Des scientifiques font une découverte troublante après avoir enfin atteint le fond de la mer Rouge
Auteur: Simon Kabbaj
Seulement 5 % des océans ont été explorés, ce qui signifie que des trésors de connaissances restent enfouis sous les vagues. En 2022, une équipe de chercheurs a décidé de plonger au fond de la mer Rouge, dans le golfe d’Aqaba, à la frontière entre l’Égypte, Israël, la Jordanie et l’Arabie saoudite. Ce qu’ils y ont trouvé dépasse l’entendement.
Des lacs cachés dans l’océan

Quand on pense aux fonds marins, on imagine des poissons, du sable, et peut-être quelques coraux. Mais les océans cachent aussi des phénomènes bien plus étonnants. Parmi eux, il existe un type de formation très rare que peu de gens connaissent : des poches d’eau ultra-salée, totalement isolées du reste de l’océan. On les appelle bassins de saumure.
Ces « lacs sous-marins » sont si salés et privés d’oxygène que rien de vivant ne peut y survivre… ou presque. Jusqu’à récemment, les scientifiques pensaient qu’on ne les trouvait que dans des zones très profondes, comme dans le golfe du Mexique, la Méditerranée ou le sud de la mer Rouge. Mais en 2022, une équipe de chercheurs a fait une découverte inattendue : ces bassins existeraient aussi dans des zones plus accessibles, comme le golfe d’Aqaba. Une surprise qui remet en cause bien des certitudes.
Des lieux mortels… mais fascinants

Ces lacs tuent instantanément tout être vivant qui s’y aventure. Pourtant, la vie ne fuit pas ces zones : des crevettes en profitent pour chasser en bordure du bassin, attrapant les animaux morts tombés dans la saumure. De plus, des micro-organismes étonnants, capables de survivre dans ce milieu toxique, y développent des écosystèmes uniques grâce à un processus appelé chimiosynthèse. Ces créatures n’ont pas besoin de lumière ni d’oxygène pour vivre.
Une clé pour comprendre la vie sur Terre… et ailleurs

Ce type de découverte est bien plus qu’un simple fait divers scientifique. Selon le professeur Sam Purkis de l’Université de Miami, ces bassins pourraient expliquer comment la vie a émergé sur notre planète. En effet, des conditions semblables à celles de ces lacs auraient pu exister il y a des milliards d’années, donnant naissance aux premières formes de vie. Si tel est le cas, cela pourrait aussi aider à repérer la vie sur d’autres planètes, à condition qu’elles présentent les mêmes éléments essentiels : activité hydrothermale et plaques tectoniques.
Une rareté qui pose des questions existentielles

Cette découverte amène une réflexion troublante : et si la Terre était l’unique planète capable de produire la vie ? Car si l’on suit le raisonnement de Sam Purkis, les conditions nécessaires à la formation de bassins de saumure sont très rares dans l’univers. Peut-être sommes-nous seuls. Avant de rêver de coloniser Mars ou d’explorer d’autres systèmes solaires, il serait peut-être plus sage d’explorer davantage notre propre planète et de mieux en comprendre les mystères.
Une équipe internationale au cœur de la découverte

Cette avancée scientifique n’aurait pas été possible sans la collaboration entre OceanX, l’Université de Miami et l’entreprise saoudienne NEOM. Ensemble, ils ont publié leurs résultats dans la revue Nature Communications. Leur travail ouvre de nouvelles pistes pour la science des océans et relance la recherche sur les limites de la vie sur Terre. Ce n’est qu’un début, mais déjà, la mer Rouge a prouvé qu’elle cachait bien des secrets.
Conclusion : un monde à découvrir, juste sous nos pieds

La mer Rouge vient de rappeler à l’humanité que ses plus grandes énigmes ne sont pas dans les étoiles, mais sous les vagues. Ces bassins mortels, pourtant vivants, nous montrent à quel point la vie peut être résiliente et créative. Avant de rêver à d’autres mondes, prenons le temps de comprendre le nôtre. Car c’est peut-être là que se trouve la réponse à la plus grande question de toutes : sommes-nous vraiment seuls dans l’univers ?
Source : nature