
Tesla vit un moment historique : pour la première fois depuis sa fulgurante ascension, l’entreprise envisage sérieusement de tourner la page Elon Musk. Alors que les actions plongent et que les critiques se multiplient, le conseil d’administration a lancé un processus de succession inédit, marquant une fracture nette avec un dirigeant autrefois intouchable. Ce virage intervient dans un climat tendu où les résultats financiers déçoivent et l’image publique de Tesla s’érode.
Un conseil qui reprend la main

Le conseil d’administration, longtemps discret, entre en scène de manière spectaculaire. En mars 2025, il a mandaté un grand cabinet de recrutement pour trouver un successeur à Elon Musk. Cette initiative traduit une perte de confiance manifeste dans le leadership de Musk, malgré des années de soutien inconditionnel, allant jusqu’à l’approbation d’un salaire astronomique de 56 milliards de dollars.
Un tournant dans la gouvernance

Ce n’est pas seulement une recherche de remplaçant : le conseil d’administration restructure la gouvernance. Il a demandé à Musk de consacrer davantage de temps à Tesla, multiplié les réunions avec les investisseurs inquiets, et cherche à intégrer un membre indépendant pour renforcer la surveillance de l’entreprise. Des actions claires qui traduisent une volonté de rééquilibrer les pouvoirs au sommet.
L’ombre du politique plane sur l’entreprise

La politique a terni la réputation de Musk… et celle de Tesla. Son travail au sein du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE) sous l’administration Trump a coïncidé avec une chute des ventes, une baisse des profits et une image publique écornée. Les clients les plus fidèles, souvent sensibles aux valeurs écologiques, se sentent trahis. Certains vont jusqu’à dénoncer leur attachement à Musk en affichant leur désaccord sur leurs voitures.
Des promesses non tenues

Malgré les annonces de nouveaux modèles, les retards s’accumulent. Tesla prévoit pour 2025 une version plus accessible du Model Y, mais l’énergie a surtout été absorbée par le Cybertruck, un projet ambitieux mais controversé. Les ventes n’ont pas suivi, et la rentabilité s’en ressent fortement. La stratégie semble floue, et la confiance des investisseurs, ébranlée.
Peut-on vraiment écarter Elon Musk ?

Légalement, le conseil peut le remplacer. Mais en réalité, c’est une autre histoire. Musk détient 12,8 % du capital de l’entreprise. Et surtout, il conserve un aura auprès d’une partie des actionnaires qui pourrait peser lors des assemblées générales. Même affaibli, il reste un personnage central dont l’influence dépasse les statuts officiels.
Conclusion : Une transition périlleuse mais nécessaire

Tesla est à la croisée des chemins. Remplacer Elon Musk ne sera pas simple : ni juridiquement, ni symboliquement. Mais le conseil d’administration semble déterminé à écrire un nouveau chapitre, dans l’espoir de stabiliser l’entreprise et rassurer les investisseurs. Reste à savoir si cette transition suffira à redonner à Tesla la confiance du public et la dynamique d’innovation qui ont fait sa légende.