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Le nouveau mal des transports : quand nos écrans nous donnent la nausée

 Auteur: Adam David
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Le nouveau mal des transports : quand nos écrans nous donnent la nausée
Crédit: freepik
Vertiges, maux de tête, une nausée qui ne passe pas… Ces symptômes, on les connaît bien. Mais si le coupable n’était ni un virus, ni un trajet en voiture, mais simplement l’écran de notre smartphone ? Une nouvelle affection, baptisée cybercinétose, gagne du terrain. Loin de ne concerner que les amateurs de réalité virtuelle, elle touche aujourd’hui des millions d’utilisateurs qui passent des heures à faire défiler leurs fils d’actualité.

  Quand le cerveau perd ses repères

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Crédit: freepik
Le mécanisme est en réalité une vieille connaissance de notre corps. Le mal des transports classique, ou cinétose, naît d’un conflit entre ce que nos yeux voient et ce que notre oreille interne, responsable de l’équilibre, perçoit. En bateau, le corps sent le mouvement des vagues, mais l’intérieur de la cabine semble fixe. Avec la cybercinétose, c’est tout l’inverse : nos yeux suivent un mouvement incessant sur l’écran, tandis que notre corps, lui, reste parfaitement immobile. Pour notre cerveau, le signal est contradictoire, et la réaction est la même. « D’un point de vue clinique, il n’y a aucune différence entre la cinétose et la cybercinétose », confirme Eugene Nalivaiko, professeur à l’université de Newcastle.

  Du casque VR au simple smartphone

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Crédit: freepik
Longtemps, on a cru ce trouble réservé aux expériences immersives comme la réalité virtuelle. Mais les recherches de Kay Stanney, fondatrice de Design Interactive et spécialiste des interactions homme-machine, viennent bousculer cette idée. Ses travaux, cités par National Geographic, montrent que des heures de défilement sur un simple téléphone suffisent à déclencher les mêmes symptômes. Le scroll infini, les vidéos qui s’enchaînent, les jeux rapides… Autant de déclencheurs potentiels pour un cerveau qui peine à suivre.

  Des vies quotidiennes chamboulées

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Crédit: freepik
Les témoignages se multiplient. Sarah Colley, par exemple, a dû s’arrêter de travailler quatre jours, terrassée par des nausées violentes après avoir passé dix à douze heures par jour devant ses écrans pour son travail. Jack Riewe, un jeune écrivain de Seattle, a cru avoir contracté le Covid durant le confinement. Après des journées passées à travailler, regarder des séries et suivre l’actualité en ligne, il se sentait « déprimé, étourdi et nauséeux ». Le diagnostic est finalement tombé : cybercinétose. En lâchant son téléphone pour un livre, ses maux ont disparu.

  Le piège de la chambre à coucher

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Crédit: freepik
Mais pourquoi ce phénomène s’intensifie-t-il ? La réponse se trouve dans nos habitudes. Le cerveau s’appuie sur des « repères de repos » – les murs, le sol, l’horizon – pour se sentir stable. Or, lorsqu’on est allongé dans le noir, le téléphone collé au visage, ces repères s’effacent. L’écran devient notre seul univers visuel. « Être couché pourrait être l’une des pires choses à faire », prévient Kay Stanney. C’est précisément dans cette position que notre système d’équilibre est le plus relâché, et donc le plus vulnérable à la confusion sensorielle.

  Reprendre le contrôle : quelques gestes simples

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Crédit: freepik
Heureusement, il n’est pas toujours nécessaire de se lancer dans une détox numérique radicale. Quelques ajustements peuvent grandement aider. Éloigner l’écran de son visage, s’assurer que la pièce est bien éclairée pour que le cerveau conserve ses repères, ou encore faire défiler le contenu plus lentement. Penser aussi à faire des pauses régulières, aérer la pièce – la chaleur peut aggraver les symptômes – et surtout, alterner les supports. Une simple promenade ou la lecture d’un livre papier permet au corps de se resynchroniser avec le monde réel.

  Conclusion : le corps tire la sonnette d'alarme

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Crédit: freepik
Au-delà du simple inconfort, la cybercinétose révèle quelque chose de plus profond sur notre rapport à la technologie. Elle agit comme un signal d’alerte biologique, un rappel que notre corps n’a pas évolué pour naviguer dans des mondes purement numériques. C’est peut-être une réaction de défense, une façon pour notre organisme de nous dire qu’il est temps de lever la tête et de se reconnecter, littéralement, au sol sous nos pieds. Le meilleur remède reste encore de reprendre contact avec la réalité.

Selon la source : passeportsante.net

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