15 fruits de mer que vous devriez consommer avec prudence qui présentent des risques cachés
Auteur: Simon Kabbaj
Les fruits de mer sont souvent présentés comme une option saine et savoureuse, mais tous ne se valent pas. Derrière certaines variétés de poissons et de crustacés se cachent des réalités moins appétissantes : surexploitation des océans, contamination aux métaux lourds, méthodes d’élevage douteuses… Ce que nous mettons dans nos assiettes a un impact, non seulement sur notre santé, mais aussi sur l’environnement. Si vous êtes amateur de fruits de mer, mieux vaut savoir lesquels privilégier et lesquels éviter. Entre considérations éthiques, risques sanitaires et pratiques de pêche controversées, voici un tour d’horizon des produits de la mer à consommer avec prudence.
1. Crevettes importées : attention à l’origine

Les crevettes sont populaires dans nos assiettes, mais celles provenant de pays comme la Thaïlande, le Vietnam ou l’Inde cachent souvent des problèmes. Dans ces fermes d’aquaculture, les crevettes sont entassées dans des bassins surpeuplés, ce qui favorise la propagation des maladies. Pour y remédier, les producteurs utilisent des antibiotiques interdits dans plusieurs pays, dont le Canada. Pire encore, ces fermes détruisent les forêts de mangroves, essentielles pour protéger les côtes et la biodiversité. Enfin, certaines exploitations ont été pointées du doigt pour des conditions de travail abusives. Privilégiez les crevettes sauvages du Canada ou celles certifiées par des organismes sérieux comme l’Aquaculture Stewardship Council (ASC). C’est meilleur pour votre santé, pour l’environnement et pour les travailleurs.
2. Maquereau royal : trop de mercure dans votre assiette

Le maquereau est souvent recommandé pour ses oméga-3 bénéfiques pour le cœur. Cependant, le maquereau royal (ou King Mackerel) contient des niveaux de mercure alarmants. Ce métal lourd s’accumule dans l’organisme, pouvant provoquer des troubles neurologiques, des problèmes cardiaques ou des complications pour le développement des enfants. Si vous aimez le maquereau, optez plutôt pour le maquereau de l’Atlantique ou du Pacifique, qui est beaucoup plus sûr et tout aussi savoureux.
3. Loup de mer chilien : un luxe qui coûte cher à la nature

Le loup de mer chilien, souvent présenté comme un poisson raffiné, paie le prix de son succès. Sa population est gravement menacée par la surpêche, en particulier à cause de la pêche illégale qui alimente un marché noir lucratif. Ce poisson a aussi une forte teneur en mercure, ce qui le rend risqué pour une consommation régulière. Si vous cherchez un poisson similaire en goût, essayez la morue charbonnière (sablefish). Elle est riche en bonnes graisses et provient de pêcheries plus durables.
4. Thon rouge : entre rareté et contamination

Le thon rouge est très recherché dans les sushis, mais sa surpêche met en péril ses populations. Ce poisson met plusieurs années à atteindre l’âge de reproduction, ce qui complique son renouvellement. De plus, il accumule des quantités importantes de mercure, dangereuses pour la santé si vous en consommez souvent. Préférez le thon germon (albacore) ou le thon listao (skipjack), qui sont moins menacés et contiennent beaucoup moins de toxines.
5. Grenadier (orange roughy) : une longévité qui joue contre lui

Le grenadier, ou orange roughy, est un poisson qui vit plus de 100 ans, ce qui le rend particulièrement vulnérable à la surpêche. Sa longue vie lui permet aussi d’accumuler énormément de mercure, ce qui le rend peu recommandé pour la consommation régulière. De plus, la pêche de ce poisson abîme gravement les fonds marins, détruisant des écosystèmes fragiles. Mieux vaut choisir de la morue du Pacifique ou de l’aiglefin, qui offrent une chair similaire sans tous ces inconvénients.
6. Saumon atlantique d’élevage : entre antibiotiques et colorants

Le saumon d’élevage atlantique est souvent élevé dans des conditions problématiques : bassins surpeuplés, maladies fréquentes, et recours aux antibiotiques. Pour obtenir sa chair rose appétissante, les producteurs ajoutent des colorants artificiels. De plus, les fermes en mer polluent les côtes environnantes. Préférez le saumon sauvage d’Alaska ou les saumons d’élevage en circuit fermé, beaucoup plus propres et respectueux de l’environnement.
7. Requin : un prédateur à éviter dans l’assiette

Consommer du requin, c’est manger un poisson au sommet de la chaîne alimentaire, ce qui signifie qu’il a accumulé des niveaux très élevés de mercure. Ce métal peut nuire au système nerveux, particulièrement chez les personnes âgées. De plus, la pêche au requin met en péril de nombreuses espèces et déséquilibre les écosystèmes marins. Pour une texture similaire, essayez plutôt le mahi-mahi, un poisson durable et savoureux.
8. Mérou : victime de son succès

Le mérou est très apprécié, mais fortement surexploité. Certains stocks sont proches de l’effondrement. Autre souci : de nombreux filets de mérou sont en réalité de fausses étiquettes. Pour un poisson blanc tendre, optez pour le flétan ou le bar rayé, bien plus durables.
9. Tilapia d’importation : une qualité très variable

Le tilapia est abordable, mais les élevages à l’étranger sont souvent mal contrôlés. Les bassins surchargés, l’eau polluée et les antibiotiques en font un poisson de faible qualité nutritionnelle. Préférez le tilapia élevé aux États-Unis, ou remplacez-le par du merlu ou du colin sauvage.
10. Poisson-chat (catfish) importé : un risque caché

Le poisson-chat importé, surtout d’Asie, provient souvent de fermes aux conditions sanitaires douteuses. Il peut contenir des résidus d’antibiotiques interdits. Mieux vaut privilégier le poisson-chat élevé aux États-Unis, soumis à des contrôles stricts.
11. Espadon : un steak de poisson lourdement contaminé

L’espadon séduit par sa chair ferme, mais il contient un taux de mercure très élevé. Une consommation régulière peut avoir des effets graves sur le système nerveux, surtout chez les personnes âgées. Remplacez-le par du flétan du Pacifique ou du mahi-mahi.
12. Anguille : un délice à fort impact

L’anguille est surexploitée, et sa reproduction est très lente, ce qui rend les populations fragiles. De plus, les élevages sont mal contrôlés et polluants. Essayez plutôt le barramundi d’élevage durable, une alternative savoureuse.
13. Vivaneau (snapper) : entre tromperie et surpêche

Le vivaneau, surtout le vivaneau rouge, est massivement surexploité. Il est aussi souvent remplacé par des poissons moins chers, sans mention sur l’étiquette. Privilégiez le sébaste ou le flétan du Pacifique.
14. Baudroie (monkfish) : un "homard du pauvre" destructeur

La baudroie est pêchée avec des méthodes qui détruisent les fonds marins, comme le chalutage de fond. Mieux vaut opter pour des coquilles Saint-Jacques ou du homard issu de pêcheries responsables.
15. Homard importé : attention à la provenance

Le homard importé peut provenir de pêcheries peu respectueuses de l’environnement. Pour un choix plus sûr, privilégiez le homard du Canada ou des États-Unis, pêché de façon durable.
choisissez vos fruits de mer avec soin

Les fruits de mer peuvent être une excellente source de protéines, d’oméga-3 et de nutriments essentiels, surtout lorsqu’on fait attention à leur provenance. Cependant, tous les poissons et crustacés ne se valent pas, et certains peuvent présenter des risques pour la santé ou avoir un impact négatif sur l’environnement. Entre la surpêche qui menace nos océans, la pollution des eaux et les méthodes d’élevage peu éthiques, il est important d’être vigilant.
En faisant de petits changements dans vos choix, comme privilégier le saumon sauvage au lieu du saumon d’élevage ou le thon albacore plutôt que le thon rouge, vous pouvez réduire votre exposition aux contaminants tout en soutenant des pratiques de pêche plus durables. Chaque geste compte pour préserver la santé des océans, mais aussi la vôtre.
La prochaine fois que vous ferez vos courses ou que vous commanderez au restaurant, prenez quelques secondes pour vérifier la provenance de votre poisson ou de vos fruits de mer. En vous informant et en choisissant avec soin, vous contribuez à un avenir où il sera toujours possible de savourer des produits de la mer sains, sûrs et respectueux de notre planète.