Une femme péruvienne vieille de 4 500 ans retrouvée dans un état de conservation exceptionnel — cheveux, peau et ongles inclus
Auteur: Simon Kabbaj
Une momie vieille de 4 500 ans, retrouvée dans un état de conservation exceptionnel, bouleverse les archéologues. Découverte sur le site d’Áspero, un ancien village de pêcheurs dans la région de Lima au Pérou, cette femme appartenait à la civilisation Caral, l’une des plus anciennes connues des Amériques. Ses cheveux, sa peau et même ses ongles sont intacts, une rareté absolue dans l’histoire archéologique du pays. Estimée âgée entre 20 et 35 ans au moment de sa mort, elle aurait occupé une position sociale élevée, un fait renforcé par la richesse des objets retrouvés avec elle.
Un trésor funéraire au cœur d’un édifice public

Le corps de la défunte a été retrouvé dans un bâtiment public d’Áspero, soigneusement enveloppé dans un ensemble complexe de tissus en coton, de nattes de jonc et de fibres végétales, le tout recouvert d’un panneau orné de plumes d’ara, considéré comme l’un des plus anciens exemples d’art plumassier des Andes. Cette présentation méticuleuse reflète un profond respect funéraire et l’importance du statut de la défunte dans sa société.
Des offrandes fascinantes, entre mystère et symbolisme

Près de la momie, les chercheurs ont mis au jour une quantité étonnante d’objets funéraires : paniers en roseau, filet de pêche, outils de tissage, coquille d’escargot amazonien, aiguille décorée, bec de toucan incrusté de perles, ainsi qu’une trentaine de patates douces. Ces offrandes témoignent non seulement de l’ingéniosité technologique de la civilisation Caral, mais aussi de croyances complexes liées à la mort et à l’au-delà.
Une civilisation ancienne dirigée par des femmes influentes

Les chercheurs suggèrent que cette femme jouait un rôle social majeur, ce qui corrobore des hypothèses selon lesquelles les femmes occupaient des fonctions importantes dans la civilisation Caral. Cette culture, datée entre 3000 et 1800 av. J.-C., pourrait bien être la plus ancienne civilisation connue des Amériques, et sa structure sociale révèle une société avancée, respectueuse du savoir-faire, de l’art et du rôle féminin.
Un site qui révèle ses secrets après avoir été ignoré

Le site d’Áspero a longtemps été utilisé comme dépotoir municipal, mais il est aujourd’hui reconnu comme un lieu d’exception. Vingt-deux complexes architecturaux y ont été identifiés, révélant une société urbaine et organisée. D’autres sépultures prestigieuses y ont été découvertes en 2016 et 2019, à seulement quelques mètres de celle-ci, renforçant l’importance historique de cet ancien village côtier.
Conclusion : un témoin muet d’un monde oublié

Cette découverte exceptionnelle nous offre un regard rare et précieux sur une civilisation millénaire, trop longtemps restée dans l’ombre. Grâce à la préservation incroyable du corps et des objets, les chercheurs espèrent en apprendre davantage sur la vie, la santé et les rituels de cette époque révolue. Ce témoignage silencieux nous rappelle que le passé a encore beaucoup de secrets à nous révéler.