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Dans la savane, le prédateur le plus redouté n’est pas celui que l’on croit

 Auteur: Adam David
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Dans la savane, le prédateur le plus redouté n’est pas celui que l’on croit
Crédit: freepik
Quand on pense à la peur qui règne dans la savane africaine, une image s’impose : celle du lion, crinière au vent, roi incontesté de son territoire. Pourtant, une étude récente vient bousculer cette certitude. Le super-prédateur, celui dont la simple présence sème la panique, n’est pas le félin. C’est nous.

  Une expérience sonore au cœur du parc Kruger

Une expérience sonore au cœur du parc Kruger
Crédit: freepik
Pour en arriver à cette conclusion déroutante, des chercheurs de la Western University (Canada) ont mené une expérience ingénieuse dans le parc national Greater Kruger, en Afrique du Sud. L’équipe a installé des haut-parleurs dissimulés près de points d’eau, des lieux de passage obligés pour la faune. Ils y ont diffusé, en alternance, des sons de lions – rugissements et grognements – et des enregistrements de voix humaines, allant de simples conversations en langues locales à des bruits de chasse.

  Face au lion : la méfiance, pas la panique

Face au lion : la méfiance, pas la panique
Crédit: freepik
Les réactions, filmées à la dérobée, sont sans appel. À l’écoute des sons de lions, les animaux, des girafes aux zèbres, se montraient évidemment sur leurs gardes. Certains manifestaient de la curiosité, d’autres de l’agacement. Liana Zanette, l’une des biologistes de l’étude publiée dans Current Biology, raconte même qu’un éléphant, excédé, a chargé et pulvérisé un des haut-parleurs. Une réaction de défense, certes, mais pas une fuite éperdue.

  La voix humaine, synonyme de terreur absolue

La voix humaine, synonyme de terreur absolue
Crédit: freepik
Le tableau change radicalement lorsque les voix humaines retentissent. Là, c’est la débandade. Rhinocéros, léopards, hyènes, éléphants… Près de 95 % des espèces observées ont abandonné le point d’eau deux fois plus vite qu’en entendant le lion. La peur se lisait dans chaque mouvement, une panique viscérale qui poussait des géants comme les éléphants à fuir sans même chercher à comprendre.

  Plus qu'un chasseur, l'humain est perçu comme un danger permanent

Plus qu'un chasseur, l'humain est perçu comme un danger permanent
Crédit: freepik
Le détail le plus troublant de l’étude est peut-être celui-ci : les conversations humaines calmes provoquaient encore plus de peur que les bruits de chasse, avec chiens et coups de feu. Pour les chercheurs, cela suggère que les animaux ne réagissent pas seulement aux outils de la prédation, mais qu’ils ont appris à identifier l’humain lui-même comme la menace ultime. Notre simple présence est devenue le signal d’un danger mortel.

  Conclusion : une peur qui pourrait paradoxalement les sauver

Conclusion : une peur qui pourrait paradoxalement les sauver
Crédit: freepik
Cette « écologie de la peur » a des conséquences graves sur le bien-être et la survie des populations animales, déjà fragilisées. Le stress chronique peut affecter leur reproduction et leur santé. Mais les scientifiques entrevoient une application inattendue à leur découverte. Diffuser des voix humaines dans des zones sensibles au braconnage pourrait devenir un outil de conservation, une sorte de « repoussoir acoustique » pour tenir les animaux à l’écart des dangers. Notre voix, source de leur terreur, pourrait ironiquement devenir un instrument de leur protection.

Selon la source : geo.fr

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