Cancer : une vague silencieuse frappe les femmes de plus de 65 ans – Pourquoi cette maladie progresse-t-elle si rapidement ?
Auteur: Simon Kabbaj
Une étude récente révèle une hausse préoccupante du cancer anal chez les femmes de plus de 65 ans, en particulier chez les femmes blanches et hispaniques. Longtemps considéré comme une maladie rare, ce cancer touche désormais un groupe qui n’était pas au centre des préoccupations médicales. Cette progression rapide et inattendue interroge : pourquoi les femmes âgées sont-elles aujourd’hui si exposées ? Et que peut-on faire pour freiner cette vague silencieuse ?
Une hausse préoccupante, loin des stéréotypes

Jusqu’à récemment, le cancer anal était principalement associé à des groupes bien précis : personnes immunodéprimées ou appartenant à certaines minorités sexuelles. Mais les nouvelles données bouleversent cette vision. L’analyse de grandes bases de données nationales démontre une forte augmentation chez les femmes blanches de plus de 65 ans, suivies de près par les femmes hispaniques. Cette évolution est bien plus rapide que celle observée chez les hommes ou les femmes plus jeunes, remettant en question les anciens repères sur les populations à risque.
Qui est vraiment concerné ?

Les plus touchées par cette progression sont les femmes blanches âgées, dont le nombre de cas a grimpé de manière spectaculaire en quelques années. Les femmes hispaniques du même groupe d’âge suivent cette tendance, avec une augmentation un peu moins rapide mais continue. Les experts redoutent que cette dynamique se poursuive, au point de voir le nombre de cas doubler d’ici vingt ans. Autrefois considéré comme marginal, ce cancer pourrait devenir un véritable enjeu de santé publique s’il continue sa progression.
Mais qu'est-ce qui a provoqué cela ?

Le principal coupable identifié est le papillomavirus humain (HPV). Ce virus est responsable de la majorité des cas de cancer anal, et il peut rester dans l’organisme pendant des années sans symptômes. Les femmes aujourd’hui âgées n’ont pas eu accès au vaccin, introduit seulement en 2006 et recommandé à l’époque uniquement pour les jeunes, avant leur premier rapport sexuel. Résultat : cette génération est restée sans protection et peut aujourd’hui en subir les conséquences sans avoir conscience de ce risque latent.
Quels sont les signes à surveiller ?

Le cancer anal peut passer inaperçu car ses symptômes sont souvent discrets. Il peut se manifester par des saignements, des douleurs, des démangeaisons, ou encore la présence d’une masse ou d’un nodule dans la région anale. Ces signes sont facilement confondus avec des hémorroïdes, ce qui retarde souvent le diagnostic. C’est pourquoi il est essentiel de consulter dès qu’un de ces symptômes persiste, surtout chez les femmes de plus de 65 ans, qui restent rarement ciblées par les campagnes de sensibilisation.
Invitation à la vigilance et à la prévention

La vaccination contre le HPV reste la méthode la plus efficace pour prévenir le cancer anal, mais elle n’est utile que si elle est administrée avant l’exposition au virus. Pour les femmes âgées, la prévention doit désormais passer par l’information et le dépistage. Il est crucial d’adapter les recommandations médicales à ce groupe d’âge nouvellement exposé. Les professionnels de santé appellent à une vigilance accrue, notamment dans les cabinets de médecine générale et de gynécologie.
Pourquoi est-il crucial de diffuser cette information ?

Le cancer anal reste tabou, souvent passé sous silence dans les médias et les conversations. Pourtant, l’explosion des cas chez les femmes âgées rend ce silence dangereux. Il est impératif de diffuser largement l’information, pour mieux faire connaître cette maladie, ses causes, ses symptômes, mais aussi les moyens de s’en protéger. Les femmes de plus de 65 ans ne doivent plus être oubliées dans la lutte contre le cancer. Leur prise en charge précoce peut faire une réelle différence.
Conclusion : Ne pas tarder à agir

Cette progression rapide du cancer anal chez les femmes âgées est un signal fort. Il est urgent d’informer, de briser les tabous, et de réviser les pratiques médicales. La société doit reconnaître que les femmes de plus de 65 ans méritent la même attention que les autres groupes à risque. En diffusant l’information, en adaptant les recommandations et en encourageant le dépistage, nous pouvons freiner cette vague silencieuse. Prévenir aujourd’hui, c’est sauver des vies demain.
Source : nypost