Votre chat pourrait-il transmettre la grippe aviaire ? Une étude tire la sonnette d’alarme après 20 ans de données
Auteur: Simon Kabbaj
Depuis toujours, le chat est considéré comme un chasseur agile et un compagnon fidèle. Mais face à la progression inquiétante de la grippe aviaire, une question dérangeante commence à émerger :
le chat pourrait-il devenir un maillon dans la transmission de ce virus vers l’homme ?
Une étude approfondie sur 20 ans de données relance aujourd’hui le débat.
Faut-il vraiment s’inquiéter ?
Les éléments révélés par les chercheurs pourraient bien changer notre regard sur cet animal si familier.
Le virus H5N1 : un ennemi qui évolue vite

Le virus de la grippe aviaire, notamment la souche H5N1, ne cesse d’évoluer. Autrefois limité aux oiseaux, il a désormais franchi la barrière des espèces, contaminant de plus en plus de mammifères. On parle d’une panzootie, c’est-à-dire d’une épidémie qui touche de nombreuses espèces dans le monde. Pour les scientifiques, cette évolution rapide augmente la menace pour les humains.
Pourquoi les chats inquiètent particulièrement les chercheurs ?

Parmi tous les animaux proches de l’homme, les chats retiennent particulièrement l’attention. En effet, ils se sont révélés très sensibles à l’infection par la grippe aviaire. Qu’ils soient domestiques ou sauvages, les chats peuvent contracter la maladie et développer des symptômes graves. Leur proximité avec les humains fait craindre qu’ils deviennent des passerelles pour une future transmission à l’homme.
20 ans de données passées au crible : les chiffres qui font froid dans le dos

Entre 2004 et 2024, les chercheurs ont recensé 607 cas d’infection chez les chats répartis dans 18 pays. Parmi eux, 302 décès ont été confirmés. Ces chiffres concernent 12 espèces différentes de félins, des simples chats domestiques aux majestueux tigres. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car la plupart des cas ne sont détectés qu’après la mort de l’animal, voire pas du tout.
Comment les chats attrapent-ils la grippe aviaire ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas qu’en mangeant des oiseaux infectés que les chats contractent le virus. Ils peuvent également être contaminés en consommant de la viande crue, en buvant du lait non pasteurisé d’animaux malades (comme des vaches), ou encore par contact avec d’autres animaux infectés. Ce mode de transmission multicanal rend le contrôle du virus particulièrement complexe.
Une maladie mortelle pour les chats, un risque pour l’homme ?

Lorsqu’un chat est infecté, il développe souvent des symptômes sévères comme une encéphalite aiguë (inflammation du cerveau), qui ressemble à la rage. Le taux de mortalité actuel chez les chats domestiques atteint 90 %. Chez l’homme, la grippe aviaire a déjà fait près de 50 % de décès parmi les 950 cas recensés dans le monde. Aux États-Unis, 70 cas humains et 1 décès ont été confirmés entre 2022 et 2025. Pour l’instant, il n’y a pas eu de transmission directe d’humain à humain, mais les chercheurs s’inquiètent pour l’avenir.
Faut-il craindre que votre chat vous transmette la grippe aviaire ?

La question que tout le monde se pose trouve enfin sa réponse : oui, le risque existe. Les experts affirment que les chats peuvent devenir un vecteur de transmission du virus vers l’homme, surtout si le virus continue de muter. Pour l’instant, ce n’est pas courant, mais la vigilance est de mise. Les chercheurs recommandent de surveiller systématiquement les chats, en particulier ceux vivant à proximité d’animaux d’élevage ou en contact avec des oiseaux.
Conclusion : Protéger nos chats, c’est aussi protéger notre santé

Cette vaste étude rappelle l’importance de ne pas sous-estimer les menaces silencieuses. Les chats, si proches de nous, pourraient devenir un maillon crucial dans la transmission d’un virus dangereux. Renforcer la surveillance des populations félines est donc essentiel pour prévenir de futures pandémies. Protéger nos animaux, c’est aussi protéger les humains.
Source d’étude : academic