C’est aussi le cas dans les petites réserves protégées. Cela prouve que même avec beaucoup de monde, des solutions existent pour cohabiter. Tout n’est pas perdu, loin de là. Cela dépend juste de la manière dont on choisit d’utiliser la terre.

Conclusion : L’avenir du Kilimandjaro est entre nos mains

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Finalement, cette étude change un peu notre regard. Le Kilimandjaro n’est pas seulement un symbole du changement climatique global ; il est aussi, et peut-être surtout, un miroir de nos actions locales.

La mauvaise nouvelle, c’est que nous sommes la cause principale du problème. Mais la bonne, et c’est la plus importante, c’est que la solution est donc à notre portée. Contrairement aux niveaux de CO2 dans l’atmosphère, la gestion d’un territoire, ça se décide sur place. Protéger ce qui reste, encourager une agriculture plus respectueuse, mieux planifier l’expansion des villes… L’avenir de la ceinture verte du Kilimandjaro dépend beaucoup plus de ces décisions concrètes que de la seule température mondiale. C’est un message à la fois grave et, je trouve, plein d’espoir.

Selon la source : earth.com

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