RFK Jr. relance les peurs sur la 5G : mythe ou réelle menace pour notre cerveau ?
Auteur: Simon Kabbaj
Robert F. Kennedy Jr., secrétaire à la Santé publique aux États-Unis, vient de relancer la polémique sur les dangers de la 5G. Selon lui, cette technologie menacerait notre santé en perturbant la barrière hémato-encéphalique et en augmentant le risque de cancers. Pourtant, ces craintes ont été maintes fois réfutées par la communauté scientifique. Alors, info ou intox ? Décryptage complet.
Des accusations alarmantes contre la 5G et les téléphones

RFK Jr. affirme que les antennes 5G et les téléphones portables émettent des radiations électromagnétiques capables d’endommager le système nerveux. Il soutient que ces ondes franchiraient la barrière protectrice du cerveau, favorisant ainsi des cancers comme le glioblastome. Dans son programme “Make America Healthy Again”, il cible notamment les écoles, voulant interdire les tours 5G à proximité et imposer des avertissements sur les portables.
La réponse ferme des autorités sanitaires internationales

Face à ces allégations, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) sont catégoriques : aucune preuve scientifique ne démontre que la 5G cause des effets néfastes sur la santé. Des études récentes confirment que les fréquences utilisées ne franchissent pas la barrière hémato-encéphalique dans des conditions d’exposition normales.
5G : comment fonctionne vraiment cette technologie ?

La 5G repose sur des ondes non ionisantes, incapables de briser l’ADN ou de provoquer des mutations cellulaires. Elle utilise des bandes de fréquences de 3,5 à 4,9 GHz, avec des antennes de faible puissance mais en grand nombre. Les expositions mesurées dans la vie réelle restent largement en dessous des seuils considérés comme dangereux par les autorités sanitaires mondiales.
Les études sur le cerveau : entre expériences animales et réalité humaine

Certains tests sur des animaux ont montré une augmentation temporaire de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique après exposition à des ondes d’une intensité anormalement élevée. Mais ces résultats ne sont pas transposables à l’homme, et les études cliniques humaines restent sans conclusion probante. Il n’existe donc aucune preuve solide d’un effet délétère de la 5G sur le cerveau humain.
Le mythe des cancers liés à la 5G : ce que disent les chiffres

Le glioblastome est une forme très agressive de cancer du cerveau. C’est une tumeur maligne qui se développe rapidement et qui touche les cellules de soutien du cerveau appelées cellules gliales. Ce type de cancer est rare, mais grave, et il fait souvent l’objet de craintes dès qu’on parle d’ondes ou de radiations.
Pourtant, depuis l’apparition des réseaux sans fil (3G, 4G, 5G), les statistiques officielles ne montrent aucune augmentation des cas de glioblastome. Les données des registres de santé, comme celles du National Cancer Institute et du programme SEER (qui suit les taux de cancer aux États-Unis), ne révèlent aucun lien entre la 5G et l’apparition de ces tumeurs cérébrales.
Enfin, il faut rappeler que les ondes électromagnétiques ont été classées en 2011 comme “peut-être cancérogènes” (Groupe 2B) par l’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC). Mais cette classification est basée sur des études anciennes, concernant des technologies différentes de la 5G actuelle. Elle ne signifie pas que la 5G est dangereuse, seulement qu’une vigilance scientifique est maintenue par précaution.
Une bataille politique plus qu’un réel danger sanitaire

Les sorties médiatiques de RFK Jr. visent aussi à mettre la pression sur la FCC, accusée de ne pas avoir mis à jour ses normes d’exposition depuis les années 1990. Si son discours trouve un écho auprès de certains États et parents inquiets, les spécialistes rappellent qu’il faut baser les politiques publiques sur des preuves solides, et non sur des peurs non fondées.
Conclusion : vigilance scientifique face à la désinformation

En l’état actuel des connaissances, la 5G n’a pas d’impact avéré sur la santé humaine, ni sur le cerveau, ni sur le risque de cancer. La prudence reste de mise, mais les craintes véhiculées par RFK Jr. ne reposent sur aucune donnée scientifique fiable. Il est essentiel de distinguer les faits des rumeurs pour éviter de freiner inutilement le progrès technologique.
Source : nbcnews