
Chaque année, à l’approche du printemps, une question revient dans l’esprit de nombreux fidèles : pourquoi Pâques ne tombe-t-elle jamais à la même date ? Contrairement à Noël, fixé au 25 décembre, Pâques semble jouer à cache-cache avec le calendrier. Tantôt en mars, tantôt en avril, cette fête centrale du christianisme déroute souvent les esprits. Dans cet article, nous allons lever le voile sur cette étrange particularité, en explorant les origines spirituelles, les références astronomiques et les liens anciens qui lient Pâques à la Lune.
1. Une fête qui célèbre plus qu’un événement

Pâques est l’un des piliers de la foi chrétienne. Elle marque un moment sacré : la résurrection de Jésus-Christ, trois jours après sa crucifixion. Ainsi, le Vendredi saint symbolise la mort de Jésus, le samedi saint son repos dans le tombeau, et le dimanche de Pâques sa résurrection. Ces trois jours forment le cœur du récit pascal, vécu chaque année avec émotion par des millions de croyants dans le monde.
2. Noël est fixe, Pâques est flottante : pourquoi cette différence ?

Si Noël a une date bien établie – le 25 décembre – ce n’est pas forcément parce que Jésus est né ce jour-là. En réalité, cette date fut choisie en 336 de notre ère, sous l’empereur Constantin, en lien avec des festivités païennes du solstice d’hiver. L’objectif ? Faciliter l’adoption de la nouvelle foi. À l’inverse, la date de Pâques est variable, car elle suit des règles bien plus anciennes et complexes, que nous verrons plus loin…
3. Une histoire ancrée dans la tradition juive

Pour comprendre Pâques, il faut remonter à la Pâque juive (ou Pessa’h), une fête qui commémore la libération des Hébreux de l’esclavage en Égypte. Jésus ayant été crucifié autour de cette période, les premiers chrétiens ont naturellement associé la résurrection à ce moment de l’année. Or, la Pâque juive est calculée selon le calendrier hébraïque, qui lui-même suit les phases de la Lune. C’est là que les choses se compliquent…
4. Soleil contre Lune : deux façons de voir le temps

Notre calendrier dit “grégorien”, utilisé en Occident, est solaire : il suit la rotation de la Terre autour du Soleil, soit environ 365,24 jours. Mais certains calendriers, comme le calendrier hébraïque ou musulman, sont lunaires : ils se basent sur les phases de la Lune, chaque mois comptant environ 29,5 jours. Cela signifie qu’une année lunaire dure environ 354 jours, donc plus courte qu’une année solaire. Ce décalage explique pourquoi certaines fêtes varient d’année en année dans notre calendrier.
5. Le grand secret du calendrier pascal

Et voici enfin le cœur du mystère : la date de Pâques pour les chrétiens d’Occident est fixée au premier dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps. En clair, on attend que le printemps débute (autour du 20 mars), puis que la pleine lune suivante ait lieu. Ensuite, le dimanche qui suit cette pleine lune devient le dimanche de Pâques. Par exemple, en 2025, l’équinoxe aura lieu le 20 mars, et la pleine lune suivante tombera le 13 avril. Le dimanche qui suit est le 20 avril, date de Pâques cette année-là.
6. Une tradition difficile à changer

Ce calcul lunaire complexe a mené à de nombreuses tentatives de réforme. En 1928, le Royaume-Uni a adopté une loi pour fixer Pâques au dimanche suivant le deuxième samedi d’avril. Mais cette loi n’a jamais été appliquée. Pourquoi ? Parce que les traditions religieuses, surtout aussi anciennes, sont profondément enracinées. Même si cela semble déroutant, ce va-et-vient de dates est un héritage vivant, entre ciel, foi et histoire ancienne.
Conclusion – Une date mouvante mais un sens immuable

Bien que la date de Pâques change chaque année, son message, lui, reste le même : celui de l’espoir, de la renaissance et de la vie triomphant de la mort. Pour les croyants comme pour les curieux, connaître les secrets de son calendrier, c’est aussi rétablir un lien avec les rythmes de la nature et les origines anciennes de nos fêtes modernes. Alors, la prochaine fois que vous verrez Pâques se glisser dans le mois de mars ou s’installer fin avril, vous saurez pourquoi. Et vous, que pensez-vous : faut-il garder cette tradition lunaire ou la simplifier une bonne fois pour toutes ?